par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse mardi à l'ouverture et les Bourses européennes reculent à mi-séance dans un contexte d'aversion au risque liée aux craintes sur les taux d'intérêt, aux tensions géopolitiques et à des résultats d'entreprises jugés décevants.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de 0,89% pour le Dow Jones, de 0,74% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,96% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 fléchit de 0,27% à 7.315,53 vers 12h35 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,36% et à Londres, le FTSE abandonne 0,2%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,09%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,47% et le Stoxx 600 de 0,06%.
A trois jours de la date anniversaire du déclenchement de la guerre en Ukraine, Vladimir Poutine a accusé mardi l'Otan et l'Occident d'attiser le conflit en pensant à tort pouvoir vaincre la Russie. Recourant à une menace nucléaire voilée, le chef du Kremlin a annoncé que Moscou suspendait sa participation au traité New START sur les armes stratégiques nucléaires, une décision regrettée par le Secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.
Sur le plan macroéconomique, le dynamisme des services a soutenu la croissance de l'activité en zone euro avec un indice PMI composite à 52,3 en février après 50,3 en janvier, montrent les résultats préliminaires de l'enquête mensuelle de S&P Global auprès des directeurs d'achats.
Au Royaume-Uni, l'activité du secteur privé a également affiché un rebond surprise avec un indice PMI composite "flash" à 53,0 en février contre 48,5 en janvier.
En Allemagne, le moral des investisseurs a continué de s'améliorer en février, plus fortement que prévu, selon l'enquête de l'institut d'études économiques ZEW.
Pour les analystes d'Oddo BHF, ces statistiques qui confortent la résistance de l'économie européenne alimentent en même temps les craintes d'un resserrement monétaire prolongé.
Les investisseurs attendent en outre ce mardi les PMI "flash" manufacturier, des services et composite aux Etats-Unis ainsi que la publication mercredi du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), ce qui devrait alimenter les débats sur la trajectoire future des taux.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Walmart (NYSE:WMT) abandonne 3,5% en avant-Bourse, le géant de la distribution ayant déclaré anticiper un bénéfice annuel sous le consensus en raison de la situation économique et d'une pression sur ses marges.
Home Depot recule de 2,5% en avant-Bourse en réaction également à la publication d'une prévision de bénéfice annuel inférieure aux attentes de Wall Street.
VALEURS EN EUROPE
Sur le Stoxx 600 paneuropéen, le compartiment défensif des services aux collectivités (+1,25%) est en tête des hausses et celui des nouvelles technologies (-1,43%), sensible aux variations sur les taux d'intérêt, accuse la plus forte baisse.
A Paris, Engie (EPA:ENGIE) bondit de 4,57%, les résultats du groupe s'étant envolés en 2022 avec la hausse des prix du gaz. Capgemini (EPA:CAPP) cède 3,07%, le groupe anticipant une croissance plus faible de son chiffre d'affaires cette année.
A Londres, le bénéfice trimestriel meilleur que prévu de HSBC (LON:HSBA) (+3,35%) est finalement salué mais le titre avait fortement baissé en début d'échanges en raison de la prudence des prévisions de la banque.
TAUX
Les rendements obligataires montent après la publication des indices PMI qui montrent une amélioration de l'activité. Le deux ans allemand prend plus de trois points de base, à 2,92%, et le dix ans près de quatre points, à 2,49%.
Le taux du Gilt britannique à deux ans a touché un sommet depuis le 17 octobre, à 3,9006%, alors que les investisseurs évaluent à 96% la probabilité d'un relèvement des taux de la Banque d'Angleterre (BoE) de 25 points de base supplémentaire le 23 mars.
Aux Etats-Unis, les rendements des Treasuries à deux ans et et dix ans suivent le mouvement avec une hausse respectivement d'environ quatre points, à 4,66%, et de près de six points, à 3,88%.
CHANGES
Sur le marché des changes, le dollar gagne 0,23% face à un panier de devises de référence, s'acheminant vers sa meilleure performance mensuelle depuis le 3 septembre.
L'euro recule de 0,26% à 1,0654 dollar en raison notamment d'une contraction plus forte que prévu de l'activité dans le secteur manufacturier en zone euro, l'indice PMI étant ressorti à 48,5 contre 48,8 le mois précédent et une prévision de 49,3.
PÉTROLE
Les cours pétroliers, qui ont effacé une partie de leurs pertes initiales après la publication des données sur les PMI, sont en ordre dispersé: le Brent recule de 0,23% à 83,88 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,94% à 77,06 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey et Matthieu Protard)