PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en légère baisse mardi malgré le petit rebond attendu à Wall Street après un week-end de trois jours, les craintes de récession et la perspective de fortes hausses de taux continuant de dominer l'actualité et de peser sur le moral des investisseurs en Europe.
Les contrats à terme sur indices suggèrent une baisse de 0,22% pour le CAC 40 à Paris, de 0,26% pour le Dax à Francfort, de 0,23% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,32% pour l'EuroStoxx 50.
Le sentiment de marché reste influencé avant tout par l'impact de la guerre en Ukraine et des tensions sur le marché de l'énergie, qui alimentent l'inflation tout en freinant l'activité économique comme l'ont montré lundi à la fois la nouvelle envolée des prix du gaz et le recul des indices PMI européens, qui confortent le scénario récessionniste.
En Allemagne, les commandes à l'industrie ont baissé de 1,1% en juillet, un recul plus marqué qu'attendu, montrent les chiffres publiés en début de journée.
Dans un tel contexte, la perspective de voir la Banque centrale européenne (BCE) jeudi relever ses taux de 50 voire de 75 points de base n'est évidemment pas de nature à inciter les investisseurs à repartir à l'achat.
En Australie, la RBA, comme attendu, a relevé son principal taux directeur d'un demi-point à 2,35%, sa cinquième hausse depuis mai, et elle a laissé entendre que de nouveaux relèvements étaient possibles même si son communiqué n'inclut plus de référence à la "normalisation" de la politique monétaire, ce qui suggère que les taux se rapprochent du niveau neutre.
La suite de la journée sera animée entre autres par l'indice ISM des services aux Etats-Unis, attendu à 14h00 GMT.
LES VALEURS A SUIVRE :
A WALL STREET
Les marchés boursiers américains sont indiqués en hausse après le week-end prolongé du "Labor Day", qui marque traditionnellement la fin de la période des congés estivaux aux Etats-Unis.
Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent pour l'instant une progression de 0,31% pour le Dow Jones, de 0,37% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,56% pour le Nasdaq.
La semaine dernière s'est soldée par un repli de 2,99% pour le Dow Jones, de 3,29% pour le S&P 500 et de 4,21% pour le Nasdaq, leur troisième baisse hebdomadaire d'affilée.
EN ASIE
À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini pratiquement inchangé (+0,02%) mais le Topix, plus large a abandonné 0,11%, sa cinquième baisse d'affilée.
La tendance est bien mieux orientée en Chine, où le SSE Composite de Shanghai prend 0,97% et le CSI 300 0,45% après les déclarations de plusieurs responsables politiques et monétaires de Pékin suggérant que le pouvoir juge urgent de nouvelles mesures de relance, un discours qui s'est déjà concrétisé par une réduction des réserves de change imposées aux institutions financières.
L'indice CSI du secteur immobilier progresse ainsi de 2,51%.
CHANGES/TAUX
Le dollar cède 0,18% face aux autres grandes devises, un repli logique après la forte hausse des dernières semaines (+4,5% depuis le 11 août).
L'euro en profite pour remonter à 0,9953 dollar (+0,27%) après le plus bas de 20 ans touché lundi à 0,9876.
La livre sterling reste bien orientée à quelques heures de la nomination officielle de Liz Truss au poste de Premier ministre, malgré son premier discours axé sur la promesse de baisse de la fiscalité, de mauvais augure pour les finances publiques.
Le dollar australien abandonne 0,04% après la hausse de taux de la RBA, largement anticipée.
TAUX
Les rendements des bons du Trésor américain sont en hausse dans les échanges en Asie, à 3,2424% pour le dix ans et 3,4637% pour le deux ans. Tous deux avaient fortement reculé vendredi après le rapport mensuel sur l'emploi américain, jugé mitigé par les investisseurs.
Le dix ans allemand prend un peu plus d'un point de base dans les premiers échanges en Europe à 1,57%.
PÉTROLE
Le cours du Brent recule de 0,63% à 95,14 dollars le baril, effaçant ainsi une partie des gains engrangés lundi après la décision de l'Opep+ de réduire sa production de 100.000 barils par jour à en octobre, un geste perçu comme essentiellement symbolique.
Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), lui, prend 2,18% à 88,76 dollars après le week-end prolongé du Labor Day.
(Rédigé par Marc Angrand)