par Diana Mandia
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en nette baisse vendredi à l'ouverture, les informations selon lesquelles Israël a lancé une attaque contre l'Iran renforçant les craintes d'une extension du conflit au Moyen-Orient, ce qui pousse les investisseurs vers les actifs refuge et fait grimper les cours du pétrole.
D'après les premières indications disponibles, le CAC 40 parisien pourrait perdre 1,1% à l'ouverture. Les contrats à terme signalent une baisse de 1,53% pour le Dax à Francfort, de 1,01% pour le FTSE à Londres et de 1,37% pour le Stoxx 600.
En dépit d'appels à la retenue, Israël a, selon trois sources au fait de la question, lancé vendredi une attaque contre l'Iran, et des médias officiels iraniens ont rapporté que des drones israéliens avaient été détruits par les forces iraniennes, après la riposte de Téheran à une frappe présumée israélienne contre l'ambassade iranienne de Syrie le 1er avril.
"Étant donné que le marché n'a aucune idée de la durée ou de l'ampleur du conflit, il n'y a pas d'argument convaincant pour maintenir des positions à risque importantes avant le week-end. Les actifs à risque devraient rester en retrait", a estimé Prashant Newnaha, stratège sur les taux chez TD Securities à Singapour.
Les tensions géopolitiques s'ajoutent à une humeur déjà en berne dans les marchés au cours de la semaine et sont susceptibles d'accroître la pression inflationniste à un moment où les banques centrales, et en particulier la Fed, retardent la perspective d'une réduction des taux face à la résistance des prix et de l'économie.
La situation risque de faire passer au second plan une nouvelle salve de résultats d'entreprises en Europe, notamment Sodexo (EPA:EXHO), ainsi que les prix à la production en Allemagne et les ventes au détail au Royaume-Uni attendus à 06h00 GMT.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en ordre dispersé jeudi, des données économiques et des commentaires de responsables de la Réserve fédérale (Fed) étayant l'hypothèse que la banque centrale patiente plus longtemps qu'attendu pour baisser les taux.
L'indice Dow Jones a gagné 0,06%, le S&P-500, plus large, a perdu 0,24% et le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 0,52%.
Les contrats à terme sur les trois indices accusent pour l'heure un repli de plus de 1%.
EN ASIE
La Bourse de Tokyo est en baisse vendredi, atteignant ses niveaux les plus bas depuis plus de deux mois, plombée par les valeurs liées aux puces dans le sillage du fabricant taïwanais TSMC, et par l'escalade au Moyen-Orient.
En Chine, l'indice composite de la Bourse de Shanghai recule de 0,36% et le CSI 300 des grandes capitalisations abandonne 0,83%.
La Bourse de Hong Kong recule de 1,24%.
TAUX / CHANGES
Les rendements obligataires reculent vendredi, favorisés par le mouvement de repli vers les actifs refuge après les informations sur l'attaque israélienne contre l'Iran.
Le rendement des Treasuries à dix ans perd plus de 8 pb à 4,5632%.
Sur le marché des changes, la vague d'aversion au risque pousse les investisseurs à se tourner vers le franc suisse et le yen.
Le dollar gagne 0,07% face à un panier de devises de référence et le yen progresse de 0,19% à 154,34 pour un dollar, après avoir augmenté de plus de 0,6% en réaction aux rapports de l'attaque contre l'Iran.
L'euro recule de 0,12% à 1,063 dollar.
PÉTROLE
Le regain de tensions géopolitiques soutient les cours du brut.
Le baril de Brent progresse de 2,09% et celui du brut léger américain (WTI) gagne 2,3% après les informations sur l'attaque contre l'Iran.
L'Iran est le troisième producteur de pétrole de l'Opep et pompe 3% de la production mondiale totale.
(Rédigé par Diana Mandia, édité par Blandine Hénault)