par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent en territoire positif lundi dans une nouvelle tentative de rebond, le sentiment de marché restant néanmoins fragile avec des craintes persistantes notamment sur la rentabilité des entreprises et la montée du protectionnisme commercial et politique.
Après avoir ouvert avec 1h20 de retard en raison de soucis techniques, l'indice CAC 40 gagne 0,26% à 4 980,45 points vers 10h10 GMT. Toutefois, à l'exception de ceux du CAC 40 et de l'AEX, les produits dérivés sur indices et actions ont à nouveau été arrêtés en raison après une brève reprise.
À Francfort, le Dax gagne 1,69% et à Londres, le FTSE prend 1,27%.
L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro gagne 0,85%, le FTSEurofirst 300 1,04% et le Stoxx 600 1,05%.
Les doutes qui assaillent les Bourses mondiales depuis plusieurs semaines, qui placent certaines indices en zone de correction, sont nourris en outre par les inquiétudes concernant le Brexit, l'Italie, le rythme du resserrement monétaire et désormais l'Allemagne.
Angela Merkel a dit à des dirigeants de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) qu'elle ne serait pas candidate à sa réélection à la présidence du parti lors d'une conférence en décembre, apprend-on de source autorisée au sein de la CDU.
La chancelière fait face à un revers politique après le résultat des élections régionales de Hesse qui montrent que les conservateurs et les sociaux-démocrates du SPD, les deux pôles de la "grande coalition" au pouvoir à Berlin, ont de nouveau subi de lourdes pertes lors du scrutin dimanche.
VALEURS
Pour le moment, les marchés actions rebondissent. La plus importante hausse sectorielle revient à l'indice Stoxx des banques (+1,74%), soutenue par la progression de 4,68% du britannique HSBC (LON:HSBA) qui se hisse parmi les plus fortes hausses du Stoxx 600.
La première banque européenne en termes d'actifs a publié un bénéfice imposable en hausse de 28% au troisième trimestre, supérieur aux attentes, notamment soutenu par ses solides activités en Asie.
L'indice des banques italiennes prend 2,87% et la Bourse de Milan rebondit de 2,31% bien que Rome ait vu la perspective de sa note souveraine BBB abaissée de "stable" à "négative" par Standard & Poor's, une décision que l'agence de notation justifie par les orientations budgétaires de l'éxecutif italien.
CHANGES
Le dollar prend 0,23% face à un panier de devises de référence. Le billet vert a atteint vendredi son plus haut niveau depuis deux mois en réaction aux chiffres du PIB américain, qui a ralenti moins que prévu au troisième trimestre.
Dans le même temps, l'euro abandonne 0,13%, sous la barre de 1,138% affecté par les difficultés politiques d'Angela Merkel en Allemagne.
La livre sterling est recule légèrement face au dollar et à l'euro alors le gouvernement britannique présente son projet de budget dans le journée dans un contexte incertain quant à l'issue du Brexit.
TAUX
Le rendement des Treasuries à dix ans évolue près d'un plus bas de quatre semaines à 3,079%, bénéficiant à plein de son statut de valeur refuge avec la baisse de Wall Street.
En Europe, après avoir ouvert à l'équilibre, le rendement du Bund allemand de même échéance avance à 0,388%. (+4 points de base)
En revanche, les taux italiens évoluent en baisse : le rendement des BTP à dix ans est à 3,345%, un creux d'une semaine, celui à 5 ans recule de plus de 12 points de base à 2,629%.
EN ASIE
La Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 0,16% et le Topix, plus large, a cédé 0,40%.
L'indice SSE composite de la Bourse de Shanghai a reculé de 2,2% et l'indice CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale de 3%, face à la baisse de la rentabilité des entreprises industrielles.
La croissance des bénéfices des entreprises industrielles chinoises a en effet ralenti pour le cinquième mois consécutif en septembre alors que les ventes de produits de base et manufacturés ont encore diminué, indiquant un ralentissement de la demande dans la deuxième économie mondiale.
Les économistes de Citibank estiment que la croissance économique réelle de la Chine devrait ralentir à 6,4% en glissement annuel au quatrième trimestre "en raison des incertitudes sur le commerce mondial et domestique", contre une hausse à 6,8% en début d'année.
A WALL STREET
La Bourse de New York a terminé la séance de vendredi en baisse, pénalisée notamment par les résultats jugés décevants d'Alphabet (NASDAQ:GOOGL) (-1,8%) et surtout d'Amazon (NASDAQ:AMZN) (-7,82%), qui a donné des prévisions pour la période des fêtes moins soutenues qu'attendu.
L'indice Dow Jones a perdu 1,19%, le S&P-500, plus large, a cédé 1,73% et le Nasdaq Composite 2,07%.
Au plus bas du jour, le S&P-500 accusait un repli de plus de 10,65% par rapport à son plus haut du mois d'août, rejoignant ainsi le Nasdaq en zone de correction. A la clôture, ce repli était toutefois ramené à 9,6%, alors que le Nasdaq perdait 11,88% depuis son record du 30 août.
La séance de lundi verra les investisseurs réagir aux revenus et dépenses des ménages au mois de septembre.
PÉTROLE
Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 0,43% autour de 67,20 dollars et le Brent 0,49% au-dessus des 77 dollars le baril, toujours lésés par les craintes d'un ralentissement de croissance mondiale.
ÉMERGENTS
En Brésil, la Bourse de São Paulo et le real devraient grimper à l'ouverture du marché brésilien après la victoire de Jair Bolsonaro, candidat de l'extrême droite, à la présidentielle du Brésil au terme d'une campagne électorale sous forte tension, axée sur la lutte contre la corruption et la criminalité.
(Édité par Juliette Rouillon)