par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues sur une note stable lundi à l'entame du dernier trimestre de l'année, reprenant leur souffle après l'embellie de la fin de semaine dernière née d'un ralentissement plus marqué que prévu de l'inflation en zone euro et aux Etats-Unis.
D'après les premières indications disponibles, le CAC 40 parisien devrait perdre 0,05% à l'ouverture. Le Dax à Francfort devrait gagner 0,06%. Le FTSE 100 à Londres est attendu en repli de 0,16%. L'indice EuroStoxx 50 pourrait reculer de 0,02%.
Alors que le troisième trimestre a été dominé par les craintes sur la trajectoire des taux des grandes banques centrales, l'annonce vendredi par Eurostat d'une décélération à 4,3% sur un an des prix à la consommation en septembre en zone euro, conjuguée à un ralentissement plus important que prévu de l'inflation de base "core PCE" aux Etats-Unis, a grandement soulagé les marchés. Cela n'a pas empêché le Stoxx 600 de boucler l'ensemble du trimestre (-2,5%) sur sa plus forte baisse en un an.
Les investisseurs ont vu dans les chiffres de l'inflation la perspective d'une accalmie dans la remontée des taux après les récents discours particulièrement restrictifs des banquiers centraux. Luis De Guindos, le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), a encore rejeté lundi l'idée d'une baisse de taux et a déclaré que revenir à l'objectif d'inflation de 2% ne serait pas facile, selon le Financial Times.
Le quatrième trimestre qui s'ouvre ne devrait donc pas être sans embûches pour les marchés. Outre les interrogations sur les taux, les investisseurs seront attentifs aux publications sur l'activité manufacturière en Europe et aux Etats-Unis, prévues dans la journée. En fin de semaine, les regards se tourneront vers le rapport mensuel du département américain du Travail sur l'emploi.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en ordre dispersé vendredi, les investisseurs digérant les données sur l'inflation et leur impact sur la politique de la Réserve fédérale américaine (Fed). L'indice Dow Jones a cédé 0,47%, ou 158,84 points, à 33.507,5 points. Le S&P-500, plus large, a perdu 11,65 points, soit 0,27%, à 4.288,05 points. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 18,05 points (+0,14%) à 13.219,32 points. Le rapport sur l'inflation a brossé "un tableau de l'inflation meilleur que prévu mais qui reste toujours élevé", a déclaré Eric Freedman, chef des investissements chez U.S. Bank Asset Management. Du point de vue sectoriel, l'énergie et la finance ont nettement reculé, sous l'effet d'un rééquilibrage après leurs récentes hausses. Aux valeurs, Nike (NYSE:NKE) a bondi après avoir fait état d'un bénéfice supérieur aux attentes au titre du premier trimestre de son exercice fiscal.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei avance de 0,2% à 31.920,15 points, soutenu par les valeurs exportatrices dans le sillage de la chute du yen, tombé à son plus bas niveau depuis près d'un an. Le Topix, plus large, prend 0,01% à 2.323,66 points à l'approche de la clôture.
La Bourse de Honk Kong est fermée lundi, tandis qu'en Chine continentale, une semaine de congés annuels a démarré après la séance de vendredi.
LES VALEURS A SUIVRE EN EUROPE:
CHANGES
Le dollar est stable (+0,01%) face à un panier de devises de référence, restant proche d'un sommet de dix mois, après avoir réalisé au troisième trimestre sa meilleure performance sur un an, dans un contexte de multiplication de messages restrictifs de la part de la Fed.
La monnaie japonaise se négocie à 149,71 yens pour un dollar, très proche du seuil de 150 qui, selon les analystes, pourrait déclencher une intervention de la Banque du Japon (BoJ).
L'euro, qui a perdu 3% sur l'ensemble du trimestre écoulé, sa plus forte baisse en un an, est pratiquement inchangé lundi (-0,04%), à 1,0566 dollar.
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans repart à la hausse, à 4,6124% (+4,1 points de base), proche d'un pic de 16 ans, après la baisse passagère de vendredi. Sur l'ensemble du troisième trimestre, il a gagné 76 points de base, sa plus forte hausse depuis septembre 2022.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est pratiquement stable après la baisse de vendredi, soutenu par un certain appétit vers les actifs risqués, le Congrès américain ayant notamment adopté un projet de budget provisoire qui évite un "shutdown" jugé catastrophique. Les investisseurs sont également dans l'attente des décisions de l'Opep qui se réunit mercredi.
Le Brent prend 0,17% à 92,36 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,20% à 90,97 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey)