par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en nette hausse mercredi, dans le sillage de Wall Street et de Tokyo, après les déclarations au Congrès de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, jugées rassurantes sur le rythme de la remontée des taux d'intérêt.
Les contrats à terme sur indices suggèrent une progression de 0,74% pour le CAC 40 à Paris, de 0,72% pour le Dax à Francfort, de 0,6% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,89% pour l'EuroStoxx 50.
Le CAC 40 a déjà regagné 0,95% mardi et l'indice européen Stoxx 600 0,84% après trois séances consécutives de baisse qui leur avaient fait perdre respectivement 3,53% et 3,1%.
Lors de son audition au Sénat, Jerome Powell s'est engagé à ne pas laisser l'inflation s'installer durablement et il a assuré que l'économie des Etats-Unis pouvait supporter sans dommages le resserrement de la politique monétaire, ajoutant que l'impact de la vague actuelle de l'épidémie de COVID-19 devrait être limité.
"Ce qu'il n'a pas dit est également important", estime Jeffrey Halley, analyste senior d'OANDA. "Il n'a pas soutenu quatre hausses de taux en 2022, ni un début de hausse en mars, et n'a pas non plus donné de détails sur le moment où la réduction du bilan de la Fed commencerait."
La séance sera animée notamment par la publication des chiffres mensuels des prix à la consommation aux Etats-Unis, que le consensus Reuters attend en hausse de 7% sur un an - ce qui serait un plus haut de près de 40 ans - et de 5,4% hors énergie et alimentation.
LES VALEURS A SUIVRE :
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en hausse mardi, le S&P-500 rebondissant après cinq séances dans le rouge, les investisseurs ayant été rassurés par l'audition de Jerome Powell.
L'indice Dow Jones a gagné 0,51%, ou 183,15 points, à 36.252,02, le Standard & Poor's 500 a pris 42,78 points, soit 0,92%, à 4.713,07 et le Nasdaq Composite a avancé de 210,62 points (+1,41%) à 15.153,45.
L'indice S&P de l'énergie a progressé de 3,4% et celui des hautes technologies de 1,21%, effaçant ses pertes de la veille.
Les contrats à terme sur les principaux indices suggèrent pour l'instant une poursuite du rebond.
EN ASIE
À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a gagné 1,92%, la hausse marquée des marchés américains ayant favorisé les achats à bon compte après trois séances de baisse.
Tokyo Electron a par exemple repris 3,75% et SoftBank 6,03%.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai a clôturé en hausse de 0,84% et le CSI 300 a progressé de 1% après la publication des chiffres mensuels des prix à la production, dont la hausse a été moins forte qu'attendu en décembre même si elle dépasse encore 10% sur un an, ce qui pourrait favoriser un assouplissement de la politique monétaire.
CHANGES/TAUX
Au plus bas depuis six semaines, le dollar poursuit dans les échanges en Asie le repli entamé mardi en réaction aux propos de Jerome Powell et cède 0% face à un panier de devises de référence.
L'euro remonte ainsi à 1,1362 dollar alors qu'il était revenu sous 1,1315 avant le début de l'intervention du président de la Fed au Sénat à Washington. La livre sterling, elle, évolue au plus haut depuis deux mois.
Comme le billet vert, les rendements des bons du Trésor restent orientés à la baisse, à 1,7393% pour le dix ans et 0,8968% pour le deux ans, le plus sensible aux anticipations en matière de taux directeurs.
Le dix ans a cédé près de sept points de base par rapport au pic touché lundi, au plus haut depuis janvier 2020.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans recule très légèrement dans les premiers échanges à -0,034%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier marque le pas après la forte hausse enregistrée mardi en réaction aux propos de Jerome Powell, la perspective d'une hausse des taux américains plus lente qu'anticipé jusqu'alors ayant été perçue comme favorable à la demande.
Le Brent est quasi stable à 83,60 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0% à 81,22 dollars.
L'un et l'autre évoluent au plus haut depuis la mi-novembre, avant le début de la vague du variant Omicron.
(Edité par Matthieu Protard)