PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues mitigées jeudi à l'ouverture, alors que la Réserve fédérale américaine martèle son message restrictif et que plusieurs indicateurs cruciaux sont attendus cette semaine.
Les premières indications disponible indiquent que le CAC 40 parisien déclinerait de 0,15% à l'ouverture. Les contrats à terme sur le FTSE à Londres suggèrent une hausse à l'ouverture de 0,18%, contre 0,22% pour le Dax à Francfort, et un EuroStoxx 50 stable.
La Fed maintiendra ses taux plus élevés plus longtemps que ce que n'anticipaient les marchés, et les responsables de politique monétaire américains ne cessent de réitérer cette posture.
Neel Kashkari, président de la Fed de Minneapolis, a ainsi répété mercredi que de nouvelles hausses de taux pourraient être nécessaires, la résistance de l'économie américaine justifiant un durcissement supplémentaire des conditions monétaires.
Ajoutant à la prudence des investisseurs, Austan Goolsbee, président de la Fed de Chicago, doit s'exprimer à 13h00 GMT jeudi, tandis que Jerome Powell, le Président de la Fed, s'exprimera à 20h00 GMT.
"Le problème n'est pas la poursuite de la hausse des taux, mais plutôt la capacité à baisser les taux, or le marché continue de réduire l'ampleur des baisses de taux en 2024/25", notent les stratégistes taux d'ING (AS:INGA).
"Cela augmente le plancher implicite des taux de marché américains et en zone euro, et (...) il n'y a pas eu beaucoup d'éléments pour faire mentir cette lecture".
A ce titre, les investisseurs suivront avec attention la série de donnée attendue pour la fin de semaine aux Etats-Unis: les commandes de biens durables, le PIB final du second trimestre et les inscriptions au chômage jeudi, l'inflation PCE, les dépenses de consommation et l'indice de sentiment Michigan vendredi.
Compliquant le travail des banques centrales, le pétrole retrouve par ailleurs son plus haut niveau en un an, ce qui fait craindre une nouvelle poussée des prix de l'énergie qui se diffuserait au reste du panier de consommation, malgré des taux directeurs restrictifs.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en ordre dispersé mercredi, à l'issue d'une journée en dents de scie, alors que les investisseurs hésitaient à faire preuve d'appétit au lendemain d'une séance dans le rouge du fait du pic des rendements obligataires et de la perspective de taux élevés plus longtemps.
L'indice Dow Jones a cédé 0,20%, ou 68,61 points, à 33.550,27 points. Le S&P-500, plus large, a pris 0,98 point, soit 0,02%, à 4.274,51 points. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 29,24 points (0,22%) à 13.092,85 points.
EN ASIE
Les marchés japonais reculent sous la pression du discours restrictif de la Fed. Le Nikkei perd 2.01% à 31.722,53 points, le Topix reculant de 1,66% à 2.340,12 points.
Parmi les actions individuelles, Softbank (TYO:9984) et Matsui Securities affichent les pires performances du Nikkei, en repli de 4,36% et 3,73%, tandis que Chugai Pharmaceutical (TYO:4519) s'octroie 3,59%, la meilleure performance de l'indice.
Les marchés chinois hésitent avant une clôture d'une semaine, à l'occasion de vacances nationales. Le SSE Composite de Shanghai grignote 0,13%, le CSI 300 perd 0,28%, et l'indice hongkongais Hang Seng 1,04%.
CHANGES
La position restrictive de la Fed soutient le billet vert, les marchés de change demeurant calmes dans un contexte attentiste.
Le dollar demeure stable face à un panier de devises de référence, à son niveau le plus fort sur presque un an, l'euro faisant du surplace à 1,0503 dollar, après avoir touché un plus bas sur neuf mois au cours de la séance. La livre sterling se maintient à 1,2138 dollar.
En Asie, le yen prend 0,21% à 149,31 yens pour un dollar, les marchés jugeant probable une intervention de la Banque du Japon pour soutenir la devise, tandis que le dollar australien s'octroie 0,38% à 0,6376 dollar.
TAUX
Les rendements américains interrompent leur progression et reculent modérément, dans l'attente des commentaires de Jerome Powell jeudi.
Le rendement du Treasury à dix ans recule de 2,7 pb à 4,5994%,tandis que le taux à deux ans cède 2 pb à 5,1208%.
PÉTROLE
Le pétrole retrouve des niveaux records, le Brent atteignant son plus haut niveau depuis octobre 2022, une baisse inattendue de 2,2 millions de barils des stocks de brut américains -contre une baisse de 0,32 million anticipée par le consensus- ayant ravivé les craintes d'un déséquilibre entre offre et demande.
Le Brent avance de 0,86% à 97,38 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagnant 1,05% à 94,66 dollars.
(édité par Nicolas Delame)