Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Les actifs à risque du monde entier dégringolent après l'identification par l'Afrique du Sud d'une nouvelle souche du virus Covid-19 fortement mutée qui semble avoir chassé la variante delta dans les régions où elle a été localisée. L'OMS tiendra une réunion d'urgence pour déterminer s'il s'agit d'une variante "préoccupante". Les actions, les devises des marchés émergents, les crypto et le pétrole figurent parmi les classes d'actifs les plus durement touchées. La nouvelle jette une ombre supplémentaire sur le Black Friday de cette année. Voici ce qu'il faut savoir sur les marchés financiers ce vendredi 26 novembre.
1. Une nouvelle souche de Covid-19 identifiée
Les autorités sanitaires d'Afrique du Sud ont identifié une nouvelle souche du virus Covid-19, faisant craindre qu'elle puisse échapper aux défenses de la génération actuelle de vaccins.
La nouvelle souche, connue sous le nom de 1.1.529, est rapidement devenue la souche dominante dans les régions d'Afrique du Sud où elle a été identifiée. L'Organisation mondiale de la santé a convoqué une réunion d'urgence pour vendredi afin de déterminer si la souche constitue une variante préoccupante. Si tel est le cas, elle portera le nom de la lettre grecque "nu".
Des cas de cette souche ont déjà été identifiés à Hong Kong, dans les deux cas chez des patients qui avaient récemment voyagé en Afrique australe. On ne sait pas encore si la maladie est plus dangereuse pour l'homme que la variante delta. Cependant, l'émergence d'une nouvelle souche à un moment où les cas atteignent déjà des sommets en Europe est susceptible d'augmenter le risque de restrictions plus longues et plus sévères.
2. Les marchés dégringolent par crainte d'une nouvelle vague de confinement
Les actifs à risque du monde entier ont mal accueilli la nouvelle, les indices boursiers européens chutant parfois de plus de 4 % avant de se stabiliser un peu.
Sur le marché des actions, le schéma habituel des échanges en cas de pandémie s'est rapidement réaffirmé, les valeurs du secteur du voyage et de l'hôtellerie étant les plus malmenées, tandis que celles de la santé et du commerce électronique ont surperformé. Sur le marché des changes, les monnaies refuges telles que le yen et le franc suisse ont surperformé, tandis que le dollar a bondi face aux monnaies liées aux matières premières et à la sterling, qui a été contrainte à une nouvelle réévaluation brutale du risque de taux d'intérêt.
Les crypto-monnaies ont également souffert en raison des liquidations forcées. À 13h30, Bitcoin avait chuté de 5,4 % pour atteindre son plus bas niveau en sept semaines, tandis que Ethereum avait chuté de 6,9 %, Dogecoin de 7,8 % et Cardano de 6,2 %.
3. Les actions américaines prêtes pour une forte baisse
Les marchés boursiers américains devraient ouvrir en forte baisse plus tard, la faible liquidité exacerbant l'ampleur des mouvements. Toutes les valeurs liées au voyage devraient ouvrir sous pression, avec Boeing (NYSE:BA en baisse de 6,4 % en prémarché, AirBNB de 6,9 % et Marriott (NASDAQ:MAR) de 7,2 %. Les titres des compagnies aériennes et des croisiéristes sont, inévitablement, les plus malmenés, avec des baisses comprises entre 7 et 12 %.
À 13h35, Dow Jones Futures étaient en baisse de 812 points, soit 2,3%, tandis que S&P 500 Futures étaient en baisse de 1,9% et Nasdaq 100 Futures de 1,3%.
La nouvelle a également profité aux valeurs financières, en réduisant les chances d'une hausse précoce des taux d'intérêt par la Réserve fédérale. Les plus grands gagnants ont été les premiers à être court-circuités de manière agressive à mesure que les perspectives économiques s'amélioraient ces derniers mois, comme l'action Zoom Video (NASDAQ:ZM) et l'action Peloton (NASDAQ:PTON).
4. Les perspectives du Black Friday frappées
Le nouveau Covid-19 a jeté une nouvelle ombre sur ce qui menaçait déjà d'être un autre Black Friday modéré pour les détaillants, faisant peut-être réfléchir les gens avant de dépenser encore plus d'argent liquide.
De nombreux magasins étant restés fermés jeudi et d'autres hésitant à encourager les foules à se presser dans les magasins, il n'est pas du tout évident de savoir comment se déroulera le prochain week-end de vente par rapport aux précédents. Plusieurs détaillants, notamment dans le secteur de la mode, ont vu leurs actions plonger après avoir mis en garde contre les pénuries de stocks et les contraintes de la chaîne d'approvisionnement dans leurs résultats du trimestre de septembre/octobre, et le Wall Street Journal a cité vendredi des données d'Adobe (NASDAQ:ADBE) suggérant que les messages numériques de "rupture de stock" ont augmenté de plus de 260 % par rapport à leurs niveaux d'il y a deux ans.
Le Black Friday arrive cette année à un moment où la croissance des ventes au détail montre des signes de fatigue, après des mois pendant lesquels les consommateurs américains ont épuisé les économies induites par la pandémie. Les dépenses personnelles sont toutefois restées fortes en octobre, avec une hausse de 1,3 % sur le mois, soit la plus forte augmentation mensuelle depuis mars.
5. Le pétrole glisse sur les craintes d'un nouveau revers pour les voyages aériens
Le pétrole brut était également en passe de connaître sa pire journée depuis juillet en réaction à la nouvelle, sur fond de craintes ravivées que les restrictions de mobilité ne frappent un marché du transport aérien qui se redresse timidement et peut-être aussi des voyages plus locaux.
Le rebond des voyages aériens est un élément clé des prévisions de croissance de la demande pour 2022, représentant la seule partie importante de la demande de pétrole qui est encore clairement en retard sur les niveaux de 2019.
L'Union européenne et le Royaume-Uni ont déjà suspendu les vols entrants en provenance d'Afrique du Sud, tandis que l'interdiction du Royaume-Uni s'étend à une poignée d'États d'Afrique australe.
Vers 13h40, les contrats à terme sur le brut américain étaient en baisse de 6,8 % à 73,06 dollars le baril, après avoir atteint plus tôt un plus bas de deux mois, tandis que les contrats à terme sur le Brent étaient en baisse de 5,9 % à 77,33 dollars le baril.