par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en ordre dispersé jeudi tandis que les Bourses européennes progressent à mi-séance, le rebond de Credit Suisse favorisant un regain d'appétit pour le risque en attendant les annonces de la Banque centrale européenne (BCE).
Les "futures" sur indices new-yorkais signalent une ouverture en baisse de 0,5% pour le Dow Jones, de 0,26% pour le Standard & Poor's-500 mais en hausse de 0,23% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 gagne 0,83% à 6.943,14 à 11h32 GMT. À Francfort, le Dax monte de 0,47% et à Londres, le FTSE de 0,72%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 prend 0,1%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 0,62% et le Stoxx 600 de 0,21%.
En annonçant qu'elle exercerait une option pour emprunter jusqu'à 50 milliards de francs suisses (50,7 milliards d'euros) auprès de la Banque nationale suisse, Credit Suisse apaise les inquiétudes des investisseurs concernant ses liquidités et voit son action rebondir de 22,27% après avoir dévisser de 24,24% la veille.
Credit Suisse, qui figure dans la liste des banques dites d'importance systémiques, est le premier grand établissement bancaire mondial à bénéficier d'une aide d'urgence depuis la crise financière de 2008 et ses difficultés s'ajoutent aux turbulences que traverse le secteur depuis la faillite des banques américaines SVB, Silvergate et Signature.
C'est dans ce contexte troublé que les responsables de la Banque centrale européenne se réunissent ce jeudi. Leurs décisions seront communiquées à 13h15 GMT. Il y a encore une semaine, une hausse de taux de 50 points de base était quasiment assurée. Désormais, ce scénario et la probabilité d'un relèvement d'un quart de point seulement sont au coude à coude, d'après les estimations des marchés.
"La BCE devra s'en tenir au principe de séparation : orienter la politique monétaire pour atteindre l'objectif d'inflation et utiliser d'autres outils pour assurer la stabilité financière", a déclaré BNP Paribas (EPA:BNPP). "Les taux d'intérêt ne sont probablement pas le bon outil face à un problème de liquidité".
VALEURS EN EUROPE
En dépit du rebond de Credit Suisse, l'indice européen du secteur des banques ne reprend que 0,26%, après avoir enregistré mercredi sa plus forte baisse sur une journée (-6,92%) depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
JPMorgan (NYSE:JPM) estime qu'un rachat de Credit Suisse serait le scénario le plus probable, en particulier par sa rivale UBS.
"Nous estimons que le soutien de la BNS en matière de liquidités, tel qu'indiqué mercredi soir, n'est pas suffisant", ont écrit les analystes, évoquant en outre un problème persistant de confiance du marché à l'égard de la stratégie dans la banque d'investissement.
À Paris, Société générale (EPA:SOGN) cède 1,16%, Crédit agricole (EPA:CAGR) 0,45% et BNP Paribas gagne 0,79%.
CHANGES/TAUX
L'euro et le franc suisse effacent une partie des pertes de la veille, les cambistes accueillant avec soulagement le soutien de la banque centrale suisse à Credit Suisse.
La monnaie unique s'octroie 0,28% à 1,0605 dollar après avoir perdu 1,4% jeudi, sa plus forte baisse en six mois.
Le regain d'appétit pour le risque fait reculer le dollar (-0,17%).
En attendant les annonces de la BCE, les rendements des emprunts d'Etat de la zone euro affichent un net rebond, à 2,257% pour le Bund allemand à dix ans et à 2,813% pour l'OAT française de même échéance.
Sur le marché américain, le rendement du dix ans continue de reculer, autour de 3,4585%.
PÉTROLE
Après avoir atteint mercredi son plus bas niveau en 15 mois, le marché du pétrole reste dans le rouge, en dépit de la bouée de sauvetage lancée par la BNS à Credit Suisse.
Le Brent recule de 0,41% à 73,39 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,55% à 67,24 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)