par CORENTIN CHAPPRON
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en recul mardi, tandis que les Bourses européennes baissent à la mi-journée, plombées notamment par le repli des banques après l'annonce d'une taxe exceptionnelle en Italie sur les bénéfices du secteur et la dégradation par l'agence Moody's de la note de plusieurs établissements bancaires américains.
Les mauvais chiffres du commerce extérieur chinois pour le mois de juillet pèsent également sur le sentiment de marché alors que les investisseurs attendent la publication d'indicateurs clés sur l'inflation en Chine (mercredi) et aux Etats-Unis (jeudi).
Les futures sur indices new-yorkais suggèrent une ouverture de Wall Street en baisse, le Dow Jones cédant 0,53, tandis que le Standard & Poor's 500 recule de 0,53% et le Nasdaq de 0,52%.
À Paris, le CAC 40 abandonne 0,88% à 7.255,36 vers 10h42 GMT, contre une baisse de 0,55% pour le FTSE à Londres et de 1,09% pour le Dax à Francfort.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 s'affaisse de 0,51%, l'EuroStoxx 50 perd 1,34% et le Stoxx 600 se replie de 0,52%.
Les données commerciales chinoises publiées mardi ont montré que les importations et les exportations ont chuté beaucoup plus rapidement que prévu en juillet, un signal qui a inquiété sur l'état de la deuxième économie mondiale.
"L'excédent commercial chinois a augmenté de manière surprenante, passant de 70,62 milliards de dollars en juillet à 80,6 milliards de dollars en juillet, mais c'est l'équilibre entre importations et exportations qui a alerté les marchés sur l'état de la demande intérieure", explique Kenneth Broux, responsable de la recherche corporate chez Société Générale CIB.
Les importations sont en repli de 12,4% en juillet, contre une baisse de 5,6% prévue par le consensus.
Moody's a par ailleurs envoyé un signal d'alerte sur la santé du secteur bancaire américain en abaissant la note de crédit de plusieurs banques moyennes. L'agence de notation a prévenu qu'elle pourrait dégrader celle d'établissements de plus grande envergure.
Autre mauvaise surprise, l'annonce inattendue par le gouvernement italien de l'instauration d'une taxe exceptionnelle sur les bénéfices des banques.
Ces deux annonces font chuter le secteur bancaire en Europe, tandis que les valeurs bancaires américaines sont attendues en baisse à Wall Street.
LES VALEURS A SUIVRE A WALL STREET
En avant-Bourse, Bank of America (NYSE:BAC), Citigroup (NYSE:C) et Goldman Sachs (NYSE:GS) baissent entre 0,6% et 0,8% après l'avertissement de Moody's. Les actions cotées aux Etats-Unis des sociétés chinoises reculent pour leur après les chiffres commerciaux décevants de juillet.
LES VALEURS EN EUROPE
La taxe exceptionnelle sur les banques en Italie et la dégradation par l'agence Moody's de la note de plusieurs banques américaines pèse sur le secteur bancaire européen, qui recule de 2,8%, la plus forte baisse sectorielle en Europe.
A Paris, Crédit Agricole (EPA:CAGR) perd 2,88%, BNP Paribas (EPA:BNPP) abandonne 3,14% et Société générale (EPA:SOGN) cède 1,80%. La sanction est encore plus importante sur les banques italiennes, Intesa Sanpaolo (BIT:ISP) plongeant de 7,83%.
Abrdn est en queue du Stoxx 600, en recul de 9,519% après avoir fait état d'une chute de ses actifs sous gestion liée à la volatilité des marchés au premier semestre.
De son côté, Novo Nordisk (CSE:NOVOb) s'envole de 10,74%, le groupe ayant annoncé que son médicament Wegovy faisait baisser de 20% les risques d'accidents cardio-vasculaires.
TAUX
Les rendements des emprunts d'Etat sont en net recul des deux côtés de l'Atlantique dans un contexte de sentiment de marché dégradé et attentiste avant la publication jeudi des chiffres d'inflation américaine qui pourraient confirmer que le cycle des hausses de taux de la Fed touche à sa fin.
En Europe, l'enquête de confiance des consommateurs publiée par la Banque centrale européenne montre une nette dégradation, ce qui alimente le mouvement d'aversion au risque.
Le rendement du dix ans allemand dégringole de 12,9 pb à 2,432% et celui du taux à deux ans recule de 7,7 pb à 3,072%.
Le rendement du Treasury à dix ans chute de 7,8 pb à 3,9999%, son plus bas sur une semaine, contre un recul de 2,5 pb à 4,7325% pour le deux ans.
CHANGES
Dans un contexte de prudence, le dollar se raffermit de 0,47% face à un panier de devises de référence. L'euro abandonne 0,43% à 1,0955 dollar, après la publication de l'enquête de la BCE, tandis que la livre sterling recule de 0,52% à 1,2718 dollar.
PETROLE
Les mauvais indicateurs chinois nourrissent les inquiétudes sur la demande mondiale et pèsent sur les cours pétroliers.
Le Brent s'affaisse de 1,79% à 83,81 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule de 1,73% à 80,52 dollars le baril.
PLUS D'INDICATEUR ÉCONOMIQUE MAJEUR À L'AGENDA
(Reportage Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)