par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse et les Bourses européennes évoluent dans le rouge mardi à mi-séance dans un climat d'aversion au risque entretenu par les doutes sur l'efficacité des vaccins contre le variant Omicron du COVID-19.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une baisse de 0,5% pour le Nasdaq, de 1% pour le S&P-500 et de 1% pour le Dow Jones.
À Paris, le CAC 40 perd 1,06% à 6.704,09 vers 12h15 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 1,22% et à Londres, le FTSE 0,79%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 baisse de 1,04%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,26% et le Stoxx 600 de 1%.
Le PDG de Moderna a déclaré dans une interview au Financial Times que les vaccins existants contre le COVID-19 ne seraient probablement pas aussi efficaces contre le variant Omicron que contre les précédentes souches du coronavirus.
Ces commentaires ont ravivé les inquiétudes des marchés financiers sur l'évolution de la pandémie et son impact sur l'économie, ce qui se traduit logiquement par un rebond marqué de la volatilité: l'indice pour l'EuroStoxx 50 est monté au plus haut en un an.
Dans ce contexte incertain, les opérateurs de marchés suivront avec attention à 15h00 GMT l'audition du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, et de la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, devant la commission bancaire du Sénat américain où ils seront certainement interrogés sur l'impact du variant Omicron et sur l'inflation toujours élevée.
Dans les remarques transmises lundi aux parlementaires, Jerome Powell a dit qu'il continuait à anticiper un recul de l'inflation en 2022 mais que le nouveau variant brouillait les perspectives et que les prix pourraient continuer à croître plus longtemps que prévu.
"Ce nouveau variant place les banques centrales dans une situation difficile, car elles seront désormais déchirées entre l'adoption de mesures belliqueuses pour lutter contre la hausse de l'inflation et le maintien de politiques extrêmement modérées, afin de soutenir la croissance, la reprise économique étant désormais menacée par cette souche", a déclaré Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.
"Cette incertitude se reflète sur la plupart des indices après que les investisseurs ont décidé de réduire considérablement leur exposition aux actifs à risque, ce qui a fait disparaître des milliers de milliards de dollars des marchés boursiers en quelques jours seulement", a-t-il ajouté.
En zone euro, l'inflation a accéléré plus que prévu en novembre pour atteindre 4,9% sur un an, un niveau historique. [L8N2SL2OJ]
VALEURS EN EUROPE
La totalité des grands secteurs de la cote recule. Celui des transports et loisirs (-2,21%) accuse la plus forte baisse du jour, les investisseurs craignant une diminution des voyages alors que la période des fêtes de fin d'année approche.
Air France-KLM (PA:AIRF), pénalisé en outre par un abaissement de conseil de HSBC (LON:HSBA) à "alléger", lâche 2,85%.
L'indice Stoxx de l'énergie baisse de 2,01% en raison du repli des cours du brut.
Inditex (MC:ITX) abandonne 5,33% après la nomination notamment de la fille du fondateur à la présidence pour remplacer Pablo Isla, qui a dirigé avec succès le groupe de prêt-à-porter pendant une décennie.
En hausse, Schneider Electric (PA:SCHN) prend 1,89%, en tête du CAC 40, après la présentation de sa feuille de route stratégique et de ses objectifs financiers à moyen et long terme revus à la hausse.
TAUX/CHANGES
La baisse des actions s'accompagne d'une baisse des rendements obligataires, conséquence du repli d'une partie des investisseurs sur les emprunts d'Etat: le rendement à dix ans allemand est tombé au plus bas depuis le 10 septembre, à -0,363%, avant de revenir vers -0,34%.
Le rendement des Treasuries à dix ans chute de huit points de base, à 1,4443%, et sur le marché des changes, l'indice dollar souffre après les remarques de Jerome Powell qui amènent les investisseurs à revoir leurs anticipations en matière d'évolution des taux d'intérêt de la Fed.
Les marchés monétaires misent désormais sur une première hausse de taux de 25 points de base en septembre 2022, contre juillet la semaine dernière.
L'euro en profite pour monter à 1,1343 dollar (+0,46%).
PÉTROLE
Le marché du pétrole est également en proie aux craintes sur la crise sanitaire et ses conséquences pour la demande de brut.
Compte tenu de l'affaiblissement des perspectives de la demande, les analystes s'attendent de plus en plus à ce que l'Opep+ décide lors de la réunion de jeudi de suspendre son projet d'augmenter la production de 400.000 barils par jour en janvier.
Le Brent baisse de 2,81%, à 71,38 dollars le baril après avoir atteint un plus bas depuis le 1er septembre, à 70,52. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 2,52%, à 68,19 dollars, après un plus bas à 67,06.
(Laetitia Volga, édité par)