par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi interrompant le mouvement de hausse des jours précédents mais Wall Street continue sa progression à la faveur des espoirs d'une reprise rapide de l'économie.
À Paris, le CAC 40 a lâché 0,43% à 5.175,52 points mais reste proche du plus haut de trois mois atteint en séance dans le sillage de la progression de Wall Street. L'indice a fini vendredi sur un gain hebdomadaire de 10,7%, soit sa meilleure depuis décembre 2011.
Le Footsie britannique a cédé 0,18% et le Dax allemand 0,22%.
L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,53%, le FTSEurofirst 300 de 0,24% et le Stoxx 600 de 0,32%.
Les indices européens ont marqué une pause après leur progression des derniers jours à des pics de plusieurs mois, portés par les espoirs de reprise de l'économie après la création inattendue d'emplois aux Etats-Unis et le soutien massif de la Banque centrale européenne (BCE) à l'économie.
Le grand rendez-vous de la semaine sera la réunion de la Réserve fédérale (Fed), qui ne devrait pas modifier sa politique monétaire dans son communiqué de mercredi. "Il sera intéressant d'écouter Jerome Powell, le président de la Fed, présenter les anticipations de la banque centrale américaine sur la croissance, l'inflation et les taux Fed Funds jusqu'en 2022", écrit Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires chez Allianz (DE:ALVG) GI, dans une note publiée lundi. "Nous estimons que ceux-ci devraient rester à zéro au moins jusqu'en 2021.".
VALEURS
En Europe, les replis sectoriels ont affecté les valeurs technologiques, dont l'indice Stoxx européen a abandonné 1,77% et la consommation non-contrainte (-1,14%).
Aux valeurs individuelles, AstraZeneca (LON:AZN) a reculé de 2,69% après les informations de presse selon lesquelles le groupe pharmaceutique avait approché l'américain Gilead (NASDAQ:GILD) en vue d'un éventuel rapprochement, mais avait essuyé un refus.
A la hausse, les parapétrolières ont profité de la prolongation de la réduction de l'offre de l'Opep et ses alliés malgré l'absence de l'Arabie saoudite. : TechnipFMC (PA:FTI) a gagné 5,36%, la meilleure performance du CAC 40, CGG (PA:GEPH) a bondi de 7,87% et Vallourec (PA:VLLP) de 12,05%.
Les banques restent elles aussi bien orientées, à l'instar de Société générale (PA:SOGN) (+5,56%) ou d' Intesa Sanpaolo (MI:ISP) (+1,73%), qui a reçu le feu vert de la BCE au rachat d'UBI Banca (+1,51%).
Le groupe de location automobile Europcar (PA:EUCAR) s'est envolé de 21,01%, amplifiant son rebond récent en profitant de la perspective de plus en plus nette d'une réouverture des frontières au sein de l'Union européenne, préalable à la reprise du tourisme.
A WALL STREET
A l'heure de la clôture européenne, Wall Street était dans le vert, toujours gagnée par un optimisme sur une reprise rapide de l'économie américaine: le Dow Jones gagnait 0,91% et le Standard & Poor's 500 0,46%. Le Nasdaq Composite prenait 0,28% à 9.841,451 points après un nouveau plus haut record en séance à 9.850,301 points.
L'un des principaux conseillers économiques de la Maison blanche, Kevin Hassett, a par ailleurs déclaré qu'il était presque certain que l'administration et le Congrès se mettraient d'accord sur un nouveau plan d'aide le mois prochain.
CHANGES/TAUX
L'euro poursuit sa séquence haussière et se rapproche de 1,13 dollar, après avoir grimpé à un pic de trois mois vendredi, à 1,1383 dollar. L'indice dollar perd 0,25% face à un panier de devises internationales.
Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à 10 ans perd trois points de base à 0,8718%, après avoir touché en fin de semaine un pic de plus de deux mois dans le contexte d'optimisme sur le redémarrage de l'économie.
En Allemagne, le 10 ans a fini en repli autour de -0,315%, perdant plus de quatre points de base.
PÉTROLE
Au lendemain des annonces de l'Opep+ sur une prolongation d'un mois de la réduction de production, l'Arabie saoudite a annoncé une augmentation de sa production du brut en juillet, mettant fin aux réductions volontaires supplémentaires face aux signes de reprise de la demande mondiale.
Les cours pétroliers, qui évoluaient à des plus haut de trois mois, sont repartis à la baisse après les annonces du ministre saoudien de l'Energie.
Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 3,69% à 38,09 dollars et le Brent abandonne 3,31% à 40,9 dollars, après un plus haut en séance depuis le 6 mars à 43,41.,
LES INDICATEURS DU JOUR
Peu d'indicateurs ont animé la séance, sinon la chute historique de la production industrielle en Allemagne au mois d'avril après l'annonce, dimanche, de la baisse des exportations et importations en Chine.
(Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)