par CORENTIN CHAPPRON
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse à l'ouverture lundi, tandis que les Bourses européennes sont en repli à la mi-séance, la reprise du mouvement de vente obligataire mettant les actifs risqués, déjà pénalisés par les tensions internationales, sous pression.
Les futures sur indices new-yorkais suggèrent une ouverture en baisse de 0,54% pour le Dow Jones, de 0,55% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,65% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 décline de 0,2% à 6.802,85 points vers 10h55 GMT, contre un repli de 0,59% pour le FTSE à Londres et de 0,79% pour le Dax à Francfort.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 cède 0,65%, contre une baisse de 0,4% pour l'EuroStoxx 50 et de 0,65% pour le Stoxx 600, qui touche un plus bas sur sept mois.
Les rendements reprennent leur hausse lundi après avoir décliné en fin de semaine dernière, sous la pression de données d'activité économiques robustes aux Etats-Unis, et qui font craindre un nouveau resserrement des taux de la Réserve fédérale américaine.
Les Etats-Unis émettent par ailleurs des montants importants de dette, ce qui contribue également à pousser les rendements à la hausse.
"Les rendements ont dépassé leur plafond de 5%, (...) qui apparaît de plus en plus comme un point d'ancrage solide pour le complexe des titres obligataires", estime Florian Ielpo, responsable de la recherche chez Lombard Odier AM.
"A ces niveaux, la volatilité des taux pourrait toutefois rester assez élevée: en conséquence, les taux pourraient évoluer dans une fourchette de 4,75 à 5,25% à laquelle les actions ne sont pas encore préparées."
Le conflit au Moyen-Orient pèse par ailleurs sur l'appétit au risque, les marchés s'inquiétant d'une possible aggravation du conflit: la semaine dernière, les tensions géopolitiques ont poussé l'indice VIX de volatilité à son plus haut depuis mars.
La semaine sera aussi marquée par la réunion de la Banque centrale européenne jeudi et par la publication de l'inflation aux Etats-Unis vendredi, ce qui incite à la prudence, car toute surprise à la hausse pourrait compliquer la décision de la Fed le 1er novembre.
Par ailleurs, de nombreuses entreprises américaines publieront leurs résultats cette semaine, dont Microsoft (NASDAQ:MSFT), Alphabet (NASDAQ:GOOGL), Amazon (NASDAQ:AMZN) et Meta Platforms (NASDAQ:META).
TAUX
Les rendements avancent, alors que les signaux envoyés par l'économie américaine témoignent de la robustesse de l'activité.
Le rendement du Treasury à dix ans prend 8 pb et dépasse les 5% sur la séance, à 5,0037%, tandis que le deux ans se hisse de 3,6 pb à 5,1204%.
Le rendement du dix ans allemand avance de 7,3 pb à 2,955%, celui du taux à deux ans progressant de 3,3 pb à 3,209%.
LES VALEURS A SUIVRE A WALL STREET
Chevron (NYSE:CVX) a annoncé lundi l'acquisition de Hess dans le cadre d'une transaction entièrement en actions de 53 milliards de dollars.
LES VALEURS A SUIVRE EN EUROPE
Atos (EPA:ATOS) perd 9,58%, en queue du SBF120, les investisseurs s'inquiétant d'un éventuel projet de nationalisation.
Dassault Aviation gagne 1,92%, en tête du SBF120, après une information de La Tribune selon laquelle l'Arabie saoudite a demandé au groupe une proposition chiffrée pour l'acquisition éventuelle de 54 Rafale.
La cotation de Maisons du Monde (EPA:MDM) était perturbée lundi avec l'activation de plusieurs mécanismes de réserve en raison de la forte volatilité du titre. Celui-ci recule de 0,38% après avoir bondi de plus de 12% à l'ouverture.
Volkswagen (ETR:VOWG_p) recule de 2,19%, et touche sur la séance son plus bas niveau depuis avril 2020, après que le constructeur automobile allemand a réduit ses perspectives de marge opérationnelle pour l'année en cours.
CHANGES
Les devises évoluent peu dans un contexte d'aversion au risque et de forte hausse des rendements obligataires.
Le dollar grignote 0,02% face à un panier de devises de référence, l'euro prend 0,09% à 1,0603 dollar et la livre sterling perd 0,04% à 1,2155 dollar.
PETROLE
Les marchés du pétrole demeurent focalisés sur la situation au Moyen Orient et s'érodent dans un contexte d'incertitude.
Le Brent décline de 0,51% à 91,69 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonnant 0,69% à 87,47 dollars.
(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)