par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues dans de faibles variations mardi, dans un contexte de prudence après l'onde de choc provoqué par la faillite de la banque américaine SVB alors que l'imminence de la publication des chiffres mensuels de l'inflation américaine n'incite guère à la prise de risque.
Les contrats à terme sur indices suggèrent une progression de 0,04% pour le CAC 40 à Paris et de 0,01% pour le Dax à Francfort. Le FTSE 100 à Londres devrait en revanche refluer de 0,25% et l'EuroStoxx 50 de 0,15%.
Principal rendez-vous macroéconomique de la semaine aux Etats-Unis, les chiffres de l'inflation pour le mois de février seront publiés à 12h30 GMT. Le consensus Reuters prévoit une ralentissement à 0,4% sur un mois et une décélération à 6,0% sur un an après respectivement +0,5% et +6,4%.
L'attente de la publication de ces données pourrait accroître la volatilité sur les marchés alors que l'indice, baromètre de la peur, a bondi la veille en séance au dessus des 30 points, soit un sommet depuis octobre. Le marché est nerveux depuis l'annonce vendredi de la fermeture de SVB Financial Group, qui opère sous le nom de Silicon Valley Bank (SVB).
Cette fermeture a été suivie de celle d'une autre banque à New York, Signature Bank, et avant cela de Silvergate Capital, entraînant une forte défiance particulièrement à l'égard des banques régionales et dans une moindre mesure vis-à-vis de l'ensemble du système financier.
Depuis, du président américain Joe Biden à la Réserve fédérale (Fed), tous s'emploient à rassurer les clients des banques sur leurs dépôts, du risque faible de contagion, et de la solidité du cadre prudentiel.
"La menace d'une perturbation systémique du système bancaire est faible, mais le risque d'alimenter l'instabilité financière pourrait bien encourager la Fed à opter pour une hausse des taux plus faible lors de sa prochaine réunion", prédit Bob Schwartz, économiste chez Oxford Economics.
Comme lui, beaucoup d'analystes estiment qu'au regard de la déroute de SVB, la Fed sera contrainte de limiter la hausse de ses taux à 25 points de base à l'issue de sa réunion la semaine prochaine pour ne pas effrayer davantage le marché. Goldman Sachs (NYSE:GS) table même sur un statu quo sur le coût du crédit.
En zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) se réunira jeudi et les marchés monétaires tablent toujours sur une hausse du loyer de l'argent de 50 points de base.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en ordre dispersé lundi, toujours pénalisée par les valeurs bancaires, mais certains secteurs ont bénéficié de la perspective d'une Fed moins agressive sur ses taux d'intérêt.
L'indice Dow Jones a cédé 0,31%, ou 99,77 points, à 31.809,87 points. Le Standard & Poor's 500, plus large, a perdu 6,62 points, soit 0,17% à 3.854,97 points. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 49,96 points (+0,44%) à 11.187,56.
Le compartiment bancaire de l'indice S&P a perdu 7%, sa plus forte baisse en une séance depuis juin 2020.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini en repli de 2,19% à 27.222,04 points et le Topix, plus large, a reflué de 2,67% à 1.947,54 points.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai a abandonné 0,72% et le CSI 300 a cédé 0,6%.
CHANGES
Le dollar repart mardi un peu à la hausse, de 0,27% face à un panier de devises de référence après avoir fléchi de 0,9% lundi, à un creux d'un mois dans la perspective d'une pause dans les taux de la Fed.
L'euro se traite à 1,0681 dollar (-0,45%).
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à deux ans est stable à 4,00% après un repli de 60 points de base lundi, la baisse la plus importante depuis octobre 1987.
En Europe, le rendement du Bund allemand à deux perd environ deux points de base à 2,46%.
PÉTROLE
Les cours pétroliers sont toujours pénalisés par les craintes d'une nouvelle crise financière et l'attente des données sur l'inflation américaine: le Brent cède 0,93% à 80,02 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,07% à 74,00 dollars.
MÉTAUX
Le cours de l'or revient d'un sommet de plus de cinq semaines touché lundi, mais se maintenant au-dessus de 1.900 dollars l'once. Valeur refuge, l'or a profité de la déroute des banques régionales américaines.
Vers 07h40 GMT, l'or s'affiche à 1.911,38 dollars (-0,1%).
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Tangi Salaün)