par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en ordre dispersé vendredi et les Bourses européennes évoluent en hausse prudente à mi-séance dans un contexte toujours marqué par les craintes d'une détermination des banques centrales à poursuivre le resserrement monétaire malgré les signes d'une dégradation accélérée de la conjoncture.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,11% pour le Dow Jones tandis que le Standard & Poor's 500 pourrait avancer de 0,23% et le Nasdaq de 0,62%.
À Paris, le CAC 40 progresse de 0,65% à 6.996,93 points vers 12h40 GMT. À Francfort, le Dax gagne 0,53% et à Londres, le FTSE grappille 0,15%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,24%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,54% et le Stoxx 600 de 0,30%.
Sur l'ensemble de la semaine, le CAC 40 abandonne à ce stade 0,34% et le Stoxx 600 0,15%, l'euphorie du début d'année ayant donné lieu à des prises de bénéfice alors que certains analystes notent que ce rallye a peut-être été exagéré.
"Le marché (européen) n'est toujours pas préparé à la vague de douleur en lien avec le resserrement des conditions de crédit", écrit Andreas Bruckner, stratège actions européennes chez Bank of America (NYSE:BAC).
Sur les trois premières semaines de 2023, le Stoxx 600 a recouvré près de la moitié de sa perte de 12,9% en 2022 à la faveur de la réouverture de la Chine, d'une baisse des anticipations de relèvement des taux d'intérêt alors que les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) comme ceux de la Réserve fédérale américaine (Fed) multiplient les déclarations pointant vers un resserrement monétaire plus important et plus long que prévu.
Parallèlement, les derniers indicateurs économiques aux Etats-Unis, comme la production industrielle et les ventes au détail, font craindre une récession plus sévère qu'anticipé.
Dans les statistiques du jour, les ventes au détail au Royaume-Uni ont affiché en décembre une contraction inattendue de 1%. Les investisseurs prendront connaissance aux Etats-Unis à 15h00 GMT de données sur les reventes de logement qui pourraient conforter la perspective d'un affaiblissement du marché de l'immobilier.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Netflix (NASDAQ:NFLX) bondit de 6,1% en avant-Bourse après avoir fait état jeudi soir d'un gain trimestriel d'abonnés supérieur aux attentes. Le cofondateur du service de vidéo en ligne, Reed Hastings, a par ailleurs annoncé qu'il quittait son poste de directeur général, confiant les commandes du groupe à un duo composé de son adjoint et du chef des opérations.
VALEURS EN EUROPE
L'espoir que le réouverture de l'économie chinoise bénéficie à la croissance mondiale profite vendredi aux ressources de base (+0,24%) et à l'énergie (+0,39%), tandis que la distribution (+1,03%), en tête du Stoxx 600, rebondit après avoir perdu plus de 2% la veille.
Dans les valeurs individuelles, LVMH (EPA:LVMH) et Hermès (EPA:HRMS), exposés à la Chine, gagnent respectivement 0,95% et 1,14%.
TotalEnergies avance de 1,23%, BP (LON:BP) de 0,37% et Eni de 0,94%.
A contre-courant de la tendance, Siemens (SIX:SIEGn) Energy reflue après un abaissement de sa prévision de bénéfice annuel en raison de problèmes persistants dans les éoliennes.
Le groupe suédois Ericsson (ST:ERICb), plombé par le ralentissement du marché américain au quatrième trimestre, chute de 4,75%, entraînant dans son sillage Nokia (HE:NOKIA), qui abandonne 1,87%.
TAUX
Les rendements obligataires en Europe sont tirés par les dernières déclarations restrictives des responsables de la BCE comme François Villeroy de Galhau, Olli Rehn et Christine Lagarde elle-même.
Le rendement du Bund allemand à dix ans prend près de neuf points de base, à 2,14%, mais reste sous son pic de 11 ans touché le 2 janvier à 2.569%. Celui du Bund à deux ans gagne un peu plus de cinq points, à 2,57%.
Aux Etats-Unis, le rendement des bons du Trésor à deux ans avance également de cinq points à 4,16% et celui à dix ans de 3,6 points, à 3,43%.
CHANGES
Le dollar, valeur refuge, s'apprécie de 0,32% face aux autres grandes devises dans un contexte de nervosité lié aux derniers indicateurs économiques américains.
La monnaie japonaise qui se traite à 130,19 yens pour un dollar est pénalisée par les déclarations de Haruhiko Kuroda, le gouverneur de la Banque du Japon, qui a assuré au Forum de Davos que l'institution poursuivrait sa politique "extrêmement accommodante".
La livre sterling fléchit de 0,32% à 1,2349 dollar après la baisse surprise des ventes au détail au Royaume-Uni en décembre.
L'euro est quasiment stable (+0,06%), à 1,082 dollar.
PÉTROLE
Les cours pétroliers s'acheminent vers une deuxième semaine consécutive de gains, toujours soutenus par la perspective d'un bond de la demande en Chine:
Le Brent gagne 0,27% à 86,39 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 0,20% à 80,49 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)