par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en légère baisse vendredi, tandis que les Bourses européennes évoluent dans le désordre à mi-séance dans un contexte de prudence lié à l'attente de la publication des chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis et au meurtre de l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de 0,1% pour le Dow Jones, de 0,2% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,5% pour le Nasdaq, après quatre séances consécutives de hausse pour ces deux derniers.
À Paris, le CAC 40 grignote 0,16% à 6.016,42 points vers 11h10 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,77% mais à Londres, le FTSE abandonne 0,54%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,1%. L'EuroStoxx 50 de la zone euro gagne en revanche 0,07% et le Stoxx 600 0,03%.
Sur l'ensemble de la semaine, l'indice parisien avance à ce stade de 1,42% et le Stoxx 600 paneuropéen de 1,97%.
Le rapport mensuel du département du Travail américain, qui sera publié à 12h30 GMT, devrait donner aux investisseurs de nouveaux éléments sur l'évolution de la conjoncture et des indices sur la trajectoire du resserrement monétaire en oeuvre.
Le consensus Refinitiv table sur un ralentissement des créations d'emplois en juin à 268.000, une hausse de 0,3% du salaire horaire moyen et un taux de chômage stable à 3,6%.
Les marchés d'actions sont par ailleurs pénalisés par le regain d'inquiétudes sur les matières premières, le cours du cuivre à Londres (-1,83%) s'acheminant vers une cinquième semaine de baisse consécutive en réaction à de nouvelles restrictions sanitaires liées au COVID-19 en Chine, qui pourraient peser sur la demande.
Plusieurs gérants et analystes estiment en outre que la période à venir des publications de résultats pourrait déclencher un nouveau mouvement de forte baisse des actions à l'échelle mondiale, les prévisions de bénéfices semblant à leurs yeux trop optimistes au regard du risque de récession.
Sur le plan politique, l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe a été mortellement touché par balle vendredi alors qu'il faisait campagne dans la ville de Nara, dans l'ouest du Japon, en vue des élections sénatoriales, ce qui a affecté la Bourse de Tokyo et renforcé le réflexe de prudence sur les autres marchés.LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
VALEURS EN EUROPE
Le compartiment des matières premières (-1,47%) accuse la plus forte baisse sectorielle en Europe au lendemain d'un bond de 5,4% lié à l'évocation de nouvelles mesures de relance économique en Chine.
Les valeurs minières comme Glencore et Anglo American (LON:AAL) cèdent respectivement 2,15% et 2,53%.
A l'opposé l'automobile (+1,94%) affiche la meilleure progression sectorielle avec Renault (EPA:RENA), Stellantis et Volkswagen (ETR:VOWG_p) qui gagnent de 1,3% à 4%.
EDF (EPA:EDF) avance encore de 5,39%, continuant de profiter du projet de renationalisation annoncé mercredi.
Dans les changements de recommandation, Rexel (EPA:RXL), en hausse de 3,52%, est soutenu par Exane BNP Paribas (EPA:BNPP) qui est passé à "surperformance" sur la valeur, tandis qu' Ubisoft (EPA:UBIP) cède 4,53%, pénalisé par l'abaissement du conseil de l'intermédiaire à "neutre".
CHANGES
L'euro, à un creux de 20 ans face à la devise américaine, fléchit de nouveau (-0,15%) à 1,0144 dollar et se dirige vers sa pire performance hebdomadaire depuis début mars.
Le dollar, de son côté, avance de 0,11% face à un panier de référence, profitant de son statut de valeur refuge en raison des craintes d'une récession.
Le yen est également recherché et a pris 0,5% immédiatement après l'annonce de l'attaque ayant visé Shinzo Abe.
TAUX Les rendements obligataires refluent légèrement après une forte hausse jeudi et dans l'attente des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis.
Celui du Bund allemand à dix ans cède 2,3 points de base à 1,272% et son équivalent français abandonne 2,2 points à 1,816%.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans fléchit d'environ deux points à 2,9909% et celui à deux ans perd 3,5 points à 3,0038%, affichant ainsi une inversion anormale de la courbe des taux qui témoigne d'une anticipation de récession à un horizon de deux ans.
PÉTROLE
Les cours pétroliers sont volatils, entre tensions sur l'offre et craintes d'une dégradation de la conjoncture, et ils s'orientent vers une baisse sur l'ensemble de la semaine.
Le baril de Brent abandonne 0,13% à 104,51 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,31% à 102,41 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Marc Angrand)