PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse lundi après la publication d'indicateurs économiques chinois inférieurs aux attentes, qui soulignent l'impact des confinements des dernières semaines sur la deuxième économie mondiale.
Les contrats à terme sur indices suggèrent un recul de 0,43% pour le CAC 40 à Paris, de 0,36% pour le Dax à Francfort, de 0,49% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,46% pour l'EuroStoxx 50.
En Chine, les ventes au détail ont chuté de 11,1% en avril par rapport au même mois de l'an dernier, soit près de deux fois plus qu'attendu, et la production industrielle a reculé de 2,9% - sa plus forte baisse depuis février 2020 - alors que le consensus Reuters la donnait en légère hausse. Quant au taux de chômage officiel, il a atteint 6,1% après 5,8% en avril.
Ces chiffres s'expliquent évidemment par l'ampleur des restrictions sanitaires imposées par les autorités pour tenter d'endiguer la reprise de l'épidémie de COVID-19, des mesures qui commencent à être assouplies avec, à Shanghaï, un déconfinement complet prévu d'ici au 1er juin.
Mais ils alimentent les doutes sur la capacité de Pékin à tenir son objectif d'une croissance d'environ 5,5% du produit intérieur brut (PIB) sur l'ensemble de l'année.
Ces interrogations s'ajoutent à celles sur la capacité de l'économie américaine à encaisser sans trop de dommages le choc de la remontée rapide des taux d'intérêt engagée par la Réserve fédérale.
Goldman Sachs (NYSE:GS) a d'ailleurs revu à la baisse ses prévisions de croissance pour les Etats-Unis, à 2,4% pour cette année et 1,6% pour l'an prochain.
"Notre indice des conditions financières a reculé de plus de 100 points de base, ce qui suggère un coup de frein à la croissance du PIB d'environ un point de pourcentage", explique Jan Hatzius, économique de Goldman Sachs.
"Nous nous attendons à ce que le resserrement récent des conditions financières persiste, en partie parce que nous pensons que la Fed agira comme le prévoient les marchés."
Ceux-ci anticipent des hausses de taux de 50 points de base lors des deux prochaines réunions de la Fed selon le baromètre FedWatch de CME, mais la possibilité de hausses plus importantes n'est toujours pas exclue.
La semaine qui commence sera animée entre autres par les chiffres des ventes au détail et de la production industrielle aux Etats-Unis mardi, ainsi que par des interventions publiques de responsables de la Réserve fédérale.
LES VALEURS A SUIVRE :
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en hausse vendredi, le soulagement provoqué par des signes suggérant que l'inflation pourrait avoir atteint un pic l'emportant sur les craintes de voir le resserrement de la politique de la Réserve fédérale entraîner l'économie dans une récession.
L'indice Dow Jones a gagné 1,47%, ou 466,36 points, à 32.196,66, le Standard & Poor's 500 a pris 93,81 points (+2,39%) à 4 023,89 et le Nasdaq Composite a avancé de 434,04 points (+3,82%) à 11.805,00.
Le rebond des grandes capitalisations du secteur des hautes technologies a porté la séance: Microsoft (NASDAQ:MSFT) a pris 2,26%, Apple (NASDAQ:AAPL) 3,19%.
Malgré ces gains, le S&P 500 et le Nasdaq ont enregistré leur sixième semaine de baisse, leur plus longue période de pertes depuis l'automne 2012 pour le S&P 500 et le printemps 2011 pour le Nasdaq.
Les contrats à terme sur les principaux indices suggèrent pour l'instant une ouverture en baisse de 0,4% à 0,7%.
EN ASIE
À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini en hausse de 0,45% après avoir nettement réduit ses gains en réaction aux indicateurs chinois du jour; il progressait en effet de 1,55% en début de séance en profitant de l'élan donné par le Nasdaq.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai cède 0,42% et le CSI 300 0,81%.
CHANGES
Le dollar est hésitant face aux autres grandes devises mais reste proche du plus haut de 20 ans atteint vendredi en séance.
L'euro oscille autour de 1,04 dollar alors qu'il était revenu vendredi à 1,0354, son plus bas niveau depuis début 2017.
Du côté des cryptomonnaies, le bitcoin reste au-dessus des 30.000 dollars, alors qu'il avait chuté jeudi à 21.400 dollars, soit au plus bas depuis décembre 2020.
TAUX
Sur le marché des emprunts d'Etat, le rendement à dix ans américain oscille autour de 2,9%. Il était nettement remonté vendredi après l'annonce d'une stabilité inattendue des prix à l'importation aux Etats-Unis le mois dernier.
Son équivalent allemand est pratiquement inchangé dans les premiers échanges à 0,943%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier subit des prises de bénéfice après une hausse de près de 4% vendredi, même si le risque de tensions sur l'offre en cas d'embargo européen sur le brut russe limite le repli.
Le Brent abandonne 1,72% à 109,63 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 1,45% à 108,89 dollars.
Ce dernier a atteint en tout début de journée son plus haut niveau depuis le 28 mars à 111,71 dollars.
(Rédigé par Marc Angrand, avec Wayne Cole à Sydney, édité par Matthieu Protard)