par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Wall Street devrait reculer à l'ouverture jeudi et les Bourses européennes évoluent dans le rouge à mi-séance alors que la multiplication des signes d'un ralentissement économique mondial et les commentaires de plusieurs banquiers centraux donnent un coup de frein au rallye de début d'année sur les actifs risqués.
Les contrats à terme sur les principaux indices américains donnent une ouverture en repli de 0,64% pour le Dow Jones, de 0,75% pour le Standard & Poor's-500 et de 0,85% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 perd 1,47% à 6.978,98 à 11h37 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 1,5% et à Londres, le FTSE cède 0,85%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 baisse de 1,12%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,53% et le Stoxx 600 de 1,34%.
Celui-ci enchaînant jusqu'à présent six séances d'affilée de hausse, a inscrit mercredi un pic depuis neuf mois et a gagné, en intégrant le recul du jour, près de 6,5% depuis le début d'année
Mais la publication mercredi d'indicateurs américains illustrant l'impact économique négatif du resserrement monétaire a comme jeté un froid sur l'optimisme des investisseurs, un optimisme suscité par la modération continue des prix de l'énergie, pour le redémarrage attendu de la Chine et par l'espoir d'une récession assez légère.
"Nous pensons en fait que la récession et la saison des bénéfices des entreprises, qui n'est qu'à ses débuts (...), vont peser sur les marchés", a déclaré Robert Alster, directeur des investissements chez Close Brothers Asset Management. "Les données sur les ventes au détail aux Etats-Unis et dans des pays comme le Royaume-Uni vont être un peu faibles pendant un certain temps", a-t-il ajouté.
A cela s'ajoute l'annonce d'une vague de licenciements chez Microsoft (NASDAQ:MSFT) et les commentaires jugés "hawkish" de plusieurs responsables de la Réserve fédérale et de la Banque centrale européenne, qui ont répété ces dernières 24 heures que la remontée des taux d'intérêt devait se poursuivre.
Christine Lagarde, la présidente de la BCE, a déclaré dans le cadre du Forum économique mondial que l'institution monétaire "maintiendra le cap" jusqu'à ce que les taux soit passés en territoire restrictif suffisamment longtemps que nécessaire. Les investisseurs suivront à 12h30 GMT le compte rendu de la réunion de décembre de l'institution de Francfort.
VALEURS EN EUROPE
Le repli des actions n'épargne aucun des grands secteurs de la cote européenne. Parmi les baisses les plus marquées figurent le compartiment des ressources de base (-2,86%), de l'énergie (-2,43%) et de la distribution (-2,02%).
ArcelorMittal (AS:MT) est lanterne rouge du CAC 40 avec un recul de 3,43%, BP (LON:BP) à Londres perd 2,57%.
Renault (EPA:RENA) recule de 2,11%, HSBC (LON:HSBA) ayant ramené son conseil d'"acheter" à "conserver".
Boohoo et Dr Martens chutent de 7,30% et de 26,00% respectivement, le premier ayant publié une baisse de chiffre d'affaires sur les quatre mois à fin décembre quand le second a lancé un avertissement sur résultats, citant d'importants problèmes opérationnels aux Etats-Unis.
TAUX
Les déclarations de Christine Lagarde favorisent la progression des rendements souverains en zone euro: le dix ans allemand est en hausse à 2,073% et le dix ans français juste au-dessus de 2,5%.
Le rendement des Treasuries à même échéance est quasiment stable à 3,3878%.
CHANGES
Le dollar cède 0,18% face à un panier de devises de référence alors que l'économie américaine perd de son élan, ce qui permet à l'euro (+0,23%) de monter à plus de 1,08.
Le yen efface un partie des pertes subies la veille en réaction à la décision de la Banque du Japon de maintenir sa politique monétaire ultra-accommodante.
PÉTROLE
Les cours du pétrole sont en baisse, l'augmentation inattendue des stocks de brut américains et la crainte de récession affectant le sentiment du marché.
Le Brent perd 0,64% à 84,44 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) lâche 0,87% à 78,79 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)