Investing.com – Les investisseurs anticipent un regain de volatilité sur les marchés européens au moment de l’élection présidentielle française. C’est ce que semble indiquer la courbe des futures du VSTOXX, l’indice de volatilité de l’Euro Stoxx 50, ou encore, en d’autres termes, "l’indice de la peur" à l’européenne.
Les contrats à terme sur le VSTOXX dont l’échéance correspond au mois d’avril 2017 affichent en effet un niveau plus élevé (22,75 points, un chiffre supérieur de 2,5% environ par rapport au future du mois de mai) que ceux dont l’échéance est fixée aux mois suivants: mai (22,10 pts), juin (22,05 pts), juilllet (22,30 pts) …
Or, la courbe des futures du VSTOXX est généralement ascendante, l’incertitude tendant logiquement à être croissante sur le long terme, conformément à l’éloignement dans le temps des dates d’échéance successives des contrats futures sur l’équivalent européen du VIX.
Rappelons que les futures du VSTOXX avaient dépassé les 38 points lors de la semaine précédant le référendum sur le Brexit.
Le premier tour de l’élection présidentielle en France est fixé au 23 avril et les marchés envisagent donc nettement ce rendez-vous politique comme la prochaine source d’un renforcement de la volatilité sur les marchés européens, prenant ainsi le relais de la victoire électorale de Trump, comme en témoigne le spread entre le VSTOXX et le VIX américain, au plus haut depuis le début du mois de décembre.
Au cœur de cette anticipation, on retrouve l’incertitude entourant l’issue du premier tour. Aucun candidat ne semble en mesure de remporter la majorité des voix dès le premier tour et, par ailleurs, la présence de Marine Le Pen au second tour constitue déjà une hypothèse probable selon les experts.
Selon de récents sondages, la présidente du Front National arriverait en tête des suffrages au premier tour mais perdrait le duel du second tour, aussi bien face à François Fillon que face à Emmanuel Macron, pour ne citer que deux scénarios parmi les plus plausibles.
Le rallye haussier des marchés actions américains provoqué par la victoire et les premières promesses (réforme fiscale, relance par l’investissement, dérégulation) de Donald Trump semble s’estomper et, plus encore, l'adoption réelle des premières mesures protectionnistes et anti-immigration du nouveau résident de la Maison Blanche inquiètent les marchés.
D’autre part, la confirmation d’un « hard brexit » par Theresa May et la victoire du non au référendum constitutionnel en Italie sont autant de signes qui poussent les investisseurs à envisager que la politique européenne pourrait à nouveau, au mois d’avril et en France cette fois-ci, être le théâtre – et le catalyseur- d’un regain de volatilité, par le biais d’un nouveau renforcement des positions dites populistes sur le Vieux Continent.