par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse mercredi à l'ouverture mais le rebond devrait être limité par les préoccupations liées à l'inflation et au resserrement monétaire des banques centrales qui ont dominé les dernières séances.
Les premières indications disponible donnent une hausse de 0,47% pour le CAC 40 parisien, de 0,64% pour le Dax à Francfort, de 0,22% pour le FTSE à Londres et de 0,65% pour l'EuroStoxx 50.
Mardi, le marché parisien a enchaîné sa quatrième séance de baisse d'affilée et le Stoxx 700 a perd 0,7%, portant à plus de 3% son repli sur les trois dernières séances en raison des craintes sur la remontée des taux des banques centrales, alimentées par de solides indicateurs américains et les commentaires de plusieurs responsables de la Réserve fédérale et de la Banque centrale européenne (BCE).
Klaas Knot et Madis Mueller, membres du Conseil des gouverneurs de la BCE, ont tous deux déclaré qu'une augmentation des taux directeurs de trois quarts de points devrait au moins être débattue en septembre tandis que le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, a plaidé en faveur d'une action rapide face à l'envolée des prix.
L'inflation allemande a en effet atteint son plus haut niveau en près de 50 ans, à 8,8%. Les chiffres des prix à la consommation en France et pour l'ensemble de la zone euro seront publiés dans la matinée.
L'enquête mensuelle ADP (EPA:ADP) sur l'emploi dans le secteur privé aux Etats-Unis sera publié à 12h15 GMT, deux jours avant le rapport du département du Travail.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en baisse mardi, l'augmentation du nombre d'offres d'emploi faisant craindre que la Fed ne poursuive un resserrement monétaire jugé agressif.
L'indice Dow Jones a cédé 0,96%, ou 308,12 points, à 31.790,87 points, le S&P-500 a perdu 44,45 points, soit 1,10%, à 3.986,16 points et le Nasdaq Composite .IXIC a reculé de 134,53 points (-1,12%) à 11.883,14 points.
Le nombre d'offres d'emploi, un indicateur de la demande sur le marché du travail, a augmenté de 199.000 pour atteindre 11,24 millions en juillet - soit deux offres d'emplois par chômeur - selon le rapport "JOLTS" (Job Openings and Labor Turnover Survey) du département du Travail, ce qui indique que le marché du travail reste extrêmement tendu et donne à la Fed la possibilité de maintenir ses fortes hausses de taux.
Plusieurs responsables de l'institution ont réitéré leur soutien à de nouvelles hausses des taux dont le président de la Fed de New York, John Williams, qui juge peu probable une baisse des taux l'année prochaine face à l'inflation et son homologue de Richmond, Thomas Barkin, qui estime quant à lui que l'engagement de la Fed à ramener l'inflation à son objectif de 2% n'entraînera pas nécessairement une grave récession.
Les 11 secteurs du S&P-500 ont fini dans le rouge. Le compartiment de l'énergie (-3,36%) a accusé la plus forte baisse, les cours du pétrole ayant baissé de plus de 5% en raison des inquiétudes concernant le ralentissement économique.
Les contrats à terme signalent une progression de 0,6% à 0,8%.
EN ASIE
Le Nikkei à la Bourse de Tokyo perd 0,52% après la baisse de Wall Street pour une troisième séance consécutive.
Les marchés en Chine sont en baisse également en raison de la nouvelle contraction de l'activité manufacturière en août et du renforcement dans certaines grandes villes du pays des restrictions face à une résurgence épidémique de COVID-19.
L'indice CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale perd 0,11% le SSE Composite de Shanghai abandonne 0,75%
CHANGES
Le dollar, qui avait inscrit un pic de 20 ans lundi après le discours de Jerome Powell à Jackson Hole, cède un peu de terrain face à un panier de devises de référence (-0,23%).
L'euro remonte à 1,0039, en hausse de 0,27%.
"La seule chose qui maintient l'euro autour de la parité, c'est la rhétorique agressive des intervenants de la BCE", a déclaré Rodrigo Catril, stratège chez National Australia Bank.
TAUX
Les rendements des emprunts d'Etat américains varient peu dans les échanges en Asie: le dix ans prend moins d'un point de base à 3,1007% et le deux ans est inchangé à 3,4561%.
PÉTROLE
L'annonce par l'American Petroleum Institute (API) d'une diminution plus marquée qu'attendu des stocks d'essence et de produits distillés aux Etats-Unis permet au marché pétrolier de repartir à la hausse au lendemain d'une chute des cours de 5,5% avec les craintes concernant la demande.
Le Brent gagne 0,7% à 100,01 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,13% à 92,68 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey)