PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse lundi à l'ouverture, avant plusieurs grands rendez-vous macroéconomiques dans la semaine, mais les incertitudes liées à la politique monétaire et au plafond de la dette américaine devraient limiter les variations.
Les contrats à terme laissent présager une progression de 0,36% pour le CAC 40 parisien, de 0,31% pour le Dax à Francfort, de 0,41% pour le FTSE à Londres et de 0,44% pour l'EuroStoxx 50.
L'indice européen Stoxx 600 a grappillé 0,04% la semaine dernière tandis que Wall Street a enregistré une nouvelle perte hebdomadaire. Les préoccupations sur la croissance chinoise, la remontée des taux de la Réserve fédérale, les banques régionales américaines ou encore l'impasse à Washington sur le relèvement du plafond de la dette sont autant de motifs de préoccupations pour les marchés.
Les chiffres mensuels de la production industrielle et des ventes au détail en Chine, attendus mardi, seront particulièrement suivis alors que les investisseurs sont de plus en plus du inquiets du manque de dynamisme de la reprise post-COVID.
Les interventions de nombreux responsables de la Réserve fédérale dans le courant de la semaine, dont son président Jerome Powell vendredi, sont aussi au programme.
De récentes données sur les prix ont conforté les marchés dans l'idée que la Fed abaissera ses taux d'ici la fin de l'année, mais la gouverneure de la Fed, Michelle Bowman, a averti vendredi que la banque centrale devra probablement encore les relever si l'inflation reste élevée.
LES VALEURS A SUIVRE :
A WALL STREET
Vendredi, la Bourse de New York a fini en légère baisse, les valeurs technologiques ayant reculé après leur récent rallye, alors qu'une enquête a montré une forte dégradation du moral des ménages.
L'indice Dow Jones a cédé 0,03%, ou 8,89 points, à 33.300,62 points, le S&P-500 a perdu 6,54 points, soit 0,16%, à 4.124,08 points et le Nasdaq Composite a reculé de 43,76 points (-0,35%) à 12.284,743 points.
L'indice de confiance de l'Université du Michigan est tombé à son plus bas niveau depuis six mois, les consommateurs américains redoutant que le désaccord entre républicains et démocrates sur le relèvement du plafond de la dette du gouvernement fédéral ne déclenche une récession.
L'enquête a également montré que les anticipations des consommateurs en matière d'inflation à horizon cinq ans ont augmenté pour atteindre leur niveau le plus élevé depuis 2011.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, le Nikkei (+0,81) a dépassé le seuil de 29.500 points pour la première fois depuis novembre 2021, grâce au recul du yen et à la publication de solides résultats d'entreprises.
Le fabricant de cosmétiques Shiseido (TYO:4911), qui a battu le consensus en affichant un bond de 97% de son bénéfice net sur janvier-mars, a grimpé 5,2% et le brasseur Asahi a gagné 3,36% après avoir quadruplé son bénéfice net sur la période.
En Chine, la tendance est également positive: l'indice CSI 300 avance de 1,3% et le SSE Composite de Shanghai de 0,88%.
CHANGES
Le dollar est pratiquement inchangé face à un panier de devises de référence (-0,07%), non loin du plus haut d'un mois touché plus tôt. L'euro progresse de 0,15%, à 1,0864 dollar.
La livre turque a reculé à son plus bas niveau depuis deux mois alors qu'un second tour de l'élection présidentielle se profile en Turquie, aucun des deux principaux candidats, le président sortant Recep Tayyip Erdogan et son rival Kemal Kiliçdaroglu, n'ayant réuni 50% des voix.
"C'est une grande déception pour les investisseurs qui espéraient une victoire du candidat de l'opposition Kemal Kiliçdaroglu et le retour à une politique économique orthodoxe qu'il avait promis", a déclaré Hasnain Malik, responsable de recherche chez Tellimer.
TAUX
Sur le marché obligataire, le dix ans américain prend deux points de base à 3,4831% et le deux ans est stable à 4%.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans monte à 2,309% après une clôture vendredi à 2,266%.
PÉTROLE
Les cours du pétrole sont en légère baisse, à cause d'inquiétudes concernant la demande des deux principaux pays consommateurs, les Etats-Unis et la Chine.
"Avec la reprise inégale en Chine et la crainte d'un ralentissement de la croissance américaine, alors que la date butoir pour le plafond de la dette approche, le tout couronné par une augmentation du dollar, le sentiment du marché à l'égard du brut restera au mieux modéré", a déclaré Tony Sycamore, analyste chez IG.
Le Brent cède 0,15% à 74,06 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,1% à 69,97 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)