par CORENTIN CHAPPRON
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en légère hausse vendredi, tandis que les marchés européens progressent à mi-séance, les craintes autour de l'évolution des taux d'intérêt s'apaisant quelque peu à la fin d’une semaine marquée par de nombreuses décisions de politique monétaires.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture inchangée pour le Dow Jones mais en hausse de 0,09% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,27% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 s’octroie 1,08% à 7.369,36 points vers 11h45 GMT, son point le plus haut depuis près d'un mois. À Francfort, le Dax gagne 0,46% et le FTSE, à Londres, 0,35%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 0,58%, contre une progression de 0,67% pour l'EuroStoxx 50 de la zone euro et de 0,58% pour le Stoxx 600.
Sur l’ensemble de la semaine, le CAC 40 gagne 2,1% à ce stade et le Stoxx 600 1,50%.
La journée est celle des "quatre sorcières", caractérisée par l'expiration de plusieurs contrats à terme, mais la volatilité demeure contenue: le VIX perd 0,48%, à 14,43 points.
Malgré l’engagement renouvelé des banquiers centraux à combattre l’inflation, les marchés estiment que le ralentissement de l’activité poussera les banques centrales à assouplir leurs taux plus tôt qu’elles ne l’anticipent.
La Fed a opté mercredi pour une pause dans son cycle de hausses de taux mais a signalé deux relèvements à venir. La Banque centrale européenne (BCE) a pour sa part procédé jeudi à une huitième hausse consécutive de ses taux tandis que la Banque du Japon a maintenu vendredi sa politique ultra-accommodante.
"La combinaison d'une myriade de données donnant l’inflation à la baisse et la possibilité de nouvelles hausses de taux (sans oublier le resserrement des conditions de crédit) augmentent les chances d'une erreur de politique monétaire", estiment les stratégistes de Janus Henderson.
"Les investisseurs doivent être conscients que le risque existe que la Fed soit déjà allée trop loin".
LES VALEURS A SUIVRE A WALL STREET
Adobe a revu à la hausse ses prévisions de chiffre d'affaires et de bénéfices, soutenus par ses services d'informatique dématérialisée (cloud), et prend 3,5% dans les transactions en avant-Bourse.
LES VALEURS EN EUROPE
L’action Rheinmetall est en hausse de 4,44%, la meilleure performance du Stoxx 600, le président du directoire du groupe ayant déclaré s’attendre à une commande de munitions valant plusieurs milliards d'euros de la part du gouvernement allemand.
A l’inverse, Millicom (ST:TIGOsdb) affiche la pire performance de l’indice, en baisse de 6,29%, après avoir annoncé l’échec des discussions préliminaires à un rachat avec Apollo Global Management.
Le secteur défensif de la santé avance de 1,27%, la meilleur performance des secteurs de l’indice Stoxx 600.
TAUX
En Europe, les rendements des obligations souveraines à court terme restent à des niveaux élevés, le deux ans allemand se maintenant à son plus haut niveau depuis trois mois, à 3,1690%.
Les taux à plus long terme s’effritent : le Bund à dix ans perd 3,1 points de base (pdb), à 2,4740%, et le BTP italien à dix ans perd 7,5 pdb, à 4,0660%.
Aux Etats-Unis, les taux courts progressent tandis que les taux longs stagnent : le rendement des Treasuries à dix ans est stable, à 3,7342%, celui du deux ans gagne 4,3 pdb, à 4,6906%.
CHANGES
Le dollar se stabilise face à un panier de devises de référence après avoir touché un creux d'un mois la veille.
L’euro progresse légèrement face au billet vert, se négociant à 1,0952 dollar (+0,06%), tandis que la livre sterling avance à 1,2794 dollar (+0,10%).
Le maintien de la politique accommodante de la Banque du Japon pèse en revanche sur le yen, qui perd 0,53% face au dollar, à 141,01.
PETROLE
L’engagement renouvelé des banques centrales à combattre l’inflation, quitte à peser sur la croissance, pèse sur les cours du pétrole.
Le Brent perd 0,21% à 75,51 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,28% à 70,42 dollars.
(Reportage Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)