PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse et les Bourses européennes progressent de plus de 1% à mi-séance vendredi, effaçant leurs pertes du début de semaine à la faveur du rebond des valeurs minières et des bancaires, tandis que l'euro continue de profiter du relèvement des taux de la Banque centrale européenne (BCE) et que le dollar recule.
Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais suggèrent une progression de 0,8% pour le Dow Jones, de 0,86% pour le Standard & Poor's 500 et de 1,13% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 gagne 1,66% à 6.227,52 points vers 11h15 GMT, au plus haut depuis le 31 août. À Londres, le FTSE 100 prend 1,53% et à Francfort, le Dax avance de 1,43%.
L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 1,75%, le FTSEurofirst 300 de 1,52% et le Stoxx 600 de 1,53%.
Ce dernier affiche pour l'instant une hausse hebdomadaire de près de 1% et le CAC 40 un gain de 0,9% alors que les premières séances de la semaine avaient été dominées par les craintes de récession liées à la crise énergétique.
Ce retournement de tendance est favorisé entre autres par l'annonce d'un ralentissement inattendu de l'inflation en Chine, qui pourrait favoriser de nouvelles mesures de relance.
En Europe, la lutte contre l'inflation reste évidemment au premier rang des préoccupations des investisseurs au lendemain des décisions de politique monétaire et de la conférence de presse de la BCE. D'autant que les déclarations de plusieurs responsables de l'institution alimentent les spéculations sur la possibilité d'une nouvelle hausse de taux de trois quarts de point en octobre.
"La hausse de taux de 75 points de base et la rhétorique 'faucon' qui l'accompagne soulignent le nouveau sentiment d'urgence qui a saisi la BCE", estiment les analystes de Commerzbank (ETR:CBKG) dans une note.
Les investisseurs attendent par ailleurs les conclusions de la réunion des ministres de l'Energie de l'Union européenne en cours à Bruxelles.
VALEURS EN EUROPE
Le compartiment européen des matières premières affiche la plus forte progression sectorielle du jour avec un gain de 3,81%, grâce au rebond des métaux de base (+2% pour le cuivre +6,6% pour le nickel), lié aux espoirs de relance en Chine.
Les valeurs bancaires (+2,32%) continuent quant à elles de bénéficier des annonces de la BCE, qui devraient leur permettre d'améliorer leurs marges de crédit.
À Paris, Société générale (EPA:SOGN) (+3,49%), BNP Paribas (EPA:BNPP) (+3,38%) et Crédit agricole (EPA:CAGR) (+2,48%) figurent, comme jeudi, dans le peloton de tête du CAC 40.
TAUX
Les rendements des emprunts d'Etat américain reculent, à 3,262% pour les titres à dix ans et 3,4692% pour le deux ans. Ils effacent ainsi une petite partie de la hausse enregistrée jeudi en réaction aux déclarations de Jerome Powell réaffirmant la détermination de la Réserve fédérale à faire reculer l'inflation.
Dans la zone euro, la forte hausse des rendements entamée jeudi après les annonces de la BCE (le relèvement des taux comme les nouvelles règles de rémunération des dépôts), qui se poursuivait en début de séance, a fini par s'interrompre.
Le deux ans allemand revient ainsi à 1,295% après avoir atteint son plus haut niveau depuis 2011 à 1,429% et le dix ans retombe à 1,692% après un pic de près de trois mois à 1,796%.
CHANGES Le dollar recule nettement face aux autres grandes devises (-0,95%) et s'achemine vers une performance hebdomadaire négative après trois semaines de nette hausse.
Son repli s'explique par les déclarations de responsables japonais suggérant une possible intervention en soutien au yen et par le fixing en hausse du yuan par la Banque populaire de Chine, mais surtout par le durcissement du ton de la BCE jeudi, accentué par les déclarations de plusieurs de ses responsables ce vendredi.
L'euro gagne ainsi 0,67% face au billet vert à 1,0061 après un pic à 1,0112, son plus haut niveau depuis le 18 août.
PÉTROLE
Sur le marché pétrolier, l'effet bénéfique de la baisse du dollar s'ajoute aux craintes de nouvelles tensions sur l'offre en cas d'arrêt des exportations russes vers l'Occident.
Le Brent gagne 1,94% à 90,88 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,92% à 85,14 dollars.
Tous deux se dirigent néanmoins vers une baisse hebdomadaire de plus de 2%, due aux craintes de dégradation de la demande mondiale.
(Rédigé par Marc Angrand)