PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse mardi, tandis que les Bourses européennes déclinent à mi-séance, sous la pression d'une Réserve fédérale et d'une Banque centrale européenne (BCE) toujours fermes contre l'inflation, les risques d'un "shutdown" aux Etats-Unis diminuant par ailleurs l'appétit pour le risque.
Les futures sur indices new-yorkais suggèrent une ouverture de Wall Street dans le rouge, avec un Dow Jones cédant 0,41%, tandis que le Standard & Poor's 500 abandonne 0,46% et le Nasdaq 0,49%.
À Paris, le CAC 40 décline de 0,75% à 7.070,67 points vers 10h30 GMT, contre 0,10% pour le FTSE à Londres, et 0,68% pour le Dax à Francfort.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 cède 0,57%, contre 0,9% pour l'EuroStoxx 50 et 0,52% pour le Stoxx 600.
Le ton plus dur des banques centrales, qui promettent des taux plus élevés pendant plus longtemps, continue de peser sur les actifs risqués.
Aux Etats-Unis, deux responsables de politique monétaire ont réitéré que le combat contre l'inflation, et non le soutien à l'activité économique, demeurait la priorité de la Fed.
Austan Goolsbee, président de la Fed de Chicago, a déclaré lundi qu'une inflation au-dessus de l'objectif de 2% restait un risque plus important que l'impact de la politique monétaire restrictive sur l'activité.
Lundi également, le président de la Fed de Minneapolis, Neel Kashkari, a déclaré que d'autres hausses de taux seront probablement nécessaires compte tenu de la résistance surprenante de l'économie américaine.
En zone euro, Christine Lagarde, présidente de la BCE, et Isabel Schnabel, membre du conseil des gouverneurs de la banque centrale, ont insisté lundi sur le fait que les taux devraient être maintenus à un niveau restrictif suffisamment longtemps pour ramener l'inflation à sa cible.
"Alimenté par la hausse des taux réels, le mouvement de vente obligataire fait des dégâts, (…) sur les marchés actions, en recul depuis une semaine", constatent les stratèges de Natixis (NYSE:99V33V1Z3=MSIL).
"Sans baisse convaincante des chiffres d’inflation européens et américains cette semaine, sortir de cette configuration de marché dans laquelle quasiment tout le monde souffre, sauf le dollar, paraît compliqué."
Un possible "shutdown" aux Etats-Unis, qui pourrait se déclencher dès dimanche prochain si le Congrès ne parvient pas à s'accorder sur un budget pour la prochaine année fiscale, contribue par ailleurs à la frilosité des investisseurs. TAUX Les rendements des titres longs américains demeurent proches de leur plus haut depuis 16 ans, la réévaluation de la trajectoire monétaire de la Fed et un calendrier de nouvelles émissions chargé poussant les rendements à la hausse.
Le rendement du Treasury à dix ans abandonne 3,5 pb à 4,507%, proche de son plus haut niveau depuis 2007, le deux ans cédant 1,2 pb à 5,1185%.
Le rendement du dix ans allemand s'érode de 1,1 pb à 2,778%, proche de son plus haut en 12 ans, tandis que celui du taux à deux ans est stable à 3,217%.
LES VALEURS A SUIVRE A WALL STREET
Les entreprises de l'industrie vidéoludique pourraient être confrontées à une grève des comédiens, le syndicat des acteurs de jeux video ayant voté en faveur d'une grève en cas d'échec des négociations sur un nouveau contrat de travail. Activision Blizzard et Electronic Arts sont notamment concernés.
Coty a lancé lundi une offre d'émission de 33 millions d'actions et a déclaré avoir déposé une demande de double cotation à la Bourse de Paris.
LES VALEURS A SUIVRE EN EUROPE
Airbus (EPA:AIR) a annoncé mardi la nomination de son directeur commercial, Christian Scherer, au poste de directeur général de son activité d'avions commerciaux, ce qui porte le titre en tête du CAC 40, en progression de 0,47%.
Barclays (LON:BARC) avance de 2,90%, parmi les meilleures performances du Stoxx 600, après que Morgan Stanley (NYSE:MS) a relevé sa recommandation de "pondération en ligne" à "surpondérer".
Le fabricant néerlandais d'équipements pour semi-conducteurs ASM International a relevé mardi son objectif de chiffre d'affaires pour 2025, misant sur sa transition vers de nouvelles technologies de puces électroniques, mais perd 1,99%, les analystes jugeant ce relèvement prudent.
Les secteurs sensibles aux taux reculent, l'immobilier cédant 1,41%, contre une baisse de 1,88% pour le compartiment des nouvelles technologies. Le luxe, exposé à la Chine, dont l'économie ralentit, abandonne 1,58% avec un repli de 1,63% pour LVMH (EPA:LVMH) et de 2,58% pour Richemont (SIX:CFR).
CHANGES
Le dollar fait du surplace, proche de son plus haut niveau en presque un an, la devise étant soutenue par des anticipations de taux plus élevés pour la Fed et son statut d'actif refuge, alors que l'incertitude croît.
Le dollar reste stable face à un panier de devises de référence, l'euro grignote 0,08% à 1,0598 dollar et la livre sterling recule de 0,16% à 1,2191 dollar.
PETROLE
Les marchés du pétrole s'inquiètent de taux directeurs restrictifs et d'un dollar plus fort, qui pourront limiter la demande en brut.
Le Brent trébuche de 0,83% à 92,52 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) décline de 0,86% à 88,91 dollars.
PLUS D'INDICATEUR MAJEUR ATTENDU LE 26 SEPTEMBRE
(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Kate Entringer)