par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse mercredi et les principales Bourses européennes progressent à mi-séance, confirmant le rebond entamé la veille après les déclarations de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, perçues comme une ouverture vers une possible baisse des taux d'intérêt.
Les contrats à terme sur les principaux indices américains signalent une ouverture en hausse d'environ 0,6%, au lendemain de la meilleure séance vécue par Wall Street depuis le 4 janvier (+2,14% pour le Standard & Poor's 500).
À Paris, le CAC 40 gagne 0,47% à 5.293,43 points vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,33% et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,48%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,46%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,24% et le Stoxx 600 de 0,42%.
Les principaux marchés européens s'acheminent ainsi vers une troisième séance consécutive de rebond.
Milan fait toutefois exception avec une baisse de 0,73% après la confirmation par la Commission européenne de l'opportunité d'une procédure disciplinaire contre l'Italie pour non-respect des règles de l'Union en matière de finances publiques.
L'impact positif du discours prononcé mardi par Jerome Powell assurant que la Fed agirait de manière "appropriée" l'emporte largement sur les nouveaux signes de ralentissement de la croissance économique.
Les résultats définitifs des enquêtes PMI dans la zone euro traduisent certes une légère amélioration de la situation mais la croissance de l'activité du secteur privé reste ralentie.
"Les PMI composites de la zone euro ont été révisés en légère hausse, principalement grâce à une amélioration de l'activité dans les services en Allemagne, mais l'évolution des enquêtes dans leur ensemble reste cohérente avec une croissance du PIB inférieure à la tendance au deuxième trimestre", note ainsi Barclays (LON:BARC).
En Chine, le secteur des services a lui aussi ralenti en mai, sa croissance tombant à son plus bas niveau depuis trois mois.
La séance américaine sera animée entre autres par les chiffres de l'enquête mensuelle ADP (PA:ADP) sur l'emploi privé et par l'indice ISM d'activité des services, en attendant, à 18h00 GMT, le Livre beige de la Fed, un point sur la conjoncture aux Etats-Unis qui servira de base aux débats de la prochaine réunion de politique monétaire, dans deux semaines.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
VALEURS EN EUROPE
Le rebond général des actions favorise en premier lieu les valeurs technologiques, l'un des compartiments de la cote les plus touchés par la baisse des dernières semaines: leur indice Stoxx progresse de 1,36%, la meilleure performance sectorielle du jour. Il avait perdu 8% depuis le 24 avril.
SAP (NYSE:SAP) gagne 1,33%, l'une des plus fortes hausses de l'EuroStoxx 50, et à Paris, Capgemini (PA:CAPP) (+2,21%) figure dans le peloton de tête du CAC 40. Les sociétés de services informatiques profitent aussi des prévisions solides présentées mardi soir par l'américain Salesforce.
En tête du Stoxx 600, le spécialiste français des paiements Worldline Worldline bondit de 5,82% après un article de la presse italienne évoquant un possible rapprochement avec Sia. Ingenico (PA:INGC), également cité dans l'article, prend 5,42%.
Le Stoxx européen des banques cède 0,58%, plombé entre autres par les valeurs italiennes du secteur, dont l'indice de référence abandonne 2,39% après l'annonce de la Commission européenne.
TAUX
L'ouverture annoncée d'une procédure disciplinaire visant Rome se traduit en effet par une remontée des rendements des emprunts d'Etat italiens: celui des BTP à dix ans prend plus de huit points de base à 2,609% et le deux ans près de neuf pdb à 0,642%.
Le rendement du Bund allemand à dix ans est au contraire orienté à la baisse à -0,221% après un nouveau plus bas historique à 0,229% à la veille de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE). Son équivalent français est retombé sous 0,18%.
CHANGES Malgré la baisse des rendements en zone euro, la monnaie unique reste à la hausse face au dollar à plus de 1,1260 après un pic à 1,1288, au plus haut depuis le 18 avril.
L'euro profite en fait de la faiblesse du billet vert, quasi stable face à un panier de devises de référence après trois séances de baisse favorisées par la perspective de plus en plus nette d'un assouplissement de la politique de la Fed. L'"indice dollar" a touché un plus bas de sept semaines.
PÉTROLE
Le cours du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) est en baisse et revient vers 53 dollars le baril après l'annonce par l'American Petroleum Institute (API) d'une hausse inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière.
Le Brent est toutefois proche de l'équilibre, juste en dessous des 62 dollars, le rebond des marchés actions lui assurant un certain soutien.
Le marché pétrolier attend à 14h30 GMT les chiffres hebdomadaires de l'Energy Information Administration (EIA) américaine.
MÉTAUX
Les cours des métaux industriels évoluent en ordre dispersé, en hausse pour le cuivre mais en baisse pour le nickel, les marchés semblant tiraillés entre les signes de dégradation de la conjoncture et la perspective d'un prochain soutien de la Fed.
L'or, lui, prend près de 1% et a atteint un plus haut de trois mois à 1.338,34 dollars l'once, profitant à la fois de la persistance des tensions commerciales et des déclarations de Jerome Powell.
(Édité par Véronique Tison)