par CORENTIN CHAPPRON
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse vendredi, tandis que les Bourses européennes hésitent à la mi-séance, partagées sur la trajectoire des taux dans les économies développées.
Les futures sur indices new-yorkais suggèrent une ouverture de Wall Street dans le vert avec un gain de 0,07% pour le Dow Jones, de 0,16% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,35% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 abandonne 0,53% à 7.175,41 points vers 11h15 GMT, contre une hausse de 0,7% pour le FTSE à Londres, tandis que le Dax à Francfort cède 0,17%..
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,1%, l'EuroStoxx 50 de 0,27% et le Stoxx 600 de 0,2%. Les investisseurs digèrent les décisions des nombreuses réunions de politique monétaire de la semaine, dont celle de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui suggèrent que le pic des taux est proche et peut-être déjà atteint, mais que les taux demeureront restrictifs plus longtemps que prévu.
De fait, la Fed n'a pas relevé ses taux, mais a fait une pause en prévenant que l'inflation était encore loin de retourner à sa cible: les projections publiées à cette occasion indiquant qu'elle reviendrait à 2% seulement en 2026.
Pour autant, ces projections semblent accréditer le scénario d'un "atterrissage en douceur" de l'économie américaine, qui se traduirait par un ralentissement de l'inflation sans récession, ni remontée trop brutale du chômage.
Par ailleurs, la Banque d'Angleterre (BoE)et la Banque nationale suisse (BNS) ont surpris les marchés en décrétant également des pauses dans leur cycle de resserrement monétaire, suggérant que la dynamique inflationniste ralentissait suffisamment.
La fin des hausses de taux n'est malgré tout pas synonyme de support pour les actions: les indicateurs PMI publiés vendredi montrent que l'activité en zone euro est en net déclin.
"L'histoire suggère que la performance des actions après la dernière hausse des taux dépend de la performance ultérieure de l'économie", rappellent les stratégistes de Bank of America (NYSE:BAC).
"Compte tenu du resserrement brutal de ce cycle et de l'affaiblissement du soutien budgétaire, nous prévoyons une croissance plus faible à l'avenir, ce qui implique une baisse de 15% des actions européennes", ajoutent-ils.
LES VALEURS A SUIVRE A WALL STREET
Le régulateur antitrust britannique, la CMA, a déclaré que le projet révisé d'acquisition pour 69 milliards de dollars d'Activision Blizzard par Microsoft (NASDAQ:MSFT) "ouvrait la porte" à l'autorisation de la plus grande transaction jamais réalisée dans le secteur des jeux vidéos.
LES VALEURS A SUIVRE EN EUROPE
Ubisoft (EPA:UBIP) bondit de 4,04%, signant l'une des meilleures performances du Stoxx 600 après que les annonces de la CMA, l'éditeur français de jeu vidéo étant susceptible de récupérer les droits de "streaming" des jeux d'Activision.
Veolia (EPA:VIE) est la lanterne rouge du CAC 40, le groupe reculant de 2,12% après avoir annoncé le départ du directeur financier de Suez (EPA:SEVI).
Solutions 30 (-16,94%), en queue du SBF 120, a fait état jeudi d'un creusement de sa perte nette au premier semestre.
Les banques néerlandaises chutent après que les législateurs néerlandais ont annoncé soutenir un projet de hausse de taxe sur les banques pour couvrir une augmentation du salaire minimum et une aide plus importante à la garde d'enfants en 2024. ING (AS:INGA) perd 4,63% et ABN Amro 3,51%.
TAUX
Les marchés obligataires sont calmes après deux séances d'ajustement consécutives à la décision de la Fed. Le rendement du dix ans allemand est stable à 2,751%, tandis que celui du taux à deux ans perd 1,9 points de base (pb), à 3,249%.
Le rendement du Treasury à dix ans se maintient à 4,4884%, contre une érosion de 1,2 pb à 5,1377% pour le deux ans.
CHANGES
Le dollar poursuit sa progression, toujours soutenu par les décisions de la Fed, gagnant 0,26% face à un panier de devises de référence. Le billet vert est proche de son plus haut niveau en six mois.
L'euro abandonne 0,19% à 1,0638 dollar et la livre sterling 0,35% à 1,2251 dollar. Le devise britannique pâtit encore des annonces de la BoE.
PÉTROLE
Les inquiétudes concernant les exportations de carburants russes se sont ravivées après que l'entreprise Transneft a interrompu vendredi les livraisons de gasoil et de diesel aux terminaux de la Baltique et de la Mer noire.
Le Brent progresse de 0,87% à 94,11 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) grignotant 1,06% à 90,58 dollars.
PLUS D'INDICATEUR ECONOMIQUE MAJEUR CE JOUR
(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Claude Chendjou)