par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue sans grand changement à l'ouverture mardi et les Bourses européennes évoluent en ordre dispersé mais sur de faibles variations à mi-séance tandis que les anticipations d'un resserrement monétaire aux Etats-Unis favorisent la hausse du dollar. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,15% pour le Nasdaq et à l'équilibre pour le Nasdaq et le S&P-500. À Paris, le CAC 40 gagne 0,17% à 6.824,61 points à 11h25 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,19% mais à Londres, le FTSE cède 0,06% avec la hausse du sterling.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 monte de 0,28%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,29% et le Stoxx 600 est en hausse de 0,3%, après un record à 472,17.
"Les marchés boursiers semblent se satisfaire d'une évolution globalement stable, les investisseurs trouvant un équilibre entre la reprise économique en cours et les éventuelles inquiétudes concernant le variant Delta, l'inflation et le 'tapering' de la Fed", a commenté Neil Wilson chez Markets.com.
Les investisseurs présents en ce mois d'août attendent la publication mercredi de l'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis pour se faire une meilleure idée de la stratégie à venir de la Réserve fédérale après que les discussions sur la réduction de ses achats d'actifs ont été relancées par le solide rapport mensuel sur l'emploi.
Le président de la Fed d'Atlanta, Raphael Bostic, a déclaré lundi qu'il envisageait une diminution des achats d'obligations à partir du quatrième trimestre mais qu'il était ouvert à une action encore plus rapide si le marché de l'emploi continuait à s'améliorer.
Son homologue de Boston, Eric Rosengren, a été tout aussi direct en déclarant que la Fed devrait annoncer en septembre qu'elle commencera à l'automne à réduire ses 120 milliards de dollars d'achats mensuels de titres sur le marché. En dehors de l'actualité monétaire mais toujours aux Etats-Unis, le marché suivra le vote des sénateurs sur le plan de 1.000 milliards de dollars (852 milliards d'euros) d'investissements dans les infrastructures, un autre volet important du soutien budgétaire voulu par l'administration Biden.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
VALEURS EN EUROPE
Le secteur des transports et loisirs (+1,46%) signe la plus forte hausse à la mi-séance, soutenu par la progression du spécialiste des paris Flutter, qui bondit de 7,65% après avoir annoncé un retour au bénéfice aux Etats-Unis en 2023.
A Paris, Air France-KLM (PA:AIRF) recule de 0,94% et Accor (PA:ACCP) de 1,11% après que les Etats-Unis ont déconseillé les voyages vers la France à cause du coronavirus.
Lanterne rouge du SBF 120, Valneva (PA:VLS) chute de 11,47% après avoir creusé ses pertes au premier semestre.
L'indice Stoxx des banques européennes abandonne 0,53% sur des prises de bénéfices après avoir gagné plus de 12% sur les 14 derniers jours.
BNP Paribas (PA:BNPP), Société générale (PA:SOGN) et Crédit agricole (PA:CAGR) figurent parmi les plus fortes baisses du CAC 40 avec des replis de 1% à 1,2%. A Londres, HSBC (LON:HSBA) (-1,14%) est le premier contributeur à la baisse du Footsie.
TAUX
La perspective d'une normalisation de la politique monétaire de la banque centrale américaine a brièvement favorisé la remontée des rendements obligataires.
"Les risques liés à l'abaissement des taux d'intérêt aux États-Unis continuent de peser sur les marchés (...), la première hausse étant prévue pour le premier trimestre 2023", a déclaré Michael Leister, responsable de stratégie chez Commerzbank (DE:CBKG).
Le rendement des Treasuries à deux ans et celui du dix ans ont atteint des plus hauts de près d'un mois avant de se stabiliser.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans est inchangé à -0,46% après un pic d'une semaine à -0,447%.
Seul indicateur notable d'une journée calme sur le front des données macroéconomiques, le moral des investisseurs allemands s'est détérioré pour le troisième mois d'affilée, l'indice de l'institut ZEW reculant à 40,4 après 63,3 en juillet et 56,7 attendu.
CHANGES
Sur le marché des changes, les anticipations liées à la Fed profitent au dollar, qui s'apprécie de 0,11% face à un panier de devises internationales et atteint son plus haut niveau depuis trois semaines.
L'euro, lui, revient à 1,1725 dollar, au plus bas depuis le 1er avril.
La livre sterling a grimpé au plus haut en 18 mois contre l'euro, les signes de reprise économique et la diminution du nombre de cas de COVID-19 en Grande-Bretagne alimentant les spéculations sur un relèvement des taux beaucoup plus précoce par la Banque d'Angleterre que par la Banque centrale européenne.
PÉTROLE
Le marché du pétrole efface une partie des pertes de la veille, la hausse de la demande en Europe et aux États-Unis l'emportant sur les inquiétudes liées à l'augmentation des cas de COVID-19 dans les pays asiatiques.
Le Brent reprend 1,54% à 70,1 dollars le baril et le brut léger américain (WTI) 1,9% à 67,74 dollars. Ils avaient perdu près de 2,5% lundi.
"Les turbulences devraient rester temporaires, notamment parce que la demande de pétrole du monde occidental a retrouvé, voire dépassé, son niveau d'avant la pandémie et épuise les réserves mondiales", a déclaré Norbert Ruecker, analyste chez Julius Baer.
(Reportage Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)