par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini en baisse mercredi, les prises d'initiatives ayant été limitées sur le marché dans l'attente des annonces de la Réserve fédérale dans la soirée.
À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,82% à 5.053,42 points. Le Footsie britannique a baissé de 0,14% et le Dax allemand a cédé 0,7%.
L'indice EuroStoxx 50 a perdu 0,81%, le FTSEurofirst 300 a lâché 0,13% et le Stoxx 600 a abandonné 0,38%.
Après une ouverture positive, les investisseurs européens ont opté pour la prudence dans l'attente de la publication, à 18h00 GMT, du communiqué de politique monétaire de la Fed, qui sera suivi une demi-heure plus tard de la conférence de presse de son président Jerome Powell.
Si le marché table sur à un statu quo sur les taux, il attend de la banque centrale américaine une mise à jour de ses prévisions économiques, les premières depuis la récession provoquée par les retombées de l'épidémie, et d'éventuelles mesures pour contrôler la courbe des taux d'intérêt des emprunts d'Etat.
"On a beaucoup parlé de taux négatifs ces dernières semaines ainsi que du contrôle de la courbe des taux, ce dernier étant plus probable que le premier (...) même si, compte tenu des mouvements récents sur les marchés obligataires, cette perspective semble moins probable qu'elle ne l'était il y a quelques semaines. Cela ne signifie pas pour autant que ça n'arrivera pas plus tard dans l'année", a déclaré Michael Hewson chez CMC Markets.
L'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) a dressé un portrait encore plus pessimiste de l'économie mondiale que la Banque mondiale en prévoyant une contraction de 6,0% cette année, la pire récession depuis les cent dernières années, avant un rebond l'année suivante.
La Banque mondiale a tablé lundi sur une contraction de 5,2% dans sa nouvelle projection pour tenir compte des effets de la pandémie.
VALEURS
Parmi les plus fortes baisses sectorielles en Europe, on retrouve l'indice Stoxx des transports et loisirs (-2,25%) et de l'automobile (-1,51%), qui avaient profité ces derniers jours des espoirs d'une reprise rapide de l'économie.
Les valeurs du tourisme et de l'aérien ont figuré parmi les plus fortes baisses du jour: Lufthansa (DE:LHAG), IAG (LON:ICAG), Air France-KLM (PA:AIRF), TUI et Carnival (LON:CCL) ont perdu entre 5,74% et 9,79%.
A Paris, l'action Unibail-Rodamco-Westfield (-7,28%) a fini lanterne rouge du CAC 40, devant le groupe parapétrolier TechnipFMC (PA:FTI) (-5,37%) et Michelin (PA:MICP) (-3,63%), qui a souffert en outre d'une dégradation de Barclays (LON:BARC) à "pondération en ligne".
En hausse, Veolia (PA:VIE) a pris 1,21%, bénéficiant de son profil défensif et d'un relèvement de conseil de Morgan Stanley (NYSE:MS).
A WALL STREET
Wall Street évoluait dans le désordre au moment de la clôture en Europe: le Dow Jones reculait de 0,57%, le Standard & Poor's 500 de 0,29% alors que le Nasdaq Composite, qui a ouvert sur un record, gagnait 0,46%, au-dessus des 10.000 points.
CHANGES/TAUX
Le dollar tente de se stabiliser après être tombé à un plus bas de trois mois contre un panier d'autres devises de référence alors que les spéculations se renforcent sur une intervention de la Réserve fédérale pour contrôler la récente hausse des rendements obligataires.
L'euro grappille 0,11% pour atteindre 1,1352 dollar, après avoir tutoyé 1,139, un pic depuis le 10 mars.
Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à 10 ans perd cinq points de base à 0,779%, un creux d'une semaine. Son équivalent allemand, taux de référence de la zone euro, a terminé en repli à -0,33%.
PÉTROLE
Les cours du pétrole se replient après l'annonce d'une hausse inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) au lendemain des annonces similaires de l'American Petroleum Institute (API).
Les stocks de pétrole brut américain ont augmenté de 5,7 millions de baril la semaine dernière pour atteindre un niveau record de 538,1 millions, d'après l'EIA. Le consensus Reuters tablait sur un recul de 1,7 million de barils.
Le prix du baril de Brent (-0,46%) évolue sous 41 dollars. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 0,72% à 38 dollars.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont reculé en mai (-0,1%) pour le troisième mois consécutif en raison de la faiblesse persistante de la demande dans le contexte de récession économique lié à la pandémie de coronavirus.
(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)