par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent dans le désordre jeudi après la forte dégradation des indices PMI flash en zone euro alors que la saison des résultats d'entreprises bat son plein.
À Paris, l'indice CAC 40 gagne 0,1% à 4.412,58 points vers 8H20 GMT mais prenait jusqu'à 1% dans les premiers échanges. À Francfort, le Dax abandonne 0,54% et à Londres, le FTSE cède 0,38%.
L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,34%, le FTSEurofirst 300 de 0,32% et le Stoxx 600 de 0,2%.
Les indices européens, qui ont ouvert en hausse portées dans le sillage e Wall Street et du rebond du brut, ont effacé leurs gains après la publication des PMI flash en France et Allemagne puis ceux de la zone euro.
Les premiers résultats de l'enquête mensuelle Markit montrent en effet une nouvelle contraction à des niveaux sans précédent de l'activité pour les deux premières économies européennes en avril sous l'effet des mesures de confinement pour freiner la propagation du coronavirus.
Autre illustration s'il en fallait une de l'impact économique de la crise sanitaire, le moral des consommateurs allemands est tombé à un plus bas record en mai, à -23,4, montre l'enquête mensuelle de l'institut GfK.
Dans ce contexte, la tâche des chefs d'Etat et de gouvernement européens parait plus que jamais essentielle pour permettre aux économies locales de se redresser une fois l'épidémie endiguée. Le Conseil européen doit à nouveau se réunir par visioconférence dans la journée et essayer d'élaborer un plan de soutien malgré les divergences.
"L'enjeu majeur de cette séance va être la réunion du Conseil européen qui doit valider le paquet de mesures de soutien à court terme proposé il y a deux semaines par l'Eurogroupe, pour un montant pouvant aller jusqu'à 540 milliards d'euros, et qui doit discuter du plan de relance post-pandémie et des moyens pour le financer. Il est probable que le plan de l'Eurogroupe soit validé mais les discussions sur le plan de relance devraient encore durer plusieurs semaines", a commenté Christopher Dembik chez Saxo Bank.
La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé mercredi, après une réunion extraordinaire de son conseil des gouverneurs, qu'elle allait laisser les banques utiliser comme collatéral des actifs dégradés en catégorie spéculative durant la crise liée au nouveau coronavirus, dans le but d'éviter un effondrement de la distribution de crédit dans la zone euro.
Aux Etats-Unis, le chiffre des inscriptions hebdomadaires au chômage, à 12h30 GMT, devrait être encore très important avec 4,15 millions d'inscriptions attendus par le consensus, un ralentissement tout de même après les 5,2 millions de la semaine précédente.
VALEURS
Autre facteur d'animation pour le début de séance: de nombreuses sociétés européennes ont publié leurs comptes de résultats avant l'ouverture des marchés. C'est notamment le cas à Paris de Renault (PA:RENA) qui prend 2,07% malgré la chute à deux chiffres de son chiffre d'affaires (CA) au premier trimestre.
Hermès (PA:HRMS) gagne 1,13% après avoir vu son chiffre d'affaires reculer au premier trimestre mais moins que ses concurrents du secteur du luxe, soulignent selon les analystes de Bryan Garnier.
Worldine (+3,37%) et Ingenico (PA:INGC) (+3,52%) sont bien entourés après la hausse de leurs chiffres d'affaires trimestriels.
Pernod-Ricard (PA:PERP) est cède 0,40% après avoir confirmé attendre un recul de 20% de son résultat opérationnel courant (ROC) 2019-2020 en données constantes en raison du coronavirus.
Unilever (LON:ULVR) perd environ 5%, parmi les plus fortes baisses du Stoxx 600, après le retrait de ses objectifs annuels en disant de pas pouvoir évaluer les impacts du coronavirus mais a maintenu le paiement du dividende.
Le rebond des cours du brut profite au secteur dont l'indice Stoxx gagne 1,51%. A Paris, Total (PA:TOTF) gagne 2,27% mais TechnipFMC (PA:FTI) cède -1,58% après la publication de ses résultats trimestriels.
A WALL STREET
La Bourse de New York a rebondi mercredi après deux séances de forte baisse à la faveur d'un redressement des cours du pétrole et de l'adoption probable par le Congrès des Etats-Unis de nouvelles mesures de soutien aux PME américaines face à la crise du coronavirus.
Le Dow Jones a gagné 1,99%, le S&P-500, plus large et principale référence des investisseurs, a avancé de 2,29% et le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, de 2,81%.
Dans l'actualité des résultats, Texas Instruments a gagné 4,81% après un premier trimestre meilleur qu'attendu et des déclarations encourageantes pour les mois à venir.
Mais Netflix (NASDAQ:NFLX) a cédé 2,86% après des prévisions pessismistes pour le second semestre.
Les investisseurs prendront connaissance ce jeudi des résultats d'Intel (NASDAQ:INTC), Eli Lilly (NYSE:LLY) ou encore Southwest Airlines.
EN ASIE
Après trois séances de repli, le Nikkei à la Bourse de Tokyo a gagné 1,5% dans le sillage de Wall Street et du rebond des cours du brut.
Les Bourses de Chine continentale, ont fini en légère baisse tandis que le Kospi à Séoul a pris 1% malgré la contraction de l'économie sud-coréenne au premier trimestre, la plus forte depuis 2008, sous l'effet du coronavirus.
TAUX
Signe de prudence sur le marché obligataire américain, le rendements des Treasuries à dix ans est en léger repli à 0,622%.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans gagne deux points de base à -0,406% et l'OAT de même échéance français est quasiment inchangé à 0,114%.
CHANGES
L'euro a accentué son repli face au dollar après les chiffres des PMI flash, il perd 0,26% à 1,0794, un creux d'environ deux semaines.
L'indice dollar, qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, gagne dans le meme temps 0,11%.
PÉTROLE
Le pétrole poursuit sa remontée de la veille : le Brent gagne près de 6% à 21,50 dollars le baril après être tombé mercredi à 15,98 dollars, au plus bas depuis 1999. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), dont la chute lundi en territoire négatif avait ébranlé les marchés financiers, prend 8% à 15 dollars.
(Laetitia Volga, édité par)