par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes devraient ouvrir sur une note indécise vendredi après le relèvement la veille des taux de la Banque centrale européenne (BCE) et l'engagement du président de la Réserve fédérale américaine à lutter contre l'inflation.
D'après les premières indications disponibles, le CAC 40 parisien devrait reculer de 0,01% à l'ouverture et le Dax à Francfort de 0,06%. Le FTSE 100 à Londres pourrait cependant gagner 0,28%. L'indice EuroStoxx 50 est attendu en repli de 0,03%.
La BCE a décidé jeudi d'augmenter le coût du crédit de 75 points de base, une mesure sans précédent, tout en laissant entendre que son resserrement monétaire allait se poursuivre, donnant ainsi la priorité à la lutte contre l'inflation malgré le risque d'une récession dans la zone euro cet hiver.
Aux Etats-Unis, où une hausse des taux de même ampleur est attendue le 21 septembre, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a déclaré jeudi que la Fed continuerait d'agir "fortement" pour contrer l'inflation.
Sur les marchés, la probabilité d'un relèvement des taux de la Fed de trois quarts de points est désormais de 86% contre 77% la veille.
La perspective d'une accélération du coût du crédit aussi bien aux Etats-Unis qu'en Europe n'a pas effrayé jeudi les marchés actions même si une certaine volatilité demeure.
"Il y a beaucoup d'incertitudes et je pense que les investisseurs ne se décideront pas avant de voir la lumière au bout du tunnel", explique Grace Lee, gestionnaire de portefeuille chez Columbia Threadneedle Investments.
Selon des analystes, les annonces de la BCE et de Powell ne sont pas réellement une surprise et sont déjà intégrées dans les cours, amenant les investisseurs à se tourner désormais vers les chiffres mensuels des prix à la consommation aux Etats-Unis et la statistique définitive de l'inflation en août en zone euro, deux nouvelles données économiques qui seront publiées la semaine prochaine.
La BCE a en outre réaffirmé que la trajectoire future de ses taux directeurs resterait dépendante des données économiques.
La séance de vendredi pourrait également être animée par la crise du gaz car un conseil des ministres européens de l'Energie se tient à Bruxelles, les pays de l'UE cherchant des solutions d'urgence à la flambée des factures énergétiques.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en hausse jeudi, grâce au soutien des banques et des valeurs de la santé.
L'indice Dow Jones a gagné 0,61%, ou 193,24 points, à 31.774,52 points.
Le S&P-500, plus large, a pris 26,31 points, soit 0,66%, à 4.006,18 points.
Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 70,23 points (0,60%) à 11.862,13 points.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini sur un gain de 0,53% à 28.214,75 points et le Topix, plus large, a pris 0,4% à 1.965,53 points.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai s'octroie 0,75% et le CSI 300 1,34%.
Côté indicateurs économiques, les prix à la consommation en Chine ont progressé en août à un rythme plus lent qu'attendu (+2,5% en rythme annuel, après +2,7% en juillet) en raison de la canicule et de la résurgence de l'épidémie de COVID-19, selon les données officielles publiées vendredi.
TAUX
Les rendements obligataires américains sont globalement stables vendredi après avoir fortement progressé la veille: le deux ans s'affiche à 3,5045% et le dix ans se traite à 3,3078%.
En Europe, le dix ans allemand, qui a pris jeudi 14 points de base, gagne encore 5,1 points à 1,767%, tandis que le deux ans avance de 9,5 points à 1,416% après un gain de plus de vingt points la veille.
Le taux de l'OAT française à dix ans prend 6,3 points à 2,32% après avoir bondi de dix points jeudi.
CHANGES
Aux changes, le dollar cède pratiquement 0,6% face à un panier de devises de référence mais il reste proche de son sommet de 24 ans face au yen. La monnaie japonaise pâtit de la politique de la Banque du Japon considérée comme accommodante alors que celle de la Fed est jugée restrictive.
L'euro, qui a touché un plus bas de près de 20 ans en début de semaine, avance de 0,69% à 1,0063 dollar, bien au-dessus de la parité avec le billet vert, profitant des annonces de la BCE.
PÉTROLE
Le marché pétrolier reste volatil, les investisseurs étant partagés entre les menaces de la Russie d'arrêter ses livraisons d'hydrocarbures et les craintes d'une baisse de la demande.
Le Brent avance de 0,34% à 89,45 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,19% à 83,70 dollars.
Les deux références du pétrole devraient cependant accuser une baisse sur l'ensemble de la semaine.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey)