par Augustin Turpin
(Reuters) - Wall Street est attendue en baisse lundi et les Bourses européennes évoluent sans direction à mi-séance, prolongeant un début d'année morose, la hausse des rendements obligataires et la tiédeur des valeurs de l'énergie ayant pesé sur l'appétit pour le risque.
La prudence reste en effet de mise sur les marchés, les investisseurs anticipant le début prochain de la période de publication des résultats au quatrième trimestre, les chiffres des grandes banques américaines étant attendus vendredi prochain.Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,43% pour le Dow Jones, de 0,08% pour le Standard & Poor's-500 et de 0,02% pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 recule de 0,05% à 7.416,84 vers 12h05 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,1% et à Londres, le FTSE perd 0,38%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 cède 0,31%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,15% et le Stoxx 600 0,3%.
La robustesse du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis et le rebond de l'inflation européenne en décembre, publiés vendredi, ont remis en cause le scénario optimiste une baisse rapide et importante des taux d'intérêt, qui a prévalu sur les marchés à la fin de l'année dernière.
Les marchés évaluent aujourd'hui à environ 60% la probabilité que la Réserve fédérale réduise ses taux d'intérêt en mars, contre environ 90% à la fin du mois de décembre.
Les investisseurs se positionnent par ailleurs avant une salve de publications cette semaine, dont les chiffres mensuels de l'inflation CPI aux Etats-Unis, attendus jeudi. Si les investisseurs parient sur un nouveau ralentissement de la dynamique des prix, une surprise à la hausse pourrait faire réagir les marchés.
Les commandes industrielles allemandes ont moins augmenté que prévu en novembre, selon les données publiées lundi par l'Office fédéral de la statistique, tandis que les ventes au détail en zone euro ont légèrement reculé de 0,3% en novembre, conformément aux attentes des analystes, selon les données publiées lundi par Eurostat.
Aux valeurs, Shell (AS:SHEL) perd 1,7% vers 11h45 GMT après avoir fait état lundi de charges de dépréciation pour le quatrième trimestre, principalement liées au centre de raffinage et de produits chimiques de Singapour que le groupe cherche à vendre.
Airbus (EPA:AIR) prend 2,4% après que l'Administration fédérale de l'aviation américaine a ordonné l'immobilisation temporaire de certains appareils de Boeing (NYSE:BA), son principal concurrent.
TAUX
Les rendements obligatoires en zone euro ont augmenté lundi, après que les marchés monétaires ont revu à la baisse, à la fin de la semaine dernière, leurs prévisions sur les réductions futures des taux d'intérêt.
Le rendement du dix ans allemand prend 3,7 points de base à 2,182%.
Le rendement du Treasury à dix ans prend lui 0,4 points de base à 4,038%.
CHANGES
Le dollar, qui a conservé la plupart de ses gains de la semaine dernière, est stable (0,03%) face à un panier de devises de référence lundi, tandis que l'euro s'échange à 1,0936 dollar.
La combinaison de la hausse des prix des actions et de la baisse des rendements du Trésor américain est généralement mauvaise pour le dollar, mais, selon Simon Harvey, analyste chez Monex Europe, il y a eu une "certaine indigestion" sur les marchés depuis le début de l'année.
"Tout le monde a quitté l'année dernière en pensant que la Fed allait assouplir sa politique de manière agressive, que les conditions de croissance allaient s'améliorer dans le reste du monde, et que tout allait bien, qu'il suffisait d'acheter des actions. La réalité nous a un peu rappelés à l'ordre."
PÉTROLE
Les prix du pétrole reculent, les fortes réductions de prix opérées par l'Arabie saoudite et l'augmentation de la production de l'Opep ayant compensé les inquiétudes concernant l'offre, suscitées par l'escalade des tensions au Proche-Orient.
Le Brent abandonne 2,58% à 76,73 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perdant 2,83% à 71,72 dollars.
PAS D'INDICATEURS ÉCONOMIQUES À L'AGENDA DU 8 JANVIER:
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Augustin Turpin, édité par Kate Entringer)