PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent sur une note indécise jeudi, les investisseurs étant partagés entre la modération des pressions inflationnistes sous-jacentes aux Etats-Unis qui plaident pour une pause sur les taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) et la perspective que la Banque centrale européenne (BCE) porte ses taux à un niveau inédit en zone euro.
À Paris, le CAC 40 perd 0,15% à 7.211,77 points vers 07h40 GMT. À Londres, le FTSE 100 gagne 0,36%, tiré par les valeurs du pétrole. A Francfort, le Dax reflue de 0,17%.
L'indice EuroStoxx 50 cède 0,11%, tandis que le FTSEurofirst 300 avance de 0,14% et le Stoxx 600 de 0,12%.
Ces indices étaient tous indiqués dans le vert avant l'ouverture de la séance et varient désormais dans une fourchette étroite.
Les contrats à terme à Wall Street, eux, préfigurent une hausse de 0,11% pour le Dow Jones, de 0,23% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,36% pour le Nasdaq au lendemain de la publication de l'indice mensuel des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis qui a montré un ralentissement de l'inflation sous-jacente à 4,3% en rythme annuel. Les prix à la production qui seront publiés à 12h30 GMT pourraient conforter le scénario d'une pause sur les taux de la Fed la semaine prochaine.
Le communiqué de politique monétaire de la BCE sera pour sa part publié à 12h15 GMT, suivi une demi-heure plus tard d'une conférence de presse de sa présidente, Christine Lagarde.
Les analystes sont partagés entre une pause sur les taux de la BCE et un relèvement de 25 points de base, mais depuis qu'une source a rapporté à Reuters que l'institut de Francfort prévoyait une inflation de plus de 3% en zone euro en 2024, les craintes d'un nouveau renchérissement du coût du crédit en zone euro se sont renforcées.
"La dynamique de l'inflation est tout simplement trop forte pour que la BCE fasse une pause", a déclaré Piet Haines Christiansen, économiste chez Danske Bank.
Une hausse d'un quart de point des taux de la BCE porterait le taux de dépôt à 4,0%, le niveau le plus élevé depuis le lancement de l'euro en 1999, alors qu'il était encore négatif il y a 14 mois.
En Bourse, la tendance positive en Europe est portée par le compartiment défensif de la santé (+0,45%) et par celui de l'énergie (+1,09%), l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ayant déclaré mercredi s'attendre à un déficit important sur le marché du brut au quatrième trimestre.
Aux valeurs, TotalEnergies, en hausse de 0,75%, figure parmi les titres en tête du CAC 40. Rémy Cointreau (EPA:RCOP) (-3,1%) et Pernod-Ricard (EPA:PERP) (-2,1%) sont pénalisés par l'abaissement de recommandation de Barclays (LON:BARC) à "sous-pondérer" contre "surpondérer".
Ailleurs en Europe, Deliveroo bondit de 5,36%, Sachem Capital ayant déclaré dans un rapport qu'il pensait que la société britannique de livraison de repas pourrait être la cible d'un rachat.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)