par Diana Mandia
(Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse mercredi, frappées par la perspective d'une inflation persistante de la part de la Banque centrale européenne (BCE), ce qui fait craindre une nouvelle hausse des taux d'intérêt jeudi.
À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,42% à 7.222,57 points. Le Footsie britannique a perdu 0,02% et le Dax allemand 0,39%.
L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,37%, le FTSEurofirst 300 0,25% et le Stoxx 600 0,23%.
Alors que la Banque centrale européenne (BCE) a entamé mercredi une réunion qui doit aboutir jeudi sur une décision concernant les taux, les prévisions trimestriellesd'inflation de Francfort pour la zone euro, qui selon des sources doit rester supérieure à 3% l'an prochain, penchent en faveur d'un nouveau renchérissement du coût du crédit ce mois-ci, un scénario qui semblait improbable il y a encore quelques jours.
La probabilité que la BCE relève ses taux de 25 points de base jeudi est actuellement de 65%, contre environ 40% lundi et seulement 25% il y a une semaine, selon les traders.
Il s'agirait de la dixième hausse de taux consécutive dans la zone euro pour lutter contre l'inflation persistante, qui reste bien supérieure à l'objectif de 2% fixé par l'institution monétaire.
Les investisseurs ont également appris mercredi que l'indice des prix à la consommation (IPC) américain a connu leur plus forte progression depuis plus d'un an en août (+0,6%), en raison notamment de l'augmentation du coût de l'essence, mais la hausse de l'indice des prix de base, qui exclut les produits alimentaires et l'énergie, a ralenti à 4,3% en août sur un an, après 4,7% en juillet.
Malgré la persistance de l'inflation, ces données, largement anticipées, confortent les prévisions selon lesquelles la Réserve fédérale (Fed) laissera ses taux d'intérêt inchangés mercredi prochain.
Les pressions inflationnistes se sont encore intensifiées en raison des inquiétudes concernant l'offre de pétrole, alors que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a prévenu ce mercredi que la prolongation des coupes volontaires de production conduirait à un déficit sur le marché au cours du quatrième trimestre.
VALEURS
A Paris, le constructeur automobile Renault (EPA:RENA) a fini sur un gain de 2% et de suite à l'annonce de l'ouverture par la Commission européenne d'une enquête sur les subventions accordées par la Chine à ses constructeurs de véhicules électriques, qui leur permettent de casser les prix sur le marché européen.
Alstom (EPA:ALSO) a perdu 3,8%, en queue de l'indice CAC 40, Barclays (LON:BARC) ayant entamé le suivi de la valeur avec une recommandation à "sous-pondérer".
A Madrid, Inditex (BME:ITX), le propriétaire de l'enseigne de mode Zara, a reculé de 0,5%, l'avertissement du groupe sur les effets de change prenant le pas sur le bond de 40% du bénéfice semestriel. Le secteur européen de la distribution a pour sa part perdu 0,85%.
Le fabricant danois d'éoliennes Vestas a pris pour sa part 5,3%, profitant de l'engagement pris par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans son discours annuel devant le Parlement européen, de soutenir davantage l'industrie de l'énergie éolienne.
A WALL STREET
A l'heure de la clôture en Europe, Wall Street le Dow Jones gagnait 0,16%, le Standard & Poor's 500 0,23% et le Nasdaq Composite 0,32%, les données sur l'inflation renforçant les attentes d'un statu quo sur les taux de la Fed.
LES INDICATEURS DU JOUR
La production industrielle de la zone euro a chuté beaucoup plus que prévu en juillet, confortant la dégradation des prévisions de croissance économique de la Commission européenne pour le bloc cette année..
En dehors de la zone euro, l'économie britannique s'est fortement contractée en juillet, selon les données officielles publiées mercredi, alors que la Banque d'Angleterre (BoE) doit prendre une décision sur les taux d'intérêt lors de sa réunion du 22 septembre.
CHANGES
Les données sur l'inflation aux Etats-Unis, qui semblent laisser la porte ouverte à de nouvelles hausses des taux de la Fed après la pause attendue la semaine prochaine, ont laissé place à un dollar stable (+0,01%) face à un panier de devises de référence, tandis que l'euro EUR= perd 0,2% à 1,073 dollar.
TAUX
Les rendements obligatoires en zone euro ont progressé mecredi après que Reuters a rapporté que la BCE s'attendait à une inflation au-dessus de 3% l'année prochaine, ce qui renforce la probabilité d'une hausse de taux jeudi.
Le dix ans allemand a ainsi gagné un peu plus d'un point de base à 2,654%, et celui du taux à deux ans, plus sensible aux taux, a avancé plus de 4 à 3,17%. Le rendement de l'obligation italienne à 10 ans a atteint en séance son plus haut niveau depuis la mi-mars, finissant sur un gain de plus de 5 pb à 4,458%.
Les marchés obligataires américains sont presque inchangés après les chiffres de l'inflation : le rendement des Treasuries à dix ans ressort à 4,27% et celui à deux ans à 5,00%.
PÉTROLE
Les prix du pétrole ont atteint mercredi leur plus haut niveau depuis 10 mois, la hausse surprise des stocks de brut aux États-Unis n'ayant pas apaisé les craintes liées à une offre restreinte pour le reste de l'année.
Les stocks de brut américain ont augmenté de 4 millions de barils la semaine dernière pour atteindre 420,6 millions de barils, alors que les analystes interrogés par Reuters tablaient sur une baisse de 1,9 million de barils.
Le Brent prend 0,25% à 92,29 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) progressant de 0,26% à 89,07 dollars CLc1.
A SUIVRE JEUDI:
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Zhifan Liu)