par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Wall Street devrait ouvrir en repli lundi et les Bourses européennes reculent également à mi-séance dans un contexte de remontée des anticipations de taux d'intérêt en raison du dynamisme inattendu du marché du travail aux Etats-Unis. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,57% pour le Dow Jones, de 0,61% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,72% pour le Nasdaq après une clôture dans le rouge vendredi. À Paris, le CAC 40 fléchit de 1,32% à 7.138,54 vers 12h45 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,87% et à Londres, le FTSE abandonne 0,79%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,79%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,27% et le Stoxx 600 de 0,73%.
Le département américain du Travail a annoncé vendredi que 517.000 emplois avaient été créés en janvier, un chiffre nettement supérieur aux 185.000 prévus par le consensus Reuters, ce qui jeté un froid sur le scénario très optimiste des marchés d'une fin imminente de la remontée des taux fondé sur une dégradation des perspectives économiques et d'un reflux marqué de l'inflation.
"Malgré toutes les hausses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed), le marché du travail continue d'être extrêmement performant, ce qui pourrait changer les prévisions des marchés (financiers) d'une baisse des taux par les banques centrales dans le courant de cette année ou au début de l'année prochaine", relève Teeuwe Mevissen, économiste chez Rabobank.
Jerome Powell, le président de la Fed, doit s'exprimer mardi dans le cadre d'un événement organisé par l'Economic Club of Washington, tandis que des décisions de politique monétaire en Suède et en Australie sont également prévues ce même jour.
En attendant, en Europe, Robert Holzmann, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a souligné lundi qu'un resserrement monétaire excessif représentait un risque moindre que celui d'en faire trop peu face une inflation jugée encore trop élevée. Ignazio Visco, autre responsable de la BCE, avait auparavant mis en garde contre un resserrement monétaire excessif qui aurait de "graves conséquences" sur l'activité économique.
Dans la statistique du jour, les ventes au détail de la zone euro en décembre ont reculé, comme prévu, de 2,7% sur un mois et de 2,8% en rythme annuel, selon les données publiées par Eurostat.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Dell Technologies va supprimer environ 6.650 emplois, soit 5% de ses effectifs, a annoncé lundi le fabricant d'ordinateurs personnels qui fait face à un net ralentissement de la demande.
Tyson Foods recule de 5% en avant-Bourse après un chiffre d'affaires trimestriel inférieur aux attentes.
Activision Blizzard publiera après la clôture.
VALEURS EN EUROPE Le compartiment technologique européen (-2,32%), dont la valorisation est liée à l'évolution des taux d'intérêt, accuse l'une des plus fortes baisses du Stoxx 600.
Les valeurs du luxe comme Hermès (EPA:HRMS) (-2,16%), LVMH (EPA:LVMH) (-1,84%) et Richemont (SIX:CFR) (-2,53%), très exposées à la Chine, cèdent du terrain en raison des tensions entre Pékin et Washington après la décision des Etats-Unis d'abattre un ballon chinois qui flottait samedi au large de la Caroline du Sud.
Dans l'actualité des entreprises, Renault (EPA:RENA) recule de 0,30% après la présentation par le constructeur automobile français de sa nouvelle alliance avec Nissan (TYO:7201), basée sur une relation plus équilibrée.
Eurazeo (EPA:EURA) abandonne 1,38% après l'annonce du remplacement de sa présidente du directoire, Virginie Morgon, par un duo composé de deux présidents, Christophe Bavière et William Kadouch-Chassaing.
Côté hausses à Paris, le titre Rothschild & Co bondit de 17,14% après l'annonce d'un projet de retrait de la Bourse.
Ailleurs en Europe, le producteur allemand de cuivre Aurubis plonge de 4,47% en réaction à une baisse d'environ 24% de son bénéfice trimestriel.
TAUX Les rendements obligataires se tendent, le dix ans américain prenant près de sept points de base, à 3,60%, et le Bund allemand de même échéance plus de neuf points, à 2,28%.
Le taux d'inflation "à cinq ans dans cinq ans" en zone, indicateur important des anticipations en la matière à long terme, est monté lundi à un sommet depuis le 11 janvier, à 2,35%.
CHANGES Le dollar grimpe de 0,29% face à un panier de devises internationales, tirant profit à la fois de son statut d'actif refuge et de la remontée des rendements obligataires.
La devise japonaise, tombée à un creux de trois semaines face au billet vert à 132,6 yens pour un dollar, est affectée par la crainte de la poursuite d'une politique accommodante au sein de la Banque du Japon (BoJ) avec la possible nomination de Masayoshi Amamiya à sa tête.
L'euro se traite à 1,0779 dollar, en repli de 0,13%.
PÉTROLE
Les cours pétroliers, qui ont reflué la semaine dernière de 8%, rebondissent légèrement lundi: le Brent prend 0,84% à 80,61 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,57% à 73,81 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)