par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse jeudi, la crainte d'un conflit armé en Ukraine continuant de décourager la prise de risque, malgré le soulagement relatif apporté par le compte rendu de la dernière réunion de la Fed aux investisseurs préoccupés par la remontée des taux d'intérêt.
Les contrats à terme sur indices suggèrent un recul de 0,77% pour le Dax à Francfort, de 0,37% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,96% pour l'EuroStoxx 50. Quant au CAC 40 à Paris, il pourrait céder jusqu'à 0,8% selon les premières indications disponibles.
Les séparatistes prorusses du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, ont accusé en début de journée l'armée de Kiev d'utiliser des mortiers pour attaquer leur territoire, en violation des accords visant à mettre fin au conflit dans la région.
Ces accusations risquent d'attiser la tension et pourraient servir de prétexte à une intervention des forces russes massées près des frontières ukrainiennes. D'autant que les Etats-Unis ne croient pas aux annonces de Moscou sur un début de retrait des troupes massées près des frontières de l'Ukraine et accusent au contraire Moscou d'avoir envoyé plus de 7.000 hommes supplémentaires dans la région en 24 heures.
Le ballet diplomatique visant à prévenir un conflit armé se poursuit en parallèle et Moscou continue de diffuser des images de véhicules militaires quittant des zones de manoeuvre pour rentrer à leur base, ce qui ne suffit pas à convaincre pour l'instant de la réalité d'une détente.
Ces préoccupations géopolitiques occultent largement le soulagement procuré mercredi aux investisseurs par la publication du compte rendu de la réunion de janvier de la Réserve fédérale (Fed) américaine: ce document très attendu montre en effet que la banque centrale entend décider réunion après réunion du rythme du relèvement des taux d'intérêt, alors qu'une partie des investisseurs craignaient qu'il n'affirme un virage haussier plus marqué.
Le début de séance en Europe sera aussi animé par une nouvelle pluie de résultats de sociétés, parmi lesquels figurent ceux d'Airbus (PA:AIR), Nestlé (SIX:NESN), Kering (PA:PRTP), Orange ou encore Commerzbank (DE:CBKG).
LES VALEURS A SUIVRE :
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en ordre dispersé mercredi mais au-dessus de ses plus bas du jour, le compte-rendu de la réunion de la Fed ayant pris le pas en fin de séance sur les préoccupations géopolitiques.
L'indice Dow Jones a cédé 0,16%, ou 54,57 points, à 34.934,27, le Standard & Poor's 500 a pris 3,94 points (+0,09%) à 4.475,01 et le Nasdaq Composite a reculé de 15,66 points (-0,11%) à 14.124,10.
Côté valeurs, ViacomCBS a plongé de 17,8% après la publication de résultats trimestriels inférieurs aux attentes alors qu'Airbnb gagnait 3,6% dans le sillage de l'annonce d'une prévision de bénéfice trimestriel supérieure aux estimation.
Dans les transactions hors séance après la clôture, Cisco (NASDAQ:CSCO) Systems prenait environ 5%, les investisseurs saluant le relèvement de sa prévision de bénéfice annuel.
Les contrats à terme sur indices suggèrent pour l'instant une ouverture en baisse.
EN ASIE
À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini la journée en repli de 0,83%, la tendance ayant souffert à la fois des craintes liées à l'Ukraine et des préoccupations liées à l'inflation et aux taux d'intérêt.
En Chine, les actions continuent de profiter des perspectives d'assouplissement de la politique monétaire de Pékin: le SSE Composite de Shanghai gagne 0,23% et le CSI 300 0,41%.
CHANGES/TAUX
Le dollar bénéficie une nouvelle fois du regain d'aversion au risque suscité par les informations en provenance d'Ukraine et s'apprécie de 0,22% face à un panier de devises de référence.
L'euro revient ainsi à 1,1353 dollar (-0,18%).
Sur le marché obligataire, l'heure est aussi au repli sur les valeurs refuges, avec à la clé une baisse des rendements: celui des bons du Trésor américain à dix ans perd autour de cinq points de base, à 1,9963%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier a perdu jusqu'à plus de 2% en début de journée en Asie après les déclarations françaises et iraniennes suggérant la possibilité d'un accord sur le programme nucléaire de Téhéran, mais les dernières nouvelles concernant l'Ukraine, en ravivant les craintes de tensions sur le marché de l'énergie, lui permettent désormais de limiter son repli.
Le Brent abandonne 1,72% à 93,18 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,74% à 92,03 dollars.
(édité par Blandine Hénault)