par Augustin Turpin
(Reuters) - Wall Street est attendue en ordre dispersé mercredi, la prudence restant de mise avant les annonces de la Réserve fédérale américaine (Fed), tandis que les Bourses européennes sont freinées par le repli du secteur du luxe à la suite d'un avertissement sur résultats de Kering (EPA:PRTP). Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,05% pour le Dow Jones, en hausse de 0,04% pour le Standard & Poor's-500 et de 0,24% pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 recule de 0,53% à 8.157,99 vers 11h30 GMT, et à Londres, le FTSE cède 0,13%. Seule exception, le Dax à Francfort prend 0,23%, l'indice allemand - peu exposé au luxe - profitant de la hausse des valeurs industrielles.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 perd 0,02%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,07% et le Stoxx 600 est inchangé.
L'attention reste focalisée sur la réunion de politique monétaire de la Fed et les dernières projections économiques - le "dot plot" - qui pourraient porter le nombre de réductions de taux d'intérêts de trois à deux, voire repousser l'ensemble du calendrier des réductions.
La résilience de l'économie américaine et de solides données sur l'inflation ont réduit dernièrement les anticipations sur les baisses cumulées de taux cette année.
En Europe, si les regards sont aussi tournés vers la Fed, c'est surtout l'avertissement sur résultats du géant du luxe Kering, qui a prévenu d'un ralentissement de la demande en Asie, qui agite la cote.
VALEURS EN EUROPE
Kering plonge de 13,6% après avoir averti que les ventes du premier trimestre de sa marque vedette Gucci chuteraient d'environ 20%. La valeur est en passe d'accuser son plus fort repli jamais enregistré sur une journée.
Cette annonce, qui s'ajoute à l'avertissement sur bénéfices lancé par Burberry (LON:BRBY) en janvier, affecte tout le secteur du luxe. LVMH (EPA:LVMH), Burberry, Richemont (SIX:CFR) et Christian Dior (EPA:DIOR) reculent entre 2,4% à 5,1%.
"Les ventes en Chine ont généralement été un problème dans le secteur du luxe, mais nous voyons l'activité manufacturière et d'exportation reprendre en Chine, de sorte que nous pourrions voir le sentiment des consommateurs chinois commencer à se stabiliser et à se redresser", estime Gene Salerno, analyste chez SG Kleinwort Hambros.
Au-delà du luxe, le fournisseur suisse de médicaments Lonza (SIX:LONN) prend 5,7% après avoir annoncé le rachat au laboratoire Roche (SIX:ROG) de l'un des plus grands sites de fabrication de traitements biologiques en Californie, aux Etats-Unis, pour un montant de 1,2 milliard de dollars (1,11 milliard d'euros).
Bureau Veritas (EPA:BVI) gagne 3,7% après avoir annoncé ses ambitions financières d'ici 2028 et l'acquisition de trois sociétés en Asie du Sud et du Nord-Est.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
L'action Boeing (NYSE:BA) recule de 2,8% dans les échanges d'avant-Bourse, l'avionneur ayant annoncé maintenir la production d'appareils 737 en dessous de 38 par mois et n'accepter qu'un fuselage entièrement conforme de son fournisseur Spirit AeroSystems.
TAUX
Les rendements obligataires de la zone euro reculent, les investisseurs étudiant les données de l'inflation britannique en attendant la conclusion de la réunion de la Fed.
Les prix à la consommation au Royaume-Uni ont ralenti plus que prévu sur un an en février, ouvrant la voie à des baisses de taux d'intérêt dans les mois à venir. Ces données ont été publiées à la veille de la décision de politique monétaire de la Banque d'Angleterre.
Le rendement du Gilt britannique à dix ans perd près de quatre points de base, à 4,02%. Celui du dix ans allemand, référence pour la zone euro, cède 2,6 points de base (pb) à 2,423%.
Les rendements obligataires américains reculent également: le taux du Treasury à dix ans perd 1,1 point de base à 4,2847%.
CHANGES
Le dollar avance (+0,53%) face à un panier de devises de référence, notamment face au yen (-0,56%) qui souffre de l'annonce historique par la Banque du Japon de la fin de ses taux d'intérêt négatifs.
L'euro recule également face au billet vert (-0,23%) à 1,084 dollar. Lors d'une conférence à Francfort, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a indiqué que l'institution ne pouvait pas s'engager sur un nombre prédéfini de baisses de taux d'intérêt, même après avoir commencé à réduire les coûts d'emprunt, car la décision dépendra des données disponibles.
PÉTROLE
Les prix du pétrole reprennent leur souffle après avoir atteint leur plus haut niveau depuis fin octobre lors de la session précédente, sous l'effet des attaques ukrainiennes sur les infrastructures pétrolières russes.
Le Brent abandonne 1,02% à 86,49 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perdant 1,32% à 82,37 dollars.
(Rédigé par Augustin Turpin, édité par Blandine Hénault)