par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en léger rebond lundi à l'ouverture à l'entame de la dernière semaine avant les fêtes de fin d'année mais les interrogations sur les taux d'intérêt et l'évolution de la conjoncture devraient continuer de peser sur les échanges en l'absence de catalyseur.
Les contrats à terme sur indices suggèrent une progression de 0,31% pour le CAC 40 à Paris, de 0,25% pour le Dax à Francfort, de 0,29% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,24% pour l'EuroStoxx 50.
Excepté le climat des affaires en Allemagne, l'agenda macroéconomique du jour est pratiquement vide en Europe comme aux Etats-Unis. Le reste de la semaine sera en outre marquée par une séance écourtée sur les marchés au Royaume-Uni vendredi.
Après d'autres banques centrales, la Banque du Japon (BoJ) débute ce lundi sa réunion de politique monétaire qui pourrait se conclure mardi par un changement dans sa politique ultra accommodante. Selon des sources, le gouvernement japonais envisage de réviser l'an prochain sa déclaration conjointe de 2013 avec la BoJ qui engage la banque centrale à atteindre son objectif d'inflation de 2% "le plus tôt possible".
La semaine dernière, la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d'Angleterre (BoE) ont toutes trois opté pour un relèvement de leurs taux d'intérêt de seulement 50 points de base mais elles ont souligné que le combat contre l'inflation était loin d'être terminé, ce qui a fait monter les rendements obligataires et pesé sur les actions.
Pour les investisseurs, la perspective de taux plus élevés et pour une durée plus longue rend quasi inévitable une récession économique, d'autant que les dernières données mensuelles des PMI en Europe et aux Etats-Unis ont montré une nouvelle contraction de l'activité.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en baisse pour une troisième séance consécutive vendredi, alors que se sont encore amplifiées les craintes de voir la Réserve fédérale américaine plonger l'économie en récession avec ses mesures continues de resserrement monétaire destinées à lutter contre l'inflation.
L'indice Dow Jones a cédé 0,85%, ou 281,76 points, à 32.920,46 points.
Le S&P-500, plus large, a perdu 43,39 points, soit 1,11%, à 3.852,36 points.
Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 105,11 points (0,97%) à 10.705,41 points.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini en repli de 1,05% à 27.237,64 points et le Topix, plus large, a reflué de 0,76% à 1.935,41 points.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai abandonne 1,92% et le CSI 300 cède 1,54%.
Le moral dans les entreprises chinoises a atteint en décembre son plus bas niveau depuis au moins janvier 2013 avec un indice à 48,1 contre 51,8 en novembre, reflet de l'impact sur l'activité économique de la résurgence de l'épidémie de COVID-19, montre l'enquête de World Economics publiée lundi.
CHANGES
Aux changes, le dollar cède 0,40% face à un panier de devises de référence alors que la monnaie japonaise est soutenue par les spéculations sur une possible flexibilité en matière d'objectif d'inflation au Japon. La devise japonaise se traite à 136 yens pour un dollar et a touché en séance 135,78 pour un dollar.
L'euro, qui a atteint la semaine dernière un pic de six mois à 1,0737 dollar, monte également lundi face au billet vert, à 1,0633 dollar (+0,48%).
TAUX
Le rendement des Treasuries à dix ans avance d'environ trois points de base, à 3,51%, et celui à deux ans, le plus sensible à l'évolution des taux, est quasiment stable, à 4,18%.
Au Japon, le rendement des emprunts à 20 ans a clôturé sur un gain de quatre points de base, à 1,17%, au plus haut depuis le 9 novembre, tandis que celui à cinq ans a touché un sommet de près de huit ans, à 0,15%.
Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour l'ensemble de la zone euro, est pratiquement inchangé lundi, à 2,15%, après avoir pris vendredi environ huit points de base.
PÉTROLE
Les cours pétroliers repartent légèrement à la hausse après avoir perdu plus de deux dollars vendredi en raison des craintes d'une récession après les annonces des banques centrales.
Le Brent gagne 0,48% à 79,42 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,48% à 74,65 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey et Kate Entringer)