PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues sans grand changement lundi malgré le regain général d'appétit pour le risque favorisé par les derniers allègements en date des restrictions sanitaires en Chine, un facteur qui a déjà contribué au rebond soutenu des actions européennes ces dernières semaines.
Les contrats à terme sur indices suggèrent une ouverture proche de l'équilibre pour le Dax à Francfort, le FTSE 100 à Londres et l'EuroStoxx 50. Quant au CAC 40 à Paris, il pourrait céder autour de 0,1% selon les premières indications disponibles.
Le marché parisien affiche désormais neuf semaines consécutives de rebond pour un gain cumulé de près de 20% par rapport à son point bas de la fin septembre tandis que l'indice large européen Stoxx 600 a repris plus de 16% en moins de deux mois et demi.
Plusieurs villes chinoises ont annoncé dimanche un allègement des restrictions liées à l'épidémie de COVID-19, laissant entendre que Pékin continue d'assouplir sa politique sanitaire après les manifestations des dernières semaines, une détente qui pourrait soutenir la croissance et la demande de matières premières.
Un média d'Etat, Yicai, a en outre rapporté dimanche soir que les autorités pourraient revoir à la baisse le niveau officiel de menace représenté par le coronavirus.
Si ces nouvelles sont de nature à favoriser les actions, l'attention des investisseurs risque de se tourner rapidement vers les indicateurs économiques et les banques centrales.
La semaine qui commence sera marquée entre autres par les décisions de politique monétaire en Australie et au Canada, en attendant celles de la Fed, de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d'Angleterre la semaine prochaine, que précèderont les chiffres des prix à la consommation aux Etats-Unis (le 13 décembre).
Les statistiques mensuelles de l'emploi aux Etats-Unis publiées vendredi n'ont pas remis en cause le scénario privilégié d'une hausse de taux limitée à 50 points de base la semaine prochaine, mais les chiffres supérieurs aux attentes des créations de postes et des salaires incitent à la prudence.
Cette première séance de la semaine sera animée entre autres par les résultats définitifs des enquêtes PMI de S&P Global sur l'activité du secteur des services, les chiffres des ventes au détail dans la zone euro et l'indice ISM américain des services.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en ordre dispersé vendredi mais au-dessus de ses plus bas du jour après les chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis, qui ont ravivé les craintes de voir la Fed maintenir une politique monétaire offensive de hausse des taux.
L'indice Dow Jones a gagné 0,1%, ou 34,87 points, à 34.429,88 alors que le Standard & Poor's 500 perdait 5,17 points, soit 0,13%, à 4.071,40 et que le Nasdaq Composite reculait de 20,95 points (-0,18%) à 11.461,50.
Tous ont perdu jusqu'à 1% environ au plus bas en séance, plombés par les valeurs de croissance et de hautes technologies comme Apple (NASDAQ:AAPL) (-0,34% en clôture) ou Amazon (NASDAQ:AMZN) (-1,43%).
Sur l'ensemble de la semaine, le S&P 500 a progressé de 1,13%, le Dow Jones de 0,24% et le Nasdaq de 2,1%.
Les contrats à terme sur indices suggèrent pour l'instant une ouverture en légère baisse.
EN ASIE
À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini en hausse de 0,15%, soutenue entre autres par Fast Retailing (TYO:9983), la maison mère d'Uniqlo, qui a gagné 3,11% après avoir fait état d'une hausse de 6,5% du panier moyen de ses clients en novembre.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai progresse de 1,54% et le CSI 300 de 1,72%, profitant de l'assouplissement de la politique sanitaire.
CHANGES
Le dollar poursuit son recul face aux autres grandes devises mondiales (-0,30%), pénalisé par le regain général d'intérêt des investisseurs pour les actifs risqués.
L'euro regagne par exemple 0,31% à 1,0571, au plus haut depuis la fin juin.
Le yuan chinois a quant à lui repassé la barre des sept pour un dollar sur le marché intérieur, en hausse de 0,94%.
TAUX
Les rendements des bons du Trésor sont repartis à la hausse dans les échanges en Asie après avoir fini en repli vendredi sur le marché américain, les craintes de récession ayant repris le dessus en fin de séance sur celles de voir la hausse plus soutenue qu'anticipé des salaires compliquer la tâche de la Fed.
Le dix ans s'affiche à 3,5315% et le deux ans à 4,3169%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est soutenu par la conjonction entre l'allègement des restrictions sanitaires en Chine, la confirmation par l'Opep+ de sa politique de réduction de l'offre, l'entrée en vigueur de l'embargo européen sur le pétrole russe et l'accord international sur le plafonnement du prix du brut venu de Russie.
Le Brent gagne 0,48% à 85,98 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,54% à 80,41 dollars.
(Rédigé par Marc Angrand)