par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en légère baisse mardi et les Bourses européennes sont également dans le rouge à mi-séance dans un mouvement de consolidation après les importants gains enregistrés ce mois-ci et avant la publication dans la semaine des chiffres de l'inflation en zone euro et aux Etats-Unis.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street stable (-0,01%) pour le Dow Jones, un repli de 0,09% pour le Standard & Poor's 500 et une baisse de 0,08% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 reflue de 0,60% à 7.222,22 points vers 12h05 GMT. À Francfort, le Dax recule de 0,15% et à Londres, le FTSE fléchit de 0,41%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 0,6% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,44%. Le Stoxx 600, qui a perdu 0,28% lundi, recule encore de 0,63%, pénalisé notamment par le repli des valeurs de croissance dans le sillage du Nasdaq "futur".
Le principal indice paneuropéen reste cependant proche d'un sommet de plus de deux mois, lié à l'espoir que les grandes banques centrales en ont fini avec la remontée des taux d'intérêt. Cette perspective sera mise à l'épreuve de la publication jeudi des prix à la consommation en zone euro et vendredi à celle de l'indice PCE des prix aux Etats-Unis, mesure privilégiée de l'inflation par la Réserve fédérale américaine.
La Fed, la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d'Angleterre (BoE) rendront leurs prochaines décisions de politique monétaire les 13 et 14 décembre.
En attendant, les données publiées mardi par la BCE montrent que les prêts bancaires aux entreprises de la zone euro ont reculé en octobre pour la première fois depuis 2015, avec une contraction de 0,3% après une hausse de 0,2% en septembre, signe d'un assèchement du crédit sur fond de resserrement monétaire.
Christine Lagarde, la présidente de la BCE, a prévenu lundi que la lutte contre l'inflation n'était pas finie, tandis que Joachim Nagel, le président de la Bundesbank, a réaffirmé mardi que la BCE pourrait être amenée à relever à nouveau ses taux d'intérêt si les perspectives d'inflation se détériorent.
"Les discours des responsables des banques centrales cette semaine visent à freiner l'enthousiasme suscité par l'éventualité d'une baisse rapide des taux", explique Susannah Streeter, responsable changes et marchés chez Hargreaves Lansdown.
"Jerome Powell, président de la Fed, est également très susceptible d'abonder dans le même sens lorsqu'il s'exprimera vendredi", a-t-elle ajouté.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Les distributeurs Amazon (NASDAQ:AMZN), Home Depot, Target, Walmart (NYSE:WMT) seront à surveiller alors que données préliminaires d'Adobe Digital Insights montrent que les dépenses en ligne aux Etats-Unis pour le "Cyber Monday" devraient dépasser cette année les 12 milliards de dollars, un record.
VALEURS EN EUROPE
Le compartiment du luxe et les groupes technologiques, considérés comme des valeurs de croissance, souffrent mardi en Bourse en Europe: LVMH (EPA:LVMH), Kering (EPA:PRTP) et Richemont (SIX:CFR) perdent respectivement 2,64%, 3,02% et 2,42%, tandis que Worldline abandonne 1,69% et ASML (AS:ASML) 0,53%.
Atos (EPA:ATOS) chute de 6,74%, le groupe de services informatiques ayant annoncé renégocier son accord avec Daniel Kretinsky sur Tech Foundations.
Ubisoft (EPA:UBIP) plonge de 8,63% après avoir annoncé le placement d'environ 500 millions d'euros d'obligations convertibles en actions.
Dans les autres compartiments, easyJet (LON:EZJ) gagne 3,35% après avoir annoncé un bénéfice pour 2023 conforme aux attentes des analystes, à la suite d'une année marquée par une forte demande. La compagnie aérienne a cependant prévenu que l'instabilité géopolitique allait peser sur le trimestre en cours.
Julius Baer cède 3,57% après l'abaissement du conseil de Morgan Stanley (NYSE:MS) sur la banque helvétique à "pondération en ligne" en raison d'inquiétudes sur certains actifs.
ABN Amro Bank recule de 0,68%, Deutsche Bank (ETR:DBKGn) étant passé à "neutre" sur la banque néerlandaise.
TAUX
Le rendement du Bund allemand à dix ans est stable, à 2,56%, après une chute de neuf points de base lundi. Il revient cependant d'un pic de 12 ans touché au début octobre, à 3,024%.
Son équivalent américain de même échéance s'affiche à 4,4079%, lui aussi pratiquement inchangé, après sa forte baisse de la veille liée au recul plus marqué que prévu des ventes de logements aux Etats-Unis le mois dernier.
CHANGES
Le dollar a touché mardi un creux de trois mois face à un panier de devises de référence avant de stabiliser (+0,01%), les cambistes continuant de dénouer leurs positions longues sur le billet vert avant les données sur l'inflation. L'indice est en passe d'accuser une perte de plus de 3% en novembre, sa plus forte baisse depuis un an.
L'euro s'affiche à 1,0951 dollar (-0,02%) et la livre sterling à 1,2617 dollar (-0,06%), mais tous deux restent proches de leur plus haut niveau depuis environ trois mois.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est orienté à la hausse dans la perspective de nouvelles réductions de la production de l'Opep+ qui se réunit jeudi.
Le Brent avance de 1,03% à 80,80 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 1,07% à 75,66 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)