par Blandine Henault
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes devraient entamer l'année 2023 sur une note hésitante, peu aidées par la fermeture de nombreuses autres places financières et des perspectives économiques guère réjouissantes.
D'après les premières indications disponibles, le CAC 40 parisien pourrait gagner 0,06% à l'ouverture, le Dax à Francfort reculerait de 0,32% tandis que la Bourse de Londres restera fermée ce lundi.
Les marchés sont aussi fermés au Japon, en Chine et à Hong Kong et le seront également aux Etats-Unis.
En 2022, le CAC 40 a perdu 9,46%, le Dax allemand 12,34% et le Stoxx 600 12,9%, sa plus forte baisse annuelle depuis 2018. Seul le Footsie britannique est parvenu parmi les grandes places boursières européennes à grapiller 0,91% sur l'année.
Inflation galopante, resserrement accéléré des banques centrales, guerre en Ukraine ou encore COVID-19 en Chine, les éléments n'ont guère été favorables aux marchés financiers l'an dernier et les perspectives pour cette nouvelle année restent sombres.
Les investisseurs anticipent une poursuite de la remontée du coût du crédit en Europe et aux Etats-Unis, au risque d'une détérioration profonde de l'économie. Dimanche, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a prévenu que la nouvelle année serait "plus difficile que l'année que nous laissons derrière nous" en raison du ralentissement attendu aux Etats-Unis, en Europe et en Chine.
Aucune éclaircie ne se dessine par ailleurs sur le front ukrainien, où les autorités ont annoncé lundi des attaques au drone contre des infrastructures majeures à Kyiv et aux alentours de la capitale.
En Chine, l'épidémie de COVID-19 connaît un regain alors même que les festivités du nouvel an lunaire devrait favoriser les grands déplacements, ce qui a incité de nombreux pays à mettre en place des tests obligatoires pour les voyageurs chinois.
Airbus (EPA:AIR) et Atos (EPA:ATOS) pourraient animer la première séance de 2023 à Paris alors que les Echos ont rapporté qu'Airbus envisageait un prise de participation minoritaire au capital d'Evidian, la branche d'activités digitales et de cybersécurité d'Atos que le groupe de services informatiques va scinder.
A WALL STREET
La Bourse de New York n'entamera l'année 2023 que mardi après avoir accusé l'an dernier sa première baisse annuelle depuis 2018 et son plus fort repli en un an depuis la crise financière de 2008.
Vendredi, l'indice Dow Jones a cédé 0,22% à 33.147,25 points, après un repli de 8,9% sur l'ensemble de 2022.
Le S&P-500, plus large, a perdu 0,25%, à 3.839,50 points. Il a reculé de 19,4% l'an dernier.
De son côté, le Nasdaq Composite a reculé de 0,11% à 10.466,48 points, accusant une chute de 33,1% sur l'ensemble de l'année alors que les valeurs de croissance, très représentées dans l'indice technologique, ont souffert du resserrement monétaire.
EN ASIE
Seule la Bourse de Séoul était ouverte ce lundi en Asie, l'indice Kospi ayant reculé de 0,48% avec le repli des valeurs liées au tourisme, les autorités sud-coréennes ayant annoncé un test obligatoire pour les voyageurs en provenance de Chine. Les fabricants de voitures électriques, comme Hyundai (KS:005380) Motor ou Kia Corp ont profité en revanche de perspectives plus positives aux Etats-Unis.
En 2022, le Kospi a perdu plus de 25% tandis qu'à Tokyo, l'indice Nikkei, qui n'ouvrira que mercredi, a cédé plus de 9%.
En Chine, l'indice CSI 300 a perdu l'an dernier 21,6%, sa plus mauvaise performance annuelle depuis 2019, tanfis que la Bourse de Hong Kong a perdu 15,4%, sa pire année depuis 2012.
CHANGES/TAUX
Les échanges sont limités sur les marchés obligataires et de devises. L'euro recule légèrement face au dollar après avoir cédé l'an dernier plus de 5% face au billet vert.
A noter que la Croatie est devenu dimanche le 20e membre de la zone euro, près de dix ans après son entrée dans l'Union européenne (UE).
(Reportage Blandine Hénault, édité par Matthieu Protard)