par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini en baisse jeudi, leur pire séance depuis un mois, et Wall Street était dans le rouge en matinée avec les craintes sur les perspectives économiques et le durcissement des politiques monétaires des grandes banques centrales.
À Paris, le CAC 40 a perdu 1,86% à 6.951,87 points. Le Footsie britannique a reculé de 1,07% et le Dax allemand de 1,72%.
L'indice EuroStoxx 50 affiche en clôture une baisse de 1,92%, le FTSEurofirst 300 de 1,39% et le Stoxx 600 de 1,55%.
Plusieurs banquiers centraux, dont la présidente de la BCE, se sont exprimés au cours des dernières 24 heures pour réaffirmer un message qu'ils n'ont pourtant cessé de répéter à savoir qu'il est nécessaire de poursuivre le resserrement des politiques monétaires pour endiguer durablement l'inflation.
"Les ours sont réapparus après une période d'hibernation de près de trois semaines qui a permis au Dax d'afficher une hausse impressionnante de 10%", a déclaré Joshua Mahony chez IG. "Les actions sont de nouveau en baisse, les craintes d'une prolongation des périodes de taux d'intérêt élevés ayant mis de côté l'optimisme récent concernant la baisse de l'inflation."
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans lerouge, le Dow Jones perdant 0,88%, le Standard & Poor's 500 1,03% et le Nasdaq Composite 1,31%.
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LES INDICATEURS DU JOUR
Aux Etats-Unis, les inscriptions au chômage ont étonnement reculé, à un plus bas depuis septembre, ce qui indique un nouveau mois de croissance solide de l'emploi et une tension continue sur le marché du travail malgré les efforts de la Fed pour tempérer la demande.
Le nombre de permis de construire a reculé de 1,6% à 1,33 million d'unités et l'indice d'activité "Philly Fed" s'est amélioré en janvier, à -8,9, mais reste sous sa moyenne mobile de -7,7 sur six mois.
VALEURS
Peu de grands secteurs de la cote européenne n'a été épargné par le mouvement de repli et les plus fortes baisses sont pour les compartiments de la distribution (-2,69%), de la technologie (-2,93%) et des services financiers (-2,58%).
A Paris, hormis cinq entreprises, pour la plupart de secteurs défensifs, toutes les valeurs du CAC 40 ont fini dans le rouge et parmi les reculs les plus marqués figurent STMicroelectronics (EPA:STM) (-3,71%), Schneider Electric (EPA:SCHN) (-3,61%) et ArcelorMittal (AS:MT) (-3,5%).
Boohoo et Dr Martens ont chuté de 10,47% et 30,74% respectivement, le premier ayant publié une baisse de chiffre d'affaires sur les quatre mois à fin décembre quand le second a lancé un avertissement sur résultats, citant d'importants problèmes opérationnels aux Etats-Unis.
TAUX
Les rendements obligataires en zone euro ont terminé en hausse à la suite des déclarations de Christine Lagarde et de Klaas Knot - le gouverneur de la banque centrale des Pays-Bas - sur la poursuite du resserrement monétaire de la BCE: celui du dix ans allemand a pris cinq points de base à 2,053% et le dix ans français a fini autour de 2,48%.
Dans leur sillage, le dix ans américain monte légèrement à 3,3969%, s'éloignant du creux de quatre mois atteint plus tôt.
CHANGES
Le dollar est stable face à un panier de devises de référence (-0,05%), "pris au piège entre deux forces opposées", a commenté Ricardo Evangelista d'ActivTrades, à savoir "la baisse créée par les attentes d'une Fed plus indulgente et la hausse offerte par le dollar refuge".
L'euro est pratiquement inchangé face au billet vert, autour de 1,0802.
PÉTROLE
Le marché du pétrole évolue en hausse grâce à l'augmentation attendue de la demande chinoise.
Le Brent prend 0,84% à 85,69 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,57% à 79,93 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)