par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse vendredi à l'ouverture et les Bourses européennes sont également orientées dans le vert à mi-séance avec la détente sur le marché obligataire en attendant la publication d'un indicateur clé d'inflation aux Etats-Unis.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,44% pour le Dow Jones, de 0,43% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,57% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 prend 1,11% à 7.195,41 points vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax avanc de 1,03% et à Londres, le FTSE progresse de 0,82%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 1,07%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,12% et le Stoxx 600 de 1,19%.
Sur l'ensemble du trimestre, dominé par les craintes sur la trajectoire des taux d'intérêt des principales banques centrales, le CAC 40 perd néanmoins à ce stade 2,76% et le Stoxx 600 1,77%.
Les investisseurs prendront connaissance à 12h30 GMT aux Etats-Unis des chiffres des revenus et dépenses des ménages pour le mois d'août, une statistique qui inclut l'indice PCE des prix, mesure privilégiée de l'inflation par la Réserve fédérale américaine (Fed).
L'indice core PCE des prix étant attendu stable à 0,2% en août, les investisseurs se veulent pour l'heure plutôt optimistes, comme en témoigne le reflux des rendements obligataires américains à dix ans et à deux ans.
"Si l'indice des prix Core PCE donne lieu à une sorte de surprise à la hausse, alors ce sursis pour les actifs à risque pourrait être de courte durée", prévient toutefois Tim Waterer, chef analyste marchés chez KCM Trade.
"Tout signe d'augmentation des pressions inflationnistes sous-jacentes accroîtrait la probabilité d'une hausse (des taux) en novembre", ajoute-t-il.
Les traders tablent actuellement avec une probabilité de 83% sur un statu quo sur les taux pour la réunion de novembre de la Fed et une probabilité de 66% sur une poursuite de cette pause pour celle de décembre, selon le baromètre Fedwatch de CME Group.
En zone euro, où l'inflation est également un sujet majeur de préoccupation, l'indice des prix à la consommation a décéléré à 4,3% sur un an ce mois-ci, à son plus bas niveau depuis deux ans, après une hausse de 5,2% en août. Cela pourrait convaincre la Banque centrale européenne (BCE) que les taux sont désormais à un niveau suffisamment restrictif, au risque de nuire à l'économie.
Les ventes au détail en Allemagne, première économie du bloc monétaire, ont à cet égard baissé de manière inattendue en août, de 1,2% par rapport au mois précédent, selon des données de l'Office fédéral de la statistique.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Nike (NYSE:NKE) grimpe de 7,9% en avant-Bourse après la publication jeudi soir par l'équipementier sportif d'un bénéfice supérieur aux attentes au titre du premier trimestre de son exercice fiscal.
VALEURS EN EUROPE
L'embellie en Europe, consécutive à une détente sur les taux, profite en premier lieu aux compartiments des nouvelles technologies (+1,86%) et du luxe (+2%), considéré comme un secteur de croissance.
A Paris, LVMH (EPA:LVMH), Hermès (EPA:HRMS) et Kering (EPA:PRTP) gagnent de 0,69% à 2,98%. La confirmation d'une enquête préliminaire par le ministère public visant Bernard Arnault, le PDG de LVMH, pour de possibles faits de blanchiment n'a pas d'effet sur le titre.
Atos (EPA:ATOS) progresse de 3,53% avec le rebond de la "tech" et après des informations selon lesquelles le directeur général de la division BDS (Big Data and Cybersecurity) a été démis de ses fonctions.
Adidas (ETR:ADSGN) bondit de 6,36% dans le sillage de la publication des résultats de Nike.
TAUX
Les rendements obligataires reculent vendredi, le dix ans américain cédant plus de trois points de base, à 4,5629%, tandis que son équivalent allemand reflue de près de dix points, à 2,861%.
Les rendements en zone euro sont cependant en passe d'accuser leur plus forte hausse trimestrielle depuis un an dans un contexte de craintes d'un durcissement monétaire prolongé. Le dix ans allemand a gagné sur le trimestre plus de 45 points de base.
CHANGES
Le dollar est également en passe de réaliser son meilleur trimestre sur un an, malgré sa dépréciation de ce vendredi face à un panier de devises de référence (-0,39%). Le billet a gagné à ce stade au troisième trimestre 2,8% après 11 semaines d'affilée dans le vert, sa plus longue série en neuf ans.
L'euro s'échange à 1,0594 dollar (+0,33%), s'éloignant d'un creux de plusieurs mois touché cette semaine à 1,0488 dollar.
La livre sterling, qui revient d'un plus bas depuis le 17 mars atteint cette semaine, s'affiche vendredi à 1,2255 dollar (+0,48%), les données révisées officielles montrant que la performance économique de la Grande-Bretagne depuis le début de la pandémie de COVID-19 a été plus solide qu'indiqué précédemment.
PÉTROLE
Le marché pétrolier s'achemine vers un gain de 2% cette semaine, tiré par la baisse des stocks de brut aux Etats-Unis et la perspective d'une forte demande chinoise durant la "Golden Week", une semaine de congés annuels en Chine qui démarre ce vendredi.
Le Brent avance de 0,89%, à 96,23 dollars le baril, et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,97, à 92,6 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)