par Marc Angrand
PARIS - Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi, incapables de conserver jusqu'à la clôture leurs gains du début de séance en raison de la vigueur de l'euro face au dollar et des tensions diplomatiques avec la Russie, deux facteurs qui l'ont emporté sur l'espoir d'une issue négociée aux tensions commerciales internationales.
À Paris, le CAC 40 accuse au final un repli de 0,57% (28,94 points) à 5.066,28 points, son plus bas niveau de clôture depuis le 30 août. A Londres, le FTSE 100 a perdu 0,48% et à Francfort, le Dax a reculé de 0,83%. L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,59%, le FTSEurofirst 300 0,81% et le Stoxx 600 0,72%.
Ce dernier affiche son plus bas niveau en clôture depuis février 2017.
Tous avaient pourtant passé le début de séance dans le vert, le Stoxx 600 et le CAC 40 gagnant jusqu'à plus de 0,6% avant de s'orienter à la baisse.
"L'euphorie initiale a été difficile à maintenir, les actions cédant du terrain face à la montée de l'euro, mais aussi en raison des craintes que les baisses subies récemment ne soient le signe d'un début de 'micro-fissures' dans le scénario économique qui a alimenté la hausse des actions", explique Michael Hewson, de CMC Markets UK.
Au moment de la clôture, l'euro s'appréciait de 0,72% face au dollar à 1,2440, au plus haut depuis le 8 mars, un mouvement défavorable aux grandes valeurs de la zone euro réalisant une part importante de leurs ventes à l'export, a fortiori en dollars.
Nokia (HE:NOKIA) a ainsi cédé 1,88%, le brasseur AB InBev 1,60%; à Paris, TechnipFMC (PA:FTI) a abandonné 2,65% et Safran (PA:SAF) 1,16%.
Le compartiment automobile européen accuse quant à lui un recul de 0,11% sur la séance alors qu'il affichait à la mi-journée un gain de plus de 0,9%. Peugeot (PA:PEUP) (+1,18%) et Renault (PA:RENA) (+0,34%) affichent néanmoins deux des rares hausses du CAC.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street restait bien orientée: le Dow Jones s'adjugeait 1,4%, le Standard & Poor's 500 1,1% et le Nasdaq Composite 1,24%, effaçant ainsi une partie de ses pertes de la semaine dernière (-5,95% pour le S&P 500).
FACEBOOK BAISSE TOUJOURS
Les actions américaines profitent à plein des déclarations laissant entrevoir la possibilité de négociations entre les Etats-Unis et la Chine sur le commerce international et à la décision de Washington d'exempter la Corée du Sud des nouveaux droits de douane sur l'acier.
Privé du rebond, Facebook (NASDAQ:FB) recule encore de 3,02% après l'annonce de l'ouverture d'une enquête de la Federal Trade Commission (FTC) américaine. L'action du premier réseau social au monde, en baisse de plus de 15% depuis le début de la semaine dernière, est tombée sous 150 dollars pour la première fois depuis juillet dernier.
Le dollar accuse un repli de 0,43% face à un panier de devises de référence, au plus bas depuis cinq semaines.
Sur le marché obligataire, les rendements ont logiquement évolué à l'opposé des marchés actions: le dix ans allemand, après être remonté en matinée à plus de 0,54%, est ensuite revenu vers 0,525% tandis que le dix ans américain, après un pic à 2,856%, refluait à 2,8245%.
A noter côté actions, l'envolée de 41,68% du cours du producteur français d'ingrédients naturels pour l'agroalimentaire, la santé et les cosmétiques Naturex après l'annonce d'un projet d'offre de retrait par le suisse Givaudan (+0,48%), qui détient déjà un peu plus de 40% de son capital.
Un autre suisse, Alpiq Engineering Services, a pris 6,29% porté par son rachat par Bouygues (PA:BOUY) (-1,03%), qui se renforce ainsi dans les services à l'énergie.
Le marché pétrolier subit des prises de profit après sa forte hausse de la semaine dernière, même si les tensions au Moyen-Orient limitent la baisse. Le Brent se maintient ainsi à plus de 70 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) à plus de 65,50 dollars.
(Édité par Véronique Tison)