par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en légère hausse vendredi après deux séances consécutives dans le rouge liées à un regain d'inquiétudes sur l'évolution de la conjoncture économique et les taux d'intérêt alors que les derniers résultats des entreprises ont montré que l'inflation pesait sur leurs perspectives.
D'après les premières indications disponibles, le Dax à Francfort devrait gagner à l'ouverture 0,32%, le FTSE 100 à Londres 0,22% et l'indice EuroStoxx 50 0,46%.
Après Christopher Waller et Mary Daly, deux responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui ont plaidé cette semaine pour une poursuite du durcissement monétaire, James Bullard, le président de l'antenne de St. Louis, a déclaré jeudi que les taux devraient monter de 5% à 7% pour être "suffisamment restrictifs" et calmer l'inflation. Or, les traders tablaient jusqu'à présent sur un pic des taux à environ 5% en juin 2023 contre 3,75% à 4,0% actuellement.
Selon Brian Daingerfield, analyste chez NatWest Markets, la Fed ne souhaite pas que les marchés considèrent de manière prématurée que les conditions financières vont s'assouplir. "Sur ce front, le message est reçu", dit-il.
En Europe, les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) sont plus partagés sur l'opportunité d'une accélération du resserrement monétaire au-delà de 2%, Robert Holzmann et Pablo Hernandez de Cos appelant à une prudence accrue, au risque d'une stagflation dans la zone euro. Un discours de Christine Lagarde, la présidente de la BCE, est prévu à 08h30 GMT à l'occasion du Congrès bancaire européen.
Hormis les ventes au détail en Grande-Bretagne et les reventes de logements aux Etats-Unis, l'agenda macroéconomique est pratiquement vide.
Les investisseurs s'intéresseront néanmoins à la réunion trimestrielle du Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui prend fin ce vendredi, et au sommet annuel du forum de Coopération économique Asie-Pacifique (Apec), qui s'est ouvert à Bangkok et a été entaché par un tir de missile nord-coréen.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en baisse jeudi, à nouveau préoccupée par la perspective de relèvements marqués des taux d'intérêt de la Réserve fédérale, après les déclarations de James Bullard et des statistiques montrant une demande toujours forte sur le marché du travail.
L'indice Dow Jones a perdu 7,51 points, ou 0,02%, à 33.546,32 points, le S&P 500 a cédé 12,23 points, ou 0,31%, à 3.946,56 et le Nasdaq Composite a abandonné 38,70 points, ou 0,35%, à 11.144,96.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini sur une perte de 0,11% à 27.899,77 points et le Topix, plus large, a cependant grignoté 0,04% à 1.967,03 points.
L'inflation au Japon, mesurée par les prix à la consommation (CPI), a atteint en octobre un pic de 40 ans, à 3,6% sur un an, alors que les économistes interrogés par Reuters tablaient sur une hausse de 3,5%. Le gouverneur de la Banque du Japon, Haruhiko Kuroda, a cependant réitéré l'engagement de la banque centrale à s'en tenir à une politique accommodante, estimant que l'inflation va refluer sous les 2% l'an prochain.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai abandonne 0,31% et le CSI 300 cède 0,2%.
Pékin a demandé aux banques de vérifier leurs niveaux de liquidités sur le marché obligataire après une flambée des rendements qui a provoqué des pertes chez certains investisseurs. L'inquiétude persiste par ailleurs sur l'augmentation du nombre de cas de COVID-19 en Chine.
TAUX
Les rendements obligataires aux Etats-Unis ont fortement progressé jeudi après les propos de James Bullard: le deux ans est remonté à 4,46% alors qu'il avait reculé de 33 points de base la semaine dernière. L'écart avec le dix ans est passé à 69 points, l'inversion la plus forte depuis 1981.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans a lui aussi clôturé en hausse, à 2,02% (+1,7 point).
CHANGES
Sur les marchés asiatiques, le dollar, qui s'est fortement apprécié la veille, recule de 0,075% face à un panier de devises de référence.
La monnaie japonaise se traite à 139,94 yens (+0,17%) pour un dollar.
L'euro est pratiquement stable à 1,0359 dollar après avoir touché un pic de quatre mois mardi à 1,0481 dollar.
PÉTROLE
Les cours pétroliers rebondissent légèrement avec la dépréciation du dollar: le Brent prend 0,52% à 90,25 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,73% à 82,24 dollars le baril.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey)