par Diana Mandia
(Reuters) - Wall Street est attendue en baisse mercredi et les Bourses européennes reculent à mi-séance pour une sixième journée consécutive, sur fonds d'inquiétude concernant la croissance économique et les risques inflationnistes induits par la hausse des prix du pétrole.
Les futures sur indices new-yorkais laissent entrevoir une ouverture de Wall Street en baisse de 0,19% pour le Dow Jones, de 0,23% pour le Standard & Poor's-500 et de 0,31% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 perd 0,81% à 7.195,8 vers 11h09 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,35% et à Londres, le FTSE est en baisse de 0,65%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,69%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,64% et le Stoxx 600 de 0,66%.
Le sentiment du marché s'est détérioré avec la hausse des cours du baril Brent ont bondi mardi à plus de 90 dollars, soutenus par la décision de la Russie et de l'Arabie Saoudite de continuer de réduire leur production. Cette hausse, même si elle s'est atténuée mercredi, alimente les inquiétudes quant à la persistance des pressions inflationnistes.
"Les prix de l'énergie sont d'importants moteurs de l'inflation, et juste au moment où la spirale des prix semble s'orienter plus docilement vers le bas, les prix élevés du brut pourraient provoquer des perturbations", a noté Susannah Streeter, analyste pour Hargreaves Lansdown.
De nouveaux signes de faiblesse des économies chinoise et européenne, mis en évidence par la publication des indices PMI mardi, pèsent également sur le sentiment du marché, les investisseurs se demandant combien de temps les principales banques centrales maintiendront des taux d'intérêt élevés pour freiner l'inflation.
Klaas Knot, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) a déclaré mercredi, cité par Bloomberg, que les marchés pourraient sous-estimer la probabilité d'un nouveau cycle de resserrement et que l'objectif d'inflation de 2% fixé par Francfort pour la fin de 2025 était "le strict minimum".
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France et membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, a par pour sa part répété que Francfort gardait ses options ouvertes pour son prochain conseil de politique monétaire, le 14 septembre, et le conseil suivant.
Preuve supplémentaire du ralentissement de la croissance, les investisseurs ont appris mercredi que les commandes industrielles allemandes et les ventes au détail en zone euro avaient baissé plus que prévu en juillet.
À WALL STREET
La Bourse de New York est attendue en baisse mercredi à l'ouverture alors que les investisseurs attendent des données clés, notamment la publication du Livre beige de la Réserve fédérale sur l'état de l'économie américaine.
Aux valeurs, Apple (NASDAQ:AAPL) perd 0,7% en avant-Bourse, après que le Wall Street Journal (WSJ) a rapporté mercredi que la Chine a interdit à ses fonctionnaires d'Etat d'utiliser un iPhone.
VALEURS EN EUROPE
Le compartiment des télécoms progresse de 0,12%, soutenu notamment par Telefonica (BME:TEF) (0,9%) après que le groupe saoudien STC a acquis une participation de 9,9% dans l'ancien monopole public.
Le secteur des biens personnels et ménagers est en baisse de 1,09%, certains grands acteurs du luxe, malmenés par les craintes sur l'économie chinoise, étant à l'origine de cette dynamique baissière. Moncler (BIT:MONC) perd ainsi 3,25%, Burberry (LON:BRBY) 2,1% et LVMH (EPA:LVMH) 1,8%.
InPost avance pour sa part de 9,42% après que la société polonaise cotées à Amsterdam a fait état d'une marge bénéficiaire trimestrielle en hausse.
TAUX
Les rendements obligataires de la zone euro progressent légèrement mercredi pour atteindre leur plus haut niveau en deux semaines, à la suite d'une enquête de la BCE montrant que les attentes des consommateurs en matière d'inflation ont augmenté, ce qui renforce les arguments en faveur d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt.
Le rendement du dix ans allemand évolue à 2,613%, tandis que celui du taux à deux ans avance de 3 pb à 3,065%.
Les marchés obligataires américains digèrent les signaux concernant les décisions sur les taux d'intérêt de la Reserve féderale (Fed), notamment les propos accommodants du membre du conseil des gouverneurs Christopher Waller, qui a estimé mardi que les derniers indicateurs économiques laissent une marge de manoeuvre.
Les rendements du Treasury à dix ans et à deux ans reculent de plus de 2 points de base à 4,244% et à 4,9428% respectivement.
CHANGES
Soutenu mardi par les inquiétudes sur la croissance, le dollar s'apaise et perd 0,1% mercredi face à un panier de devises de référence, tandis que l'euro avance de 0,21% à 1,0743 dollar.
PÉTROLE
Les prix du pétrole repartent en baisse mercredi après avoir progressé de plus de 1% et atteint leur niveau le plus élevé depuis près d'un an la veille.
Avec la hausse de la valeur du dollar américain et l'accalmie concernant les craintes liées aux réductions de l'offre de l'Arabie Saoudite et de la Russie, le Brent recule de 0,52% à 89,57 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonnant 0,42% à 86,33 dollars.
(Rédigé par Diana Mandiá)