PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse mercredi après un indicateur chinois un peu meilleur qu'attendu mais cette première séance de juin devrait être animée comme les précédentes par les interrogations sur le ralentissement de la croissance économique et sur l'impact de l'inflation sur les politiques monétaires des grandes banques centrales.
Les contrats à terme sur indices suggèrent une hausse de 0,34% pour le CAC 40 à Paris, de 0,39% pour le Dax à Francfort, de 0,38% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,34% pour l'EuroStoxx 50.
Les actions européennes ont fini dans le rouge mardi après une séance marquée à la fois par le nouveau record de l'inflation dans la zone euro (8,1% sur un an) et par l'accord européen sur la réduction des importations de pétrole russe, qui risque de favoriser une nouvelle hausse du prix du baril. Le mois de mai se solde ainsi par un repli de 1,56% pour l'indice large Stoxx 600 et de 0,99% pour le CAC 40.
En Asie, l'indice PMI Caixin-S&P Global sur l'activité du secteur manufacturier chinois est remonté à 48,1 en mai après 46,0 en avril alors que le consensus Reuters le donnait à 48,0, ce qui traduit une contraction moins marquée alors que Shanghaï entame ce mercredi son retour à une vie "normale" après deux mois de confinement.
En Europe, les chiffres définitifs des indices PMI manufacturiers attendus dans la matinée devraient confirmer un ralentissement de la croissance, la persistance de tensions dans les chaînes d'approvisionnement et la tendance à une hausse soutenue des prix.
Cette dernière continue par ailleurs de peser sur la consommation des ménages: en Allemagne, les ventes au détail ont chuté de 5,4% en avril alors que les économistes interrogés par Reuters tablaient sur un repli limité à 0,2%.
Les marchés surveilleront aussi les résultats de l'enquête ISM sur l'activité manufacturière aux Etats-Unis et ceux d'ADP (EPA:ADP) sur l'emploi privé, prélude au rapport mensuel du département du Travail attendu vendredi.
Ils étudieront également le communiqué de politique monétaire de la Banque du Canada, qui devrait annoncer un nouveau relèvement d'un demi-point à 1,5% de son taux directeur.
"Les marchés anticipent pour juin des hausses de taux au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Suède, en Australie et au Canada", rappelle Kit Juckes, analyste de Société générale (EPA:SOGN). "Plus les marchés se concentrent sur les chiffres de l'inflation et les décisions des banques centrales, plus il est probable que le début de l'été soit agité en ce qui concerne l'appétit pour le risque et porteur pour le dollar."
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en baisse mardi, au terme d'une séance indécise marquée par les fluctuations des cours du pétrole et par la réaction des marchés aux déclarations d'un responsable de la Réserve fédérale suggérant un durcissement de la politique monétaire plus prolongé que prévu aux Etats-Unis.
L'indice Dow Jones a cédé 0,67%, ou 222,84 points, à 32.990,12, le Standard & Poor's 500 a perdu 26,09 points (-0,63%) à 4.132,15 et le Nasdaq Composite a reculé de 49,74 points (-0,41%) à 12.081,39.
Après le "rally" de la semaine dernière ayant mis fin à une longue série de replis hebdomadaires, le S&P-500 et le Dow ont fini le mois de mai sur un gain infime alors que le Nasdaq accuse un repli mensuel de 2,05%.
Les contrats à terme préfigurent pour l'instant une ouverture en légère hausse.
EN ASIE
À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini en hausse de 0,65%, tiré par le secteur automobile après une étude de JPMorgan (NYSE:JPM) prédisant des bénéfices annuels records pour les principaux constructeurs japonais: Toyota (TYO:7203) a pris 3,53%, Nissan (TYO:7201) 7,77% et Honda 4,3%.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai cède 0,35% et le CSI 300 0,42% tandis qu'à Hong Kong, le Hang Seng recule de 0,84%, plombé par les valeurs technologiques (-1,99%).
CHANGES/TAUX
Le mois de juin commence bien pour le dollar, qui s'apprécie de 0,24% par rapport à un panier de référence et a atteint son plus haut niveau depuis le 18 mai face au yen (+0,40%) à 129,28.
L'euro, lui, recule de 0,21% face au billet vert à 1,071, poursuivant le repli entamé après le pic d'un mois inscrit lundi à 1,0787.
La monnaie américaine continue de profiter de la remontée des rendements des bons du Trésor: le deux ans, particulièrement sensible aux anticipations d'évolution des taux directeurs, a pris près de huit points de base mardi, limitant sa baisse sur l'ensemble du mois de mai à 18,4 points. IL s'affiche à 2,5626% dans les échanges en Asie.
En Europe, le deux ans allemand est quasi stable dans les premiers échanges à 0,502% tandis que le dix ans recule à 1,108%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est en légère hausse, toujours soutenu par la perspective d'un arrêt quasi-total des importations de brut russe de l'Union européenne et par la fin du confinement à Shanghaï.
Le Brent gagne 0,48% à 116,15 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,51% à 115,25 dollars.
La hausse est toutefois limitée par les informations du Wall Street Journal selon lesquelles plusieurs Etats membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) envisagent de suspendre la Russie des accords d'encadrement collectif de l'offre, ce qui pourrait inciter certains pays à augmenter leur production.
(Rédigé par Marc Angrand, avec Tom Westbrook à Singapour, édité par Kate Entringer)