par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse vendredi dans le sillage de Wall Street alors que la séance devrait être animée essentiellement par les résultats des sociétés, même si les craintes liées à une dégradation de la conjoncture économique mondiale sur fond de hausse rapide des taux d'intérêt et la crise politique au Royaume-Uni restent des sujets de préoccupation.
D'après les premières indications disponibles, le Dax à Francfort devrait perdre à l'ouverture 1,08%, le FTSE 100 à Londres 0,52% et l'indice EuroStoxx 50 0,98%.
Sur l'ensemble de la semaine, grâce à une première salve de solides résultats trimestriels publiés par plusieurs grandes entreprises, le CAC 40 a cependant gagné à ce stade 2,61% et le Stoxx 600 1,91% après une série de cinq séances dans le vert.
En attendant les résultats aux Etats-Unis de Verizon (NYSE:VZ), American Express ou encore Schlumberger, Renault (EPA:RENA) a fait état vendredi d'une hausse de 20,5% de ses ventes au troisième trimestre, tandis que celles d'EssilorLuxottica ont progressé de 8,2%.
Côté statistiques économiques, les chiffres mensuels des ventes au détail au Royaume-Uni fourniront des informations sur l'évolution de la conjoncture dans le pays et l'impact de l'inflation qui a atteint en septembre un sommet de 40 ans, à 10,1% sur un an.
En zone euro et aux Etats-Unis, la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) est prévue la semaine prochaine et celle de la Réserve fédérale américaine (Fed) dans deux semaines. Les traders tablent sur un nouveau relèvement de 75 points de base des taux des deux banques centrales.
"Tout est si ténu (...) le problème est que l'environnement macroéconomique reste difficile", a déclaré Shane Oliver, chef économiste chez AMP Capital, expliquant que le marché est pris en tenailles entre les investisseurs qui voient des opportunités et ceux qui se concentrent sur l'environnement difficile.
L'annonce jeudi de la démission de la Première ministre britannique, Liz Truss, après seulement 44 jours passés à la tête du gouvernement, et l'attente de son successeur, s'ajoute aux incertitudes auxquelles les investisseurs doivent faire face.
A WALL STREET
La Bourse de New York a terminé en baisse jeudi après avoir passé une bonne partie de la séance dans le vert, la résurgence des inquiétudes liées au resserrement monétaire de la Réserve fédérale ayant fini par prendre le pas sur les publications trimestrielles jugées positives de certaines grandes entreprises cotées.
L'indice Dow Jones a cédé 0,3%, ou 90,22 points, à 30.333,59 points.
Le S&P-500, plus large, a perdu 29,38 points, soit 0,8%, à 3.665,78 points.
Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a reculé de 65,66 points (-0,61%) à 10.614,84 points.
Le recul inattendu des inscriptions au chômage la semaine dernière aux Etats-Unis et des propos du président de l'antenne de la Fed à Philadelphie, Patrick Harker, ont réveillé les craintes liées au rythme des hausses de taux de la Réserve fédérale, susceptibles de faire basculer l'économie américaine dans la récession.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei recule de 0,39% à 26.902,35 points et le Topix, plus large, reflue de 0,55% à 1.885,06 points à l'approche de la clôture.
Côté statistique économique, l'inflation au Japon a atteint en septembre un pic de huit ans à 3,0%, ce qui pourrait accroître la pression sur la Banque du Japon pour qu'elle abandonne à son tour sa politique accommodante alors que parallèlement le yen est tombé à creux de 32 ans face au dollar.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai abandonne 0,27% et le CSI 300 cède 0,15%.
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans qui est monté jeudi à un sommet de 14 ans, progresse encore vendredi à 4,258%.
En Europe, rendement du Bund allemand à dix ans allemand a touché jeudi son plus haut niveau depuis août 2011 à 2,458% avant de revenir à 2,425% à la clôture.
CHANGES
Les anticipations d'une forte hausse des taux aux Etats-Unis tire le dollar qui prend 0,2% face à un panier de devises de référence.
La livre sterling recule de 0,38% à 1,119 dollar, les cambistes ayant digéré le départ de Liz Truss.
L'euro se traite 0,9772 dollar, en repli de 0,11%.
La monnaie japonaise oscille près de son creux de 32 ans face au dollar, à 150,37 yens pour un dollar, continuant d'alimenter les spéculations sur une possible intervention des autorités japonaises.
PÉTROLE
Les cours pétroliers sont globalement stables: le Brent prend 0,41% à 92,76 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,45% à 84,89 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)