PARIS (Reuters) - Les principales Bourses de la zone euro sont attendues en hausse mardi tandis que le dollar perd un peu de terrain et que les rendements obligataires refluent, les marchés dans leur ensemble amorçant un retour au calme après le choc provoqué par les dernières déclarations du président de la Réserve fédérale américaine.
Les contrats à terme sur indices suggèrent une hausse de 0,44% pour le CAC 40 à Paris, de 0,27% pour le Dax à Francfort et de 0,34% pour l'EuroStoxx 50. À Londres, où les marchés sont restés fermés lundi pour un jour férié, le FTSE 100 est indiqué en baisse de 0,2%.
Wall Street a réduit ses pertes en fin de séance lundi après la forte baisse provoquée vendredi par le discours de Jerome Powell, le président de la Fed, sur la nécessité d'une politique monétaire restrictive pour "un certain temps" face à l'inflation.
En Europe, les investisseurs doivent aussi prendre en compte les déclarations de responsables de la Banque centrale européenne (BCE) suggérant que celle-ci pourrait relever ses taux de trois quarts de point la semaine prochaine, soit plus qu'anticipé jusqu'à présent.
Si la hausse du coût du crédit reste au premier plan des préoccupations des investisseurs, leur attention va se tourner à plus court terme vers le rapport mensuel sur l'emploi américain qui doit être publié vendredi et qui devrait apporter de nouveaux éléments sur l'évolution de la conjoncture américaine.
Dans l'immédiat, la séance de ce mardi sera animée entre autres par la première estimation de l'inflation en Allemagne à 12h00 GMT, puis par l'indice de confiance du consommateur américain à 14h00 GMT.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en baisse lundi mais au-dessus de ses plus bas de séance: l'indice Dow Jones a cédé 0,57%, ou 184,41 points, à 32.098,99, le Standard & Poor's 500 a perdu 27,05 points, soit 0,67%, à 4.030,61 et le Nasdaq Composite a reculé de 124,04 points (-1,02%) à 12.017,67.
Les trois indices ont touché en cours de journée leur plus bas niveau depuis un mois, toujours sous le coup des déclarations de Jerome Powell vendredi.
L'indice de volatilité du CBOE a quant à lui atteint son plus haut niveau depuis sept semaines.
En soutien à la tendance, le compartiment de l'énergie a pris 1,54% grâce à la nette hausse du marché pétrolier, porté par des informations concernant une éventuelle réduction de la production de l'Opep+ et par des tensions en Libye. Exxon Mobil (NYSE:XOM) et Chevron (NYSE:CVX) ont gagné 2,30% et 0,75% respectivement.
Les contrats à terme sur indices suggèrent pour l'instant une ouverture en hausse de 0,2% à 0,4%.
EN ASIE
À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini en hausse de 1,14% grâce au rebond des valeurs technologiques comme Tokyo Electron (+1,65%).
En Chine, la tendance est au contraire à la baisse après les nouvelles restrictions sanitaires annoncées dans plusieurs villes face à l'augmentation des cas de COVID-19: le SSE Composite de Shanghai cède 0,44% et le CSI 300 0,33%.
"Malgré la baisse du nombre total de cas de COVID, la situation du COVID en Chine pourrait bien être en train de s'aggraver", estiment les analystes de Nomura dans une note. "Les marchés pourraient être de nouveau frappés dans les semaines à venir, ce qui pourrait conduire à une nouvelle série de révisions à la baisse (des prévisions de croissance) des économistes."
CHANGES
Le dollar recule face aux autres grandes devises (-0,09%) après le plus haut de 20 ans inscrit lundi, un repli qui s'explique entre autres par un regain d'intérêt des cambistes pour l'euro motivé par les spéculations sur l'ampleur de la prochaine hausse de taux de la Banque centrale européenne (BCE).
La monnaie unique européenne remonte à 0,9999 dollar (+0,04%) contre 0,9912 au plus bas lundi.
TAUX
Les rendements des bons du Trésor américain reculent dans les échanges n Asie après la forte hausse des deux dernières séances: le deux ans revient à 3,4089% après avoir atteint son plus haut niveau depuis fin 2007 à 3,489% et le dix ans cède trois points de base à 3,0838%.
Sur le marché européen, le dix ans allemand recule lui aussi dans les premiers échanges à 1,481% après un pic de deux mois à 1,515%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier efface une partie de ses gains de lundi, le marché craignant désormais que les hausses de taux d'intérêt à venir dans les pays industrialisés finissent par peser sur la demande de brut.
Le Brent abandonne 0,49% à 104,58 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,03% à 96,98 dollars.
(Rédigé par Marc Angrand)