par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Wall Street devrait ouvrir en baisse mardi et les Bourses européennes reculent également à mi-séance dans un contexte de prudence avant la publication des prévisions économiques de la Banque mondiale et un discours très attendu de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), et d'autres banquiers centraux, dans le cadre du symposium de la Banque de Suède.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,38% pour le Dow Jones, de 0,43% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,58% pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 fléchit de 0,69% à 6.859,66 vers 12h15 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,46% et à Londres, le FTSE recule de 0,19%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 cède 0,76%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,51% et le Stoxx 600 0,70%.
L'aversion au risque a repris mardi le dessus sur les marchés après les propos lundi de deux responsables de la Fed, Mary Daly et Raphael Bostic, selon lesquels les taux d'intérêt aux Etats-Unis, actuellement entre 4,25%-4,5%, pourraient culminer au-dessus de 5% pendant une période prolongée. Le discours de Jerome Powell, prévu à 14h00 GMT, pourrait donner aux investisseurs davantage de clarté sur la trajectoire des taux.
"Powell rappellera aux investisseurs que la lutte contre l'inflation n'est toujours pas terminée, que les dernières données sont encourageantes mais ne signifient pas que la Fed en a fini avec la hausse (des taux d'intérêt)", prédit Ipek Ozkardeskaya, analyste marchés chez Swissquote.
Outre ce discours, des interventions de responsables de la Banque centrale européenne (BCE), de la Banque d'Angleterre (BoE) et de la Banque du Japon (BoE) sont également prévues.
Côté statistiques économiques, la Banque mondiale aura auparavant communiqué ses perspectives réactualisées pour cette année pour les Etats-Unis, la zone euro et la Chine.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, le compartiment des nouvelles technologies (-1%), sensible à l'évolution des taux d'intérêt, accuse l'une des plus fortes baisses sur le Stoxx 600.
A Paris, à contre-courant de la tendance, Renault (EPA:RENA) bondit de 3,18% à la faveur notamment d'un accord avec Punch Torino dans les moteurs diesel à faibles émissions. Les Echos ont également rapporté que la perspective d'un accord entre Renault et Nissan (TYO:7201) semble enfin se concrétiser, l'Etat français ayant donné des garanties au Japon.
A Francfort, l'énergéticien allemand Uniper cède 2,97% après l'annonce de la démission du président du directoire Klaus-Dieter Maubach et de son adjoint David Bryson à la suite de la nationalisation du groupe.
A Londres, où le FTSE recule d'un sommet de trois ans et demi, la baisse est emmenée par les valeurs de la consommation comme Diageo (LON:DGE) et Ocado (LON:OCDO), NielsenIQ ayant déclaré s'attendre à une croissance limitée d'environ 5% dans les ventes au détail de produits alimentaires au Royaume-Uni cette année dans un contexte de récession.
TAUX
Les rendements obligataires sont orientés à la hausse dans la perspective d'un resserrement monétaire prolongé aux Etats-Unis et en Europe. Isabel Schnabel, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, a déclaré mardi que les conditions de financement devraient être plus restrictives et que l'inflation ne diminuerait pas d'elle-même. Unicredit (BIT:CRDI) évalue le pic des taux en zone euro autour de 3,5% contre 2% actuellement.
Le rendement du dix ans américain prend cinq points de base, à 3,56%, et son équivalent allemand de même échéance s'affiche à 2,28%, en progression de près de sept points.
CHANGES
Aux changes, le dollar se raffermit (+0,26%) face à un panier de six grandes devises après avoir touché la veille un creux de sept mois.
L'euro est quasiment stable à 1,0723 dollar (-0,0005%), tandis que la livre sterling s'affiche à 1,2137 dollar (-0,38%).
PÉTROLE
Les cours pétroliers sont globalement stables dans l'attente du discours du président de la Fed qui pourrait permettre de mesurer l'impact de l'évolution des taux d'intérêt sur l'économie.
Le Brent gagne 0,5% à 80,05 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,64% à 75,11 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)